Seuls deux secteurs ont bien terminé l’année 2018
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Le secteur public et celui des soins de santé sont, en Europe, les deux seuls à avoir offert aux investisseurs un rendement positif en 2018. En revanche, pour les investisseurs en finances européennes et produits de consommation discrétionnaire qui regardent leurs rendements, la pilule est plus difficile à avaler.

Le secteur public a enregistré un rendement de 4,83 pour cent, contre -18,79 pour cent pour les finances et -13,50 pour cent pour les biens de consommation discrétionnaire. C’est ce que révèlent des données de SPDR, le département ETF de State Street Global Advisors.

« Le secteur public s’en est plutôt bien sorti grâce au caractère défensif des entreprises du secteur », affirme Philippe Roset, directeur des ETF SPDR pour les Pays-Bas, relativement au secteur des services de base, lors d’un entretien téléphonique. « Il s’agit d’entreprises aux acquisitions et au chiffre d’affaires relativement stables, ce qui les rend moins volatiles. »

Les soins de santé, un secteur tout aussi défensif, est lui aussi tout juste parvenu à terminer l’année avec un rendement positif, de 0,39 pour cent. Tous les autres secteurs ont terminé dans le rouge ; c’est ce qui a été calculé à l’aide du Global Industry Classification Standard développé par MSCI et S&P

Une année à deux visages

« L’année peut être divisée en deux périodes, celle allant jusqu’à septembre et celle qui a suivi », selon Roset. « Jusqu’en septembre, il régnait clairement un climat ‘risk on’. La technologie et l’énergie obtenaient de bons rendements. Mais à partir de septembre, on a observé un fort recul des secteurs les plus cycliques. C’est le moment où les services publics et les soins de santé se sont distingués, et les investisseurs sont passés à un mode plus ‘risk off’. »

Le directeur pour les Pays-Bas explique que la croissance galopante du rendement des prêts américains sur dix ans a mis un terme aux profils d’investissement dynamique et de croissance, dont font partie les secteurs cycliques. « L’exode vers des ‘lieux de refuge’ s’est engagé et est toujours en cours, si l’on se base sur les données du 24 décembre. »

En ce qui concerne les rendements très négatifs des finances et biens de consommation discrétionnaire (biens de consommation de luxe), Roset déclare que l’intensité des corrections de ces secteurs a même surpris SPDR. « Nous avons le sentiment que l’économie connaît tout simplement une croissance un peu moins forte, mais s’en tire encore bien. Bien entendu, la guerre commerciale et les taxes se sont interposées, mais même cela ne justifie pas une telle correction. »

Évaluations

Le secteur dont les performances ont été si mauvaises en Europe est par ailleurs celui qui se porte le mieux en termes d’évaluations. « Le secteur financier est celui à l’évaluation la plus basse. Il pourra à tout moment redevenir intéressant d’y jeter un œil. »

Pourtant, selon Roset, ce n’est pas encore le moment d’y revenir, pas avant que deux affaires importantes aient été traitées et interprétées : le vote définitif de la Commission européenne sur le budget italien en janvier et le vote sur le Brexit – ce dernier point, parce que l’indice MSCI Europe Financials comporte quelques banques cotées en Angleterre. 

Pour la nouvelle année, Roset montre une préférence pour le secteur des soins de santé européens, quoique celui-ci soit, avec une valeur P/E prévisionnelle de 14,7, relativement cher. En comparaison, le secteur le plus faiblement évalué est le secteur bancaire avec 8,5, et l’évaluation la plus haute revient aux biens de consommation de base avec 16,2. « Ce qui démontre que les investisseurs sont prêts à payer plus cher pour davantage de sécurité. »

La plus grosse surprise

Concernant les secteurs, la plus grosse surprise de l’année est, selon lui, celui de la technologie. « Parce que jusqu’en septembre, il était si populaire que le tracker qui suivait cet indice a rapporté plus d’argent que tous les autres ETF sectoriels additionnés. La technologie a résisté à tous les cycles du marché, jusqu’à faire subitement l’objet d’une correction au mois d’octobre. »

Alors la fête est-elle vraiment finie pour le secteur technologique ? Roset reconnaît que la forte activité économique indique que nous sommes plus proches de la fin du cycle que de son début, mais souligne le fait que beaucoup d’argent est encore dépensé dans les nouvelles technologies et la publicité aux entreprises technologiques, qui constituent une importante source de revenus dans ce secteur. 

« Le secteur de la technologie et le nouveau secteur de la communication continueront à bien se porter sur le long terme car l’avenir leur appartient, » conclut Roset. « Mais à court terme, cela dépendra de la manière dont évolue ce sentiment. »

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