Saxo Bank va déployer ses services professionnels auprès de gestionnaires de patrimoine du monde entier. L’ambition de la banque est de concurrencer les grands courtiers-dépositaires tels qu’UBS et BNP. Selon le CEO Dieter Haerens, il existe encore un bon potentiel de croissance en Belgique.
« Avec Saxo Bank en tant qu’acteur mondial, c’est une étape réaliste. » C’est ce que déclarent René Kirkels, responsable de l’offre destinée aux clients institutionnels en Europe chez Saxo Bank, et Dieter Haerens (photo), CEO de la banque en Belgique. L’unité opérationnelle qui se concentre sur la négociation et la conservation de titres ainsi que sur les services connexes a presque atteint la barre des 20 milliards d’euros d’actifs sous conservation et vise un doublement de ce chiffre d’ici trois ans.
Selon Kirkels, Saxo Institutional connaît une croissance rapide et se trouve déjà en première position aux Pays-Bas. Selon lui, la croissance n’est pas tant due à un transfert d’autres (nouvelles) banques dépositaires, mais plutôt au fait qu’en théorie, les marchés financiers connaissent une croissance annuelle de 5 % et que la vente d’entreprises se poursuit à un rythme soutenu. Par conséquent, l’apport émanant de gestionnaires de patrimoine est en augmentation. « En Belgique également, nous constatons une belle croissance et voyons encore un solide potentiel pour gagner de nouvelles parts de marché. Notamment grâce à la migration vers la technologie Saxo », ajoute Dieter Haerens.
Selon Saxo, les banques dépositaires peuvent également bénéficier de la normalisation en cours dans les grandes banques. « Les gestionnaires de patrimoine présentent plus explicitement leurs spécialisations comme un contrepoids, et poursuivent leur déploiement. Le fait que nous puissions proposer nos services opérationnels à un prix inférieur au prix de revient des grandes banques nous permet d’aider les gestionnaires de patrimoine à être compétitifs. »
Kirkels ne peut préciser quels tarifs Saxo Bank applique pour ses services aux gestionnaires de patrimoine. La banque dépositaire examine le comportement commercial et la politique d’investissement de chaque gestionnaire de patrimoine spécifique, explique-t-il. « Afin de pouvoir ensuite proposer un modèle all-in ou un modèle basé sur le prix de la transaction, ce qui nous donne la flexibilité nécessaire pour fournir des services hautement personnalisés. »
Autres pays
La banque dépositaire est sur le point de migrer vers une nouvelle plateforme, avec laquelle Saxo Bank se présentera à d’autres pays – à commencer par la France. Selon Kirkels, la société mère Saxo Bank a investi ‘massivement’ dans la plateforme. « Notre activité principale reste la négociation et la conservation, mais toutes les fonctionnalités connexes, comme l’onboarding de clients et la gestion des rapports, doivent être rapides et fluides. »
Saxo procédera à d’autres investissements dans les années à venir. Kirkels : « Cet investissement n’est pas ponctuel. Si vous faites le pas vers les grands acteurs, vous devez investir en permanence dans vos produits et services. Ce n’est pas lié à un montant spécifique, c’est notre ambition qui prévaut. »
« Des améliorations seront apportées dans toutes sortes de domaines », déclarent Kirkels et Haerens à propos des innovations concrètes de la plateforme. « C’est vrai, nous disposions déjà de nombreux services et fonctionnalités, mais il est toujours possible de faire mieux et plus vite. En principe, rien ne doit changer pour franchir le pas vers d’autres pays, car partout dans le monde, les services des banques dépositaires sont en principe comparables. Les gestionnaires d’actifs sont au service du client final, nous sommes la fenêtre sur le monde financier. La seule chose qui diffère souvent, c’est la législation et les réglementations spécifiques qui s’appliquent dans chaque pays, par exemple en matière de fiscalité et de reporting. »
Nouveaux venus : VLK et Knox
Saxo Bank sent le souffle chaud des nouveaux venus sur un marché qui, pendant de nombreuses années, a été réservé à ABN Amro, InsingerGilissen et - en Belgique - outre BinckBank également KBC Securities. En effet, Van Lanschot Kempen s’est récemment mis à recruter activement des clients pour sa nouvelle branche de services, et Knox se prépare également à entrer sur le marché.
Kirkels : « D’une manière générale, je suis favorable à la concurrence. C’est bon pour le marché ; pour les clients, pour les gestionnaires de patrimoine, et aussi pour les courtiers-dépositaires. Il doit y avoir un ‘level playing field’ et je mise sur notre force, notre position et nos objectifs. Nous n’avons pas remarqué de changement notable depuis l’arrivée des nouveaux acteurs. »
Conclusion : « Non, nous ne changeons pas notre stratégie et notre approche. À cet égard, cette annonce n’a donc pas eu d’impact sur nous, si ce n’est que nous voulons servir au mieux les gestionnaires de patrimoine et leur offrir le meilleur service possible afin de leur permettre de bien faire leur travail. S’ils se développent, nous nous développerons. »