Si les actions américaines sont généralement réputées pour leur qualité, leurs nombreux avantages concurrentiels et leurs belles perspectives de croissance, les actions européennes font nettement moins rêver. Elles semblent susciter la méfiance de la majorité des gérants, exception faite de ceux axés sur la valeur et les titres à dividende.
La popularité des actions européennes décline depuis plusieurs années déjà. Ces dernières représentaient encore 26 % du MSCI World il y a dix ans, contre 18 % aujourd’hui. Et elles semblent même perdre de leur attrait pour les investisseurs qui ciblent la valeur. En moyenne, les fonds de grandes capitalisations investissant dans les titres de valeur à l’échelle internationale possédaient près de 50 % de titres européens en portefeuille en 2012 ; ce pourcentage a petit à petit reculé, pour atteindre 25 % environ aujourd’hui. Depuis 2020, ces titres connaissent toutefois un regain d’intérêt. La part des actions européennes a ainsi été progressivement relevée, pour atteindre 32 % en moyenne fin janvier 2022. Mais les fonds axés sur la valeur forment une exception : dans la sphère plus large des grandes capitalisations mixtes, l’Europe reste peu populaire.
Il faut dire que le continent européen a subi plusieurs revers au cours de la décennie écoulée : crise de la dette européenne, taux de chômage faramineux en Espagne et en Grèce, Brexit, faible croissance économique, crise des banques italiennes… Toutes ces infortunes, et bien d’autres, ont amené les investisseurs à privilégier d’autres régions du monde. Mais les actions européennes n’ont pas été boudées de tous. Les gérants en quête de bonnes affaires et les investisseurs axés sur le dividende se tournent de plus en plus souvent vers le Vieux Continent.
Alors que les banques centrales du monde entier s’apprêtent à mettre un terme à leur politique monétaire généreuse et que les titres technologiques, qui avaient jusqu’ici surperformé, corrigent, les investisseurs jettent de plus en plus leur dévolu sur les entreprises et secteurs cycliques sous-valorisés en Europe, qui pèsent davantage dans les indices européens que leurs homologues américains. Ainsi l’industrie représente 14 % du MSCI Europe, mais 6 % du S&P 500, tandis que la pondération du secteur technologique dans l’indice européen, à 7 %, reste loin de celle du secteur dans le S&P 500 (25 %).
Les investisseurs en quête de dividende ont été séduits par le dividende royal versé par les entreprises européennes, par rapport à leurs homologues américaines. Avec un rendement de dividende de quelque 2,7 %, le MSCI Europe devance le S&P 500 de près de 1 point de pourcentage. Les entreprises européennes rémunèrent plus souvent leurs actionnaires en leur versant un dividende, tandis que leurs homologues américaines privilégient les rachats d’actions. Les dividendes américains sont ainsi un peu plus solides que ceux des sociétés européennes.
Le top 5 de cette semaine est consacré à la catégorie Morningstar des fonds d’actions internationaux de grandes capitalisations axés sur la valeur à gestion active, sur la base de leur exposition aux actions européennes.
La première place revient à un fonds créé fin 2021 seulement, le Schroder ISF Global Sustainable Value, piloté par Liam Nunn, Robert Barr et Simon Adler. Ces trois gérants avaient déjà travaillé sur diverses autres stratégies auparavant : Liam Nunn et Simon Adler sont ainsi membres de l’équipe de gestion du Schroder Global Recovery, noté Bronze par les analystes de Morningstar. Dans le fonds Schroder ISF Global Sustainable Value, axé sur la valeur, les critères durables sont intégrés dans le processus d’investissement. Fin janvier, 67 % de l’actif du fonds était investi dans des actions européennes. La part des actions britanniques, françaises et allemandes est en moyenne deux à quatre fois plus importante que dans les fonds concurrents.
Par conséquent, 19 % seulement de l’actif du fonds est investi dans des actions américaines, contre près de 50 % en moyenne pour les fonds de la catégorie. Le portefeuille compte une quarantaine de positions et privilégie les actions affichant un rendement du dividende supérieur à la moyenne. Les gérants puisent aussi dans le segment des moyennes et petites capitalisations. En termes de positionnement sectoriel, les services de communication se taillent la part du lion, avec près d’un tiers de l’actif. WPP et Publicis (publicité) figurent aussi dans le portefeuille, tout comme ProSiebenSat 1 Media, France Télévisions et ITV (télévision). Plus de 75 % des entreprises dans lesquelles le fonds investit affichent un risque ESG faible ou négligeable, à l’aune du Morningstar Sustainability Rating (le fonds a obtenu cinq globes, le maximum).
BE
Name |
Equity Region Greater Europe procent |
Total Ret YTD (Mo-End) EUR |
Total Ret Annlzd 3 Yr (Mo-End) EUR |
Std Dev 3 Yr (Mo-End) EUR |
Morningstar Analyst Rating |
Morningstar Rating Overall |
ISIN |
Schroder ISF Global Sustainable Value |
67,03 |
-0,53 |
LU2405385472 |
||||
Franklin Mutual Global Discovery Fund |
47,38 |
0,13 |
7,46 |
18,76 |
Neutral |
** |
LU0211331839 |
Harris Associates Global Equity Fund |
45,61 |
-4,03 |
10,41 |
23,74 |
Neutral |
** |
LU0147944259 |
Robeco BP Global Premium Equities |
36,18 |
0,58 |
11,00 |
18,49 |
Silver |
**** |
LU0203975437 |
Brandes Global Value Fund |
34,65 |
0,10 |
9,59 |
19,48 |
*** |
IE0031573896 |