Les tensions géopolitiques, l’inflation très élevée, la hausse des taux et le ralentissement de l’activité économique sont autant de raisons d’opter pour des investissements moins cycliques. Mais la distribution de ces titres n’est pas aussi tranchée qu’on le pense.
Morningstar répartit les entreprises en onze secteurs, en fonction de leurs activités. Ces secteurs sont regroupés dans trois « supersecteurs », sur la base de la sensibilité économique du secteur concerné. Les matériaux de base, les biens de consommation cycliques, les services financiers et l’immobilier entrent dans le secteur le plus sensible, le « supersecteur économique cyclique ».
Les services de communication, l’énergie, l’industrie et la technologie, qui affichent une sensibilité économique moindre, sont regroupés dans le « supersecteur économique sensible ». Le dernier groupe, baptisé « supersecteur économique défensif », inclut les secteurs de la consommation défensive, des soins de santé et des services aux collectivités.
Historiquement, le marché d’actions européen, à l’aune du MSCI Europe, affiche une répartition assez homogène de ces trois supersecteurs, avec des pondérations fluctuant autour de 33 % au fil du temps. Ce n’est toutefois pas le cas dans toutes les régions du monde. Ainsi, les secteurs cycliques, aux États-Unis, ne représentent que 27 % du marché, tandis que le supersecteur économique sensible pèse un peu plus de la moitié de l’indice, en raison notamment de la forte pondération des actions technologiques. Les marchés émergents présentent un tableau inverse : les secteurs cycliques représentent ainsi plus de 43 % du MSCI EM, du fait, entre autres, de la part relativement élevée des services financiers.
Partout dans le monde, toutefois, les actions axées sur la valeur sont surreprésentées dans les secteurs cycliques. Ainsi, l’indice MSCI Europe Value compte près de 45 % de secteurs cycliques, et l’allocation aux services financiers, à plus de 28 %, interpelle. Le MSCI Europe Growth affiche en revanche une exposition aux secteurs cycliques légèrement supérieure à 25 %. Les biens de consommation cyclique se taillent la part du lion, à 15 % environ, tandis que les services financiers pèsent moins de 5 %. Dans tous les indices régionaux, et notamment le MSCI World, le MSCI EM et le MSCI USA, la variante axée sur la valeur compte plus d’entreprises cycliques que celle axée sur la croissance.
Le top 5 de cette semaine, qui porte sur la catégorie Morningstar des fonds d’actions européennes de grande capitalisation mixtes (dont une classe d’actions sans frais de distribution est disponible en Belgique) met en exergue les fonds les moins exposés aux secteurs cycliques.
Le fonds Stewart Investors European Sustainability investit le moins dans les secteurs cycliques. Créé en juin 2021 seulement, il est géré par un trio composé de David Gait, Lorna Logan et Rob Harley. Le premier est un gérant très expérimenté actif depuis longtemps chez Stewart Investors ; les deux autres peuvent aussi se targuer d’une certaine expérience, mais sont présents depuis moins longtemps dans la maison. Tous les trois font partie d’une équipe forte de 13 personnes au total, qui les assistent pour les recherches liées aux actions de la stratégie. Comme pour les autres stratégies de la maison, l’approche se base sur une sélection bottom-up des titres. L’accent est mis sur le long terme et le rendement absolu est plus important que les performances relatives. S’il ne s’agit pas d’un fonds ESG au sens strict du terme, la durabilité et la bonne gouvernance jouent un rôle important dans la sélection des titres. Par conséquent, les gérants se détournent souvent des secteurs cycliques et trouvent des candidats plus adéquats au sein de l’industrie, de la technologie et des soins de santé.
Le fonds BGF European Sustainable Equity affiche des caractéristiques communes à celles du fonds Stewart Investors. Comme lui, il a été fondé en juin 2021 et se distingue par un mandat d’investissement durable ainsi qu’une exposition faible aux secteurs cycliques. Il est lui aussi géré par un trio composé de Brian Hall, Sarah Thomas et Tom Joy. Très expérimenté, Brian Hall gère notamment le fonds BGF European Value, assorti d’un Morningstar Medalist Rating Silver. Tom Joy ne peut se targuer d’une aussi longue expérience, mais il collabore notamment avec l’éminent Andreas Zoelinger sur le fonds BGF Euro Markets, qui a reçu un Morningstar Medalist Rating Bronze.
Sarah Thomas est moins expérimentée en tant que gérante, mais a fait ses preuves en tant qu’analyste au sein du secteur de la santé. L’équipe dont ils font partie compte 22 gérants de portefeuille, analystes et spécialistes des données. L’analyse des actions réalisée au sein de l’équipe se fait selon un cadre fixe reposant sur trois piliers : la création de valeur, la résilience et le changement. Pour cette stratégie, l’accent est mis sur les modèles d’affaires durables, qui accordent une large part aux risques et opportunités ESG. Il résulte de cette approche un portefeuille faisant la part belle à l’industrie, à la technologie et aux soins de santé.
BE