Donald Trump & Xi Jinping
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Les spécialistes de State Street Global Advisors soulignent que les deux superpuissances ont intérêt à freiner l’escalade dans la guerre commerciale, un contexte qui devrait fortement bénéficier aux actions émergentes et européennes. 

Le contexte macroéconomique pour les prochains mois sera fortement dépendant de la résolution du conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine. « Les deux parties ont aujourd’hui intérêt à trouver un accord, même temporaire. Donald Trump va chercher à éviter un impact économique négatif causé par le ralentissement marqué des investissements, qui pourrait bénéficier au candidat démocrate à la prochaine présidentielle », souligne Simona Mocuta (Senior Economist chez State Street Global Advisors). 

Et de son côté, la Chine fait face à un ralentissement prononcé tout en cherchant à  imposer sa devise dans les échanges internationaux, ce qui nécessitera une attitude plus ouverte aux compromis. « Mais dans le même temps, ce conflit entre les deux superpuissances est aujourd’hui d’ordre stratégique. La Chine investit de plus en plus dans son arsenal militaire, et il existe plusieurs initiatives (China 2025 et la nouvelle route de la soie) qui visent spécifiquement à remettre en cause le leadership américain dans la région asiatique et sur certains grands secteurs économiques». Simona Mocuta estime donc que ce conflit reviendra probablement au centre de l’actualité en 2020 ou en 2021. 

Panique monétaire

L’économie globale devrait se montrer résiliente durant les prochains trimestres, la déprime du secteur manufacturier n’est pas encore en mesure de remettre en cause la bonne santé dans les services, qui constituent le poids le plus important dans le produit national des grandes économies occidentales. « Nous ne voyons pas actuellement de signes qui indiqueraient une fracture dans le marché du travail aux Etats-Unis. Le taux d’épargne est beaucoup plus élevé que par le passé, et de nature à maintenir le taux de croissance américain au-dessus de son potentiel de long terme ».

« En outre, les banques centrales ne semblent plus autoriser une nouvelle récession, même si les dernières annonces semblent avoir été davantage provoquée par la crainte de ce qui pourrait arriver plutôt que par ce qui arrive vraiment ». Elle estime même que la politique menée au niveau de la Banque Centrale Européenne est en définitive négative pour l’économie européenne, en empêchant le secteur bancaire de faire efficacement son travail. 

Actifs risqués

Ce scénario se traduit par une stratégie d’investissement qui va privilégier la dette d’entreprise au détriment des obligations gouvernementales. « Durant les trois dernières années, nous avons préféré les actifs à risque, et notre préférence pour les actions a plutôt augmenté en dépit de la faiblesse des bénéfices par action », souligne Gaurav Mallik (Chief Portfolio Strategist chez State Street Global Advisors). « En outre, nous nous attendons à un redressement des rendements obligataires après le rally enregistré depuis le début 2019 ». 
Il indique également que le marché américain reste le choix le plus logique au niveau boursier dans le contexte actuel, en raison notamment du poids pris par le secteur bancaire dans les marchés européens et émergents. « Dans le cas d’une résolution même temporaire du conflit commercial, nous recommandons toutefois de conserver des liquidités afin de profiter des valorisations attractives en dehors des Etats-Unis », souligne Gaurav Mallik. 

Emergents à long terme

A plus long terme, la capitalisation des pays émergents va continuer à augmenter dans un contexte où les sociétés réinvestissent dans la croissance de leur activité, tandis que la tendance est davantage dans la distribution aux actionnaires (rachats d’actions, dividendes, etc) dans les pays développés. « La performance des marchés émergents devrait s’améliorer, en particulier dans les pays où des réformes structurelles se mettent en place », selon Gaurav Mallik. « Les investisseurs ne font toutefois pas encore assez de distinction entre les différents pays qui composent cette classe d’actifs, qui continue d’être traitée comme elle l’était durant les années 90 ». Il estime que ce manque de visibilité explique également pourquoi les investisseurs préfèrent encore et toujours s’exposer sur la croissance américaine plutôt que de s’exposer sur les marchés émergents.
 

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