Data-analyse
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Les investisseurs tiennent de plus en plus compte des aspects liés à la durabilité pour la sélection des actions, mais aussi pour leur allocation régionale. Les entreprises japonaises sont en retard sur les trois facettes ESG de la durabilité, et notamment en ce qui concerne la gouvernance d’entreprise. Depuis quelques années, le gouvernement japonais multiplie les efforts pour améliorer la situation.

Pour Investment Officer, Morningstar se penche cette semaine sur les cinq fonds d’actions japonais investissant dans les entreprises qui se distinguent en termes de gouvernance.

Sensibles aux grandes différences enregistrées sur le plan régional en matière d’engagement durable des entreprises, les investisseurs accordent de plus en plus d’importance à la durabilité. Si l’Europe du Nord et de l’Ouest se profilent véritablement comme des précurseurs, les entreprises japonaises sont plutôt les cancres : sur les trois volets de la durabilité, elles font moins bien que leurs homologues d’Amérique et d’Europe, non seulement pour les aspects liés à l’environnement et les questions sociales, mais aussi pour la manière dont les entreprises sont gouvernées.

Ronald Van Genderen illustre ces disparités en s’appuyant sur le score de gouvernance du portefeuille Morningstar, une moyenne pondérée sur la base de l’actif des scores du risque de gouvernance de l’entreprise établis par Sustainalytics, reflétant la mesure dans laquelle la valeur économique d’une entreprise peut varier en fonction des facteurs de risque. 

« Le risque de gouvernance représente l’exposition aux risques liés à la manière dont l’entreprise est pilotée et qui ne font pas l’objet d’une gestion par cette dernière. Les scores de risque de gouvernance sont exprimés par un chiffre compris entre 0 et 100 – même si la plupart se situent entre 0 et 25. »

Les entreprises du S&P 500 affichent un score de gouvernance du portefeuille moyen de 8,28 (fin janvier 2020), tandis que le MSCI Europe obtient un score un peu plus élevé (et donc mauvais), de 8,33. « Les entreprises japonaises reprises dans l’indice MSCI Japan doivent se contenter d’un score de 9,27. En termes absolus, la différence peut sembler faible, mais il s’agit d’une note nettement moins bonne pour un panier d’actions aussi divers. »

Heureusement, des progrès sont attendus. Shinzo Abe, le Premier ministre japonais, a fait de l’amélioration de la gouvernance d’entreprise l’un des piliers essentiels de sa politique économique. À cette fin, il a mis en place, en 2014, un code de gérance pour encourager les investisseurs à demander plus activement des comptes aux entreprises sur leur gouvernance et leur stratégie.

La deuxième initiative de Shinzo Abe est l’introduction du code de gouvernance d’entreprise en 2015 et son renforcement en 2018. Ce code, qui vise principalement une amélioration de la gouvernance d’entreprise, souligne l’importance d’une surveillance indépendante des organes de gouvernance et de l’augmentation de la création de valeur pour les actionnaires. 

Les entreprises japonaises affichaient en effet une rentabilité des capitaux propres relativement faible, en comparaison mondiale, car elles détenaient beaucoup de liquidités au bilan. Depuis quelques années, de nombreuses entreprises emploient ces liquidités pour racheter des actions et/ou augmenter les dividendes versés, si bien que la rentabilité des fonds propres augmente.

Le top 5 de cette semaine est consacré aux fonds d’actions japonais affichant le plus faible score de gouvernance du portefeuille, ce qui témoigne de l’excellence des sociétés incluses en matière de gouvernance d’entreprise.

Les fonds d’Invesco occupent la première et la deuxième place. La tête de classement revient au fonds Invesco Japanese Equity Dividend Growth, géré depuis fin 2016 par Fumichika Tanemoto. Ronald Van Genderen explique que « son approche cible les entreprises qui, sur le long terme, peuvent augmenter leur dividende. Les réformes de Shinzo Abe ont donc un effet favorable direct sur le fonds dont le portefeuille, bien diversifié, inclut environ 70 actions ; Anritsu et AGC, qui affichent un excellent score de gouvernance, comptent parmi les dix positions principales. »

Ce fonds est talonné par l’Invesco Japanese Equity Value Discovery, piloté depuis mars 2007 par Daiji Ozawa. « Le fonds procède à une sélection bottom-up des entreprises affichant des stratégies solides qui leur permettent de s’adapter aux changements structurels. Le fonds a un portefeuille assez concentré comptant moins de 50 actions. Les positions les plus significatives sont Hitachi, Sekisui Chemical et Hitachi High-technologies, qui peuvent se targuer de la meilleure gouvernance d’entreprise. »

La dernière place du podium est occupée par le fonds T. Rowe Price Japanese Equity, assorti d’une notation Morningstar Analyst Rating Bronze. Archibald Ciganer le gère depuis décembre 2013 en s’appuyant sur la vaste équipe d’analystes de T. Rowe Price. « Il cherche surtout des sociétés qui peuvent augmenter la valeur actionnariale en profitant des changements, au sein de l’entreprise ou des marchés sur lesquels elle opère. » Dans la pratique, cela se traduit par un portefeuille investi principalement dans des entreprises de croissance de grande qualité. Nippon Telegraph & Telephone et NTT DOCOMO, qui se distinguent par une structure de gouvernance relativement bonne, comptent parmi les principales positions. »

Name Portfolio Governance Score Total Ret 1 Yr (Mo-End) EUR Total Ret Annlzd 3 Yr (Mo-End) EUR Std Dev 3 Yr (Mo-End) EUR Morningstar Analyst Rating Morningstar Rating Overall ISIN
Invesco Japanese Equity Dividend Growth Fund 6,66 -0,17 1,45 11,71   ÙÙÙ LU1489827672
Invesco Japanese Equity Value Discovery Fund 7,04 1,22 1,03 12,87   ÙÙÙ LU0607515367
T. Rowe Price Japanese Equity Fund 7,05 5,14 3,94 13,14 Bronze ÙÙÙÙÙ LU0230817339
Rivertree Equity Japan 7,16 -0,24         LU1664298467
Amundi Funds Japan Equity Engagement 7,21           LU1926208726
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