Pablo Riveroll
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Le Brésil et le Mexique ont tous deux un nouveau président, mais la comparaison s’arrête là. Alors que les investisseurs sont positifs quant aux perspectives des actions brésiliennes, ce sont les inquiétudes concernant la politique du nouveau président qui dominent au Mexique.

Ensemble, ces deux pays représentent près de 85 % de l’indice MSCI Latin America, ce qui en fait de loin les marchés les plus importants pour les fonds investissant dans des actions latino-américaines.

Préoccupations au sujet du président de gauche

Au Mexique, le président de gauche Andres Manuel Lopez Obrador est en place depuis décembre. Depuis son élection en juillet, la bourse mexicaine a chuté d’environ 12 %.

« Un nouveau président au Mexique apporte toujours de l’incertitude », déclare Pablo Riveroll, gérant du Schroder Latin America Fund, lors d’un entretien avec Investment Officer. Mais il s’avère encore plus à gauche que prévu. 

Et cela entraîne un ralentissement des dépenses publiques à un moment critique. Les investissements privés sont également sous pression en raison de l’incertitude entourant la nouvelle politique gouvernementale. « Les entreprises reportent leurs investissements parce qu’elles attendent plus de clarté.» 

Sous-pondération

Si on ajoute à cela l’incertitude concernant le nouvel accord commercial avec les États-Unis, qui n’a pas encore été approuvé par le Congrès américain, il est clair qu’un ralentissement économique semble inévitable. 

« Nous voyons un important risque de ralentissement au Mexique. Après les récentes baisses des cours, les valorisations boursières sont maintenant inférieures à la moyenne à long terme. Le ratio cours/bénéfice moyen à long terme est passé de 16 à 12,5, mais la croissance attendue des bénéfices des entreprises est toujours orientée à la baisse. Nous sommes donc sous-pondérés au Mexique. »

Croissance brésilienne en hausse

Le contraste avec le Brésil, qui domine l’indice MSCI Amérique latine avec une part de 62 %, ne saurait être plus grand. Sous la direction du nouveau président brésilien Jaïr Bolsonaro, la croissance économique devrait être ‘nettement supérieure’. Ce que la bourse brésilienne a déjà anticipé : depuis la victoire électorale de Bolsonaro en septembre, elle a augmenté de près d’un quart.

Les actions bancaires brésiliennes ont très bien performé ces derniers mois. Et Riveroll s’attend à ce qu’elles continuent à bénéficier de la reprise économique cette année. « De nombreuses banques ont récemment relevé leurs attentes pour 2019. Les nouveaux prêts augmentent de plus de 10 % et les emprunts suscitent également davantage d’intérêt parce que les spreads de crédit ont augmenté. »

L’une des raisons à ce dernier point est la réduction des activités de la banque brésilienne de développement BNDES, qui est d’ailleurs principalement à mettre au crédit du gouvernement précédent. Cette banque a accordé des prêts bonifiés à de grandes entreprises, ce qui a eu pour effet d’exclure les banques commerciales du marché. Riveroll : « Bolsonaro a nommé d’excellents collaborateurs à la BNDES, ce qui a donné confiance aux marchés. »

Banques

Le fonds Riveroll affiche donc une forte surpondération pour les institutions financières et les entreprises de consommation brésiliennes.

Le gestionnaire du fonds est également positif en ce qui concerne les matières premières, en particulier le minerai de fer. Avec une allocation de 8,7 %, la société minière Vale est la position la plus importante du fonds Riverolls. « Nous ne sommes pas très positifs quant à la demande de minerai de fer, mais bien quant à l’offre. Il y a eu très peu d’investissements au cours des dernières années et la plupart des mines fonctionnent à pleine capacité. En outre, le Brésil produit au coût le plus bas. »
 

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