La treizième édition du forum de l’investissement OneLife a eu lieu le 10 septembre, entièrement sous forme virtuelle en raison de la COVID-19. Le keynote speaker était le consultant Stefan Duchateau, qui a attiré l’attention sur la prime de risque, laquelle est normale et suggère un cours boursier normal pour l’avenir.
Plus de trente exposants, pour la plupart de grandes entreprises internationales et divers gestionnaires d’actifs boutique, tenaient des stands d’information.
La session plénière de l’après-midi était axée sur les nouvelles règles relatives aux donations en Belgique. La session a été donnée par Nicolas Milos de OneLife, structurateur patrimonial, principalement en lien avec les assurances-vie. « L’assurance vie luxembourgeoise offre une certaine flexibilité, également pour les actifs qui ne sont pas situés en Belgique. Les donations belges sont soumises à un impôt sur les donations de 3 à 7 % par acte notarié. La donation indirecte est soit enregistrée, soit non enregistrée. Les donations enregistrées sont cependant soumises à des droits d’enregistrement, tandis que les donations non enregistrées sont liées à un délai d’attente. Le donateur doit alors encore vivre trois à quatre ans. Les donations peuvent également être assorties de conditions, telles qu’un taux d’intérêt optionnel de 4 %, un mandat de gestion générale sur le contrat ou une clause d’inaliénabilité. Cette dernière clause vise principalement à lutter contre le ‘syndrome Ferrari’, qui voit les jeunes mettant la main trop tôt sur le capital le dépenser inconsidérément. »
Route du fromage
Milos : « La route du fromage est maintenant terminée. Il s’agissait de personnes fortunées qui se rendaient chez un notaire hollandais afin de procéder à la donation sans taxe d’enregistrement. C’est maintenant terminé. Tous les dons mobiliers, également effectués devant un notaire étranger, devront désormais être enregistrés en Belgique à compter du 1er décembre 2020. La route du fromage est donc terminée. »
Assurance vie
« Il existe plusieurs façons de lier une donation à un contrat d’assurance vie. La première est la donation avant la conclusion du contrat. Ici aussi, la donation peut être assortie de différentes conditions. Les droits sur le contrat peuvent également être donnés en cas de vie. Dans cette constellation, il existe aussi des possibilités d’optimisation fiscale. On a cité l’exemple d’un père ayant un enfant en Belgique et un enfant en France qui voulait transférer 1 million d’euros. Cela peut se faire avec une clause de retour conventionnelle via un produit parapluie. » Enfin, l’échange automatique de données financières entre le Luxembourg et la Belgique et le CAD6 ont également été examinés plus en détail, en soulignant que le Luxembourg est très compliant et ne peut certainement pas être considéré comme fiscalement agressif.
Cohérence
Le consultant et professeur Stefan Duchateau a clôturé la conférence et, plus que jamais en 35 ans, est toujours convaincu de la cohérence des marchés boursiers. « Les pêcheurs profitent de l’eau trouble : les poissons ne reçoivent pas beaucoup d’oxygène et il suffit de les sortir. Cette déclaration est encore valable pour les marchés boursiers. Quand la situation est difficile et qu’il y a de l’incertitude, il faut oser pêcher. C’est ce que nous avons fait. Les personnes sont en train d’augmenter leur allocation d’actifs. Ils vendent les Apple et Nvidia de ce monde et investissent un peu plus dans les secteurs industriels. La reprise est maintenant beaucoup plus large. Nous avons maintenant atteint cette phase. »
Dispersion
Duchateau souligne une très grande dispersion sur le plan sectoriel et des pays. « Les entreprises technologiques américaines ont obtenu d’excellents résultats. L’Europe n’a pas de telles entreprises, d’où la différence. Les soins de santé en Europe sont restés au même niveau et le tourisme a été particulièrement faible, bien qu’il affiche une certaine reprise. Je ne suis pas aussi optimiste en ce qui concerne le secteur de l’événementiel. Dans nos portefeuilles, nous sommes fortement surpondérés dans la technologie, et fortement sous-pondérés sur les marchés émergents, dont je ne suis pas fan. L’Amérique latine, en particulier, a été très peu performante et je pense que cela continuera à être le cas. J’ai encore un faible pour l’Inde, un pays qui a fait aussi bien que l’Europe. Une belle performance, parce qu’il est difficile d’y respecter la distanciation sociale. Par ailleurs, nous n’avons pas une seule banque dans notre portefeuille. Les banques ont énormément sous-performé cette année. Sans les banques, le MSCI Europe aurait été nettement plus élevé. Les banques représentent 20 à 25 % de l’indice. Elles ont besoin d’un soutien de l’État, ce que nous évitons. Nous avons par contre inclus certains assureurs. Certaines banques numériques en Scandinavie et les gestionnaires patrimoniaux entrent par contre en ligne de compte. »
Pas de bulle
Duchateau souligne que nous ne nous trouvons pas dans une bulle technologique. « Si le NASDAQ a connu une telle hausse, c’est parce qu’il comporte certaines entreprises qui réalisent de gros bénéfices. Je pense que le Dow et le NASDAQ vont se rejoindre. Le Dow va augmenter et le NASDAQ, un peu stagner. Depuis 1802, le rendement des actions mondiales a été de 8 %. Les actions sont un investissement générationnel. Il faut donc être un peu patient. »
Surévalués
Les marchés boursiers sont plus hauts que les bénéfices des entreprises, c’est pourquoi on pourrait les qualifier de surévalués. « Bien sûr, il faut tenir compte des faibles taux d’intérêt. La prime de risque se situe autour de la moyenne actuelle, soit environ 4,55 %. C’est normal pour l’avenir. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Cela entraîne une hausse des marchés boursiers, mais avec la volatilité nécessaire. Enfin, il n’y a aucune crainte d’une crise financière ou d’une crise de la zone euro sur le marché. »