Keith Wade, Schroders
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L’économie mondiale devrait se porter mieux l’année prochaine, d’après Keith Wade, chef économiste chez Schroders. Cette embellie est due à une détente dans le conflit commercial et au bas niveau des taux d’intérêt. Keith Wade a relevé de 2,4 % à 2,6 % ses prévisions de croissance de l’économie mondiale pour 2020.

Première phase d’accord

Les États-Unis connaissent une des phases d’expansion les plus longues de toute notre histoire. L’activité économique pourrait reprendre en 2020, grâce à une détente dans les relations entre les États-Unis et la Chine, mais aussi grâce au bas niveau des taux d’intérêt aux États-Unis. Keith Wade s’attend à une première phase d’accord entre la Chine et les États-Unis. Annoncé pour la première fois à la mi-octobre, cet accord n’a cependant pas encore été finalisé. Il est à espérer que ce premier accord retiendra les deux pays d’imposer de nouveaux droits de douane à l’exportation et qu’il les incitera à éventuellement abaisser les droits d’importation existants.

Ce réchauffement soutiendra le commerce mondial et le sentiment économique. L’activité économique pourrait reprendre en Europe, au Japon et aux États-Unis. Keith Wade a aussi revu à la hausse les prévisions de croissance pour la Chine. Il y a de bonnes raisons de s’attendre à ce que le président Trump cherche un accord avec la Chine. Dans son pays, le président Trump est empêtré dans une procédure de destitution. Comme il a déjà joué la carte de la stimulation, il doit donc trouver une autre manière de donner une nouvelle impulsion à l’activité économique. Par exemple par une détente dans les échanges commerciaux.

L’Europe a également tout à y gagner

Un tel accord serait aussi bénéfique pour les pays exportateurs européens. Une reprise des échanges commerciaux pourrait déboucher sur un résultat positif en 2020. Keith Wade a relevé de 0,9 % à 1,2 % ses prévisions de croissance pour la zone euro. La BCE dispose d’une marge de manœuvre suffisante pour procéder à une nouvelle baisse des taux d’intérêt l’an prochain, mais Christine Lagarde, la nouvelle présidente de la BCE, appelle également à augmenter les dépenses publiques, les réductions fiscales et les investissements dans les infrastructures afin de stimuler la croissance. Pour Keith Wade, seul un nombre limité en capacité de prendre de telles mesures le feront effectivement : l’Allemagne et les Pays-Bas. Il faut plutôt s’attendre à un assouplissement budgétaire au Royaume-Uni.

Année de vérité pour la Chine

Pour la plupart des marchés émergents, Keith Wade prévoit une accélération de la croissance pour peu que les échanges commerciaux se redressent, que l’inflation reste modérée et que des baisses d’intérêt modérées soient possibles. 2020 sera une année importante pour la Chine. En 2010, le gouvernement avait promis que le revenu moyen aurait doublé dix ans plus tard. Une croissance symbolique de 6 % est nécessaire pour atteindre cet objectif. Il faut donc s’attendre à une politique plus souple.

Baisse des taux d’intérêt aux États-Unis en avril

Outre une éventuelle détente dans le conflit commercial, les taux d’intérêt bas aux États-Unis constituent un autre pilier de la croissance économique. Les taux bas permettent d’emprunter plus facilement de l’argent. L’effet sera particulièrement sensible sur le marché immobilier américain. La construction de nouvelles maisons et l’octroi de prêts hypothécaires ont fortement augmenté. 

Malgré l’amélioration des perspectives de croissance économique, l’inflation mondiale reste stable. Aux États-Unis, l’inflation dépassera sans doute l’objectif de 2,5 % cette année. Ce chiffre semble acceptable pour la Fed. Le niveau actuel de l’inflation et la faible croissance tendancielle pourraient amener la banque centrale à procéder à une nouvelle baisse des taux d’intérêt en avril.

Meilleur équilibre entre croissance et inflation

En septembre, il y avait un risque accru de croissance atone à cause d’une inflation plus élevée. L’équilibre entre la croissance et le risque d’inflation est maintenant plus sain. Les salaires plus élevés et les taux d’intérêt plus bas permettent aux ménages d’emprunter et de dépenser plus. Le consommateur américain pourrait ainsi redevenir un moteur de la croissance mondiale. Cela pourrait avoir un effet inflationniste, mais les marchés y semblent peu attentifs pour l’instant. D’un autre côté, si les États-Unis et la Chine ne parviennent pas à une première phase d’accord, l’économie mondiale risque d’entrer dans une spirale descendante.

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