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Les actions du secteur énergétique ont signé une belle année 2021, très différente des crus précédents. Avec l’avènement de l’investissement durable et la prise de conscience de la nécessité de renoncer aux énergies fossiles pour contrer le changement climatique, les investissements dans les entreprises du secteur sont véritablement scrutés.

Les valeurs énergétiques ont signé une excellente année, confirme Ronald van Genderen, analyste chez Morningstar : « Le MSCI World a déjà réalisé une superbe performance, avec une avancée de 26,99 % sur les onze premiers mois de l’année 2021, mais le secteur énergétique l’a largement devancé (+46,61 % pour le MSCI World Energy). » Il termine même en tête du classement sectoriel de l’année. Cette avancée était la bienvenue pour les investisseurs du secteur énergétique, après plusieurs années difficiles. Ainsi, en 2020, les actions mondiales avaient gagné 6,33 %, tandis que les valeurs énergétiques abandonnaient 37,12 %.

Et ces bien piètres performances n’étaient pas un cas isolé. Sur la décennie écoulée, l’indice du secteur énergétique n’a devancé l’indice mondial que deux fois, en 2016 et en 2021. Globalement, la sous-performance est flagrante : le rendement annuel moyen du MSCI World sur la période est de 14,25 %, celui du MSCI World Energy, 1,18 % seulement.

La part du secteur énergétique diminue aussi très rapidement, un constat flagrant si l’on se penche sur les pondérations. Alors que les titres énergétiques représentaient encore 12,09 % de l’indice fin novembre 2011, ils ne pèsent aujourd’hui que 3,18 %. Ce recul s’explique aussi par la part croissante du secteur technologique, passé de 11,59 % à 20,88 % sur la même période. 

Mais surtout, il n’y a plus que 53 sociétés actives dans le secteur représentées dans le MSCI World, contre 113 encore il y a dix ans. Leur capitalisation boursière atteint aujourd’hui 1898 milliards d’euros, contre 2644 milliards il y a dix ans.

Avec l’avènement de l’investissement durable et la prise de conscience de la nécessité de renoncer aux énergies fossiles pour contrer le changement climatique, les investissements dans les entreprises du secteur sont véritablement scrutés. Les investisseurs institutionnels sont de plus en plus nombreux à se demander s’ils veulent encore y placer leur argent. Symbole de ce retournement de tendance, le fonds de pension ABP a annoncé en octobre 2021 qu’il allait céder l’ensemble de ses participations dans des entreprises produisant des carburants fossiles d’ici mi-2023.

Jusqu’ici, le fonds de pension des fonctionnaires néerlandais avait opté pour l’engagement actionnarial afin d’aider les entreprises dans lesquelles il investissait à adopter un cours plus durable. Mais le plus important investisseur des Pays-Bas a récemment déclaré « ne pas avoir identifié suffisamment de levier d’influence pouvant inciter ces entreprises à effectuer la transition des énergies fossiles aux énergies durables. » 

Et ABP n’est pas le seul. Un rapport récent du Fossil fuel divest-invest movement indique que 1485 institutions, avec un actif sous gestion combiné de 39,2 milliards de dollars, ont décidé de liquider leurs participations dans le secteur énergétique.

Il est toutefois intéressant de noter que l’encours de la catégorie Morningstar des actions du secteur énergétique n’a que peu diminué ces dix dernières années : 10,7 milliards d’euros en 2011, contre 9,7 milliards fin novembre, soit une baisse de 1 milliard d’euros seulement. Si l’actif sous gestion a fortement fluctué, la catégorie a enregistré 1,8 milliard de dollars de flux entrants l’an dernier, contre 1,5 milliard entre début janvier et fin novembre.

Le top 5 de la semaine reprend les fonds de la catégorie Morningstar des actions du secteur énergétique, sur la base de leur performance entre début janvier et fin novembre 2021.

Mark Lacey

La première place du podium revient à un fonds à gestion active, le Schroder ISF Global Energy, géré depuis 2013 par l’expérimenté Mark Lacey, qui dirige aussi l’équipe Matières premières de Schroders. Le gérant met l’accent sur les sociétés actives dans l’exploration et la production de pétrole et de gaz. Suivant une approche moins conventionnelle, il peut aussi inclure en portefeuille des entreprises du secteur des infrastructures, des services aux collectivités et des énergies renouvelables et alternatives. Ronald van Genderen précise toutefois que « ce dernier segment n’est quasiment pas représenté dans les 36 participations du portefeuille : les plus importantes positions sont Royal Dutch Shell, BP et Cabot Oil & Gas. Parmi les fleurons, l’on peut épingler Range Resources (+217 %), Devon Energy, une nouvelle fois, ainsi que Ovintiv (+164 %). »

 

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