Les nuages toujours plus nombreux qui viennent voiler l’horizon des investisseurs et les craintes croissantes de récession ont dominé en ce deuxième trimestre très mitigé, où les actions mondiales ont subi de forts dégagements. Le S&P 500 a signé son pire semestre depuis 50 ans, avec un plongeon de 20 %, en USD.
À l’échelle mondiale, l’inflation n’avait jamais été aussi élevée depuis 40 ans. En outre, l’ère de la souplesse monétaire semble révolue, alors que la Fed a relevé pour la deuxième fois en trois mois son taux directeur. Le tour de vis du mois de juin (75 points de base) est le plus important depuis 1994. Au deuxième trimestre, le MSCI World a cédé plus de 10 %. Sur les six premiers mois de 2022, le recul atteint même 13,5 %.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui a débouché sur une guerre d’usure, hypothèque toujours lourdement l’économie planétaire : les exportations céréalières, cruciales pour le pays, sont à l’arrêt, et les sanctions imposées à la Russie, mais aussi les contre-mesures prises par cette dernière, menacent la croissance fragile. Le fait que Vladimir Poutine ait quasiment interdit toute exportation de pétrole russe et ferme petit à petit le robinet de gaz pour l’Europe fait s’envoler les cours sur les marchés de l’énergie, attisant la nervosité des dirigeants.
La perturbation des chaînes de production du fait des pénuries de matériaux, de personnel ainsi que les problèmes logistiques compromettent aussi la prospérité économique. Les stocks d’aluminium, de zinc et de nickel ont fondu, à 70 %. La nette hausse des prix de l’électricité a notamment contraint Glencore, Trafigura et Norsk Hydro à limiter la production dans les fonderies de zinc et d’aluminium déficitaires. Par ailleurs, les semi-conducteurs manquent toujours, ce qui affecte notamment les constructeurs automobiles, en rallongeant les délais de livraison. Dans certaines industries, l’inflation galopante entraîne des grèves de personnel, qui exigent des augmentations de salaire. Une spirale « prix-salaires » pourrait bien se former.
Dans ce contexte noir, la Chine a apporté une lueur d’espoir au deuxième trimestre de 2022. Les mesures sanitaires très strictes qui ont mis une partie du pays sous cloche afin de lutter contre la propagation du Covid, menaçant de perturber les chaînes d’approvisionnement, ont été assouplies. La réouverture de l’économie ainsi que les nouvelles mesures de relance budgétaires et monétaires ont donné un coup de fouet aux actions chinoises. Le MSCI China s’est adjugé quelque 10 % au deuxième trimestre, après avoir signé une belle performance en juin.
L’envolée de l’inflation et la hausse des taux a accru la dispersion entre les styles d’investissement et les secteurs. Les actions de croissance, qui ont longtemps profité des taux bas, et parfois affiché des rendements faramineux, ont été plombées par le durcissement monétaire. Les sociétés technologiques déficitaires, les actions aux valorisations très élevées, mais aussi les entreprises fortement dépendantes des dépenses des ménages ont subi des dégagements.
À l’inverse, les actions de valeur et les titres de sociétés versant des dividendes robustes, boudées pendant des années, ont été prisés. Le MSCI World Value a ainsi limité ses pertes à 5,9 % sur les trois mois écoulés, tandis que les actions à dividende, à l’aune du MSCI World High Dividend Yield, faisaient encore mieux, avec une perte limitée de 2,9 %. Le secteur de la santé a fait très belle figure. Bristol-Myers Squibb et Merck comptaient parmi les fleurons de l’indice des actions à dividende. Sans surprise, les compagnies pétrolières ont aussi affiché de belles performances. Les sociétés défensives, les mines et les fabricants de tabac complétaient le palmarès.
Le top 5 des fonds d’investissement de la catégorie Morningstar des actions internationales de grande capitalisation mixtes, établi sur la base de leur rendement au premier semestre 2022, est dominé par le fonds de State Street. Ce dernier vise une volatilité inférieure, sur le long terme, à celle des marchés d’actions mondiaux, pour des performances comparables. Il s’agit d’un fonds smart bêta dont l’indice de référence est le MSCI World. Bristol Myers, Eli Lily et Waste Management comptent parmi les positions les plus importantes du portefeuille.
La deuxième place revient au fonds JOHCM Global Opportunities. Ses gérants, Ben Leyland et Robert Lancastle, identifient les tendances à long terme et sélectionnent ensuite des titres de qualité sous-valorisés, susceptibles de tirer profit de ces tendances. Ils accordent beaucoup d’importance aux valorisations absolues. Le fonds, très concentré (37 positions en portefeuille) a profité de la surexposition à la santé et à l’énergie et de la sous-représentation des biens de consommation durable et de la technologie. L’allocation aux entreprises de moindre qualité a également été bénéfique pour la performance du fonds sur la période. Progressive, Galp Energia et Shell ont le plus contribué à la performance.
Belgique
Name |
Total Ret YTD (Mo-End) EUR |
Total Ret Annlzd 3 Yr (Mo-End) EUR |
Std Dev 3 Yr (Mo-End) EUR |
Morningstar Analyst Rating |
Morningstar Rating Overall |
ISIN |
SSGA State Street Glb ESG Scrn Mg Vol Eq |
1,74 |
6,13 |
12,69 |
*** |
LU1111599558 |
|
JOHCM Global Opportunities Offshore |
1,57 |
7,67 |
13,49 |
*** |
IE00B80FZF09 |
|
Ostrica GAIF Equities Developed Markets |
-0,18 |
8,55 |
12,39 |
*** |
NL0010649729 |
|
C&P Funds ClassiX |
-2,92 |
7,80 |
14,21 |
*** |
LU0113798341 |
|
Schroder ISF Global Sust Fd and Wtr |
-3,74 |
LU2399670517 |