TheClubDeal a été fondé en 2015 et est dirigé par des professionnels du capital-investissement expérimentés, qui investissent principalement dans des entreprises belges et du nord de la France et accomplissent avec elles la totalité du parcours entrepreneurial. La création d’emplois locaux et l’ancrage de ces entreprises locales sont particulièrement importants.
Investment Officer a eu un entretien exclusif avec Geoffroy Boonen, Jean-Louis Dubrule et Jean-Marc Legrand, qui, avec une équipe de gestionnaires et de conseillers en investissement, sont responsables de la gestion quotidienne et ont été au berceau de la création de la société. TheClubDeal veut soutenir les entreprises qui ont besoin de capital de croissance. Dans une première phase, et depuis 2015, ils agissent en tant qu’‘Independent Sponsors’, ce qui signifie que la commission de succès est investie contre des actions. « Nous utilisons un système ‘no cure no pay’. Nous voulons avant tout faciliter et améliorer la gouvernance des entreprises.
Ce faisant, nous attachons une grande importance à la transparence et à une relation étroite entre les investisseurs et les entrepreneurs. Dans le cas des grandes sociétés de capital-investissement, les investisseurs finaux n’ont parfois que peu de contact avec les projets dans lesquels ils investissent. Chez nous, c’est très différent. »
Après une restructuration du capital en mars et compte tenu de la forte demande des co-investisseurs pour un tel véhicule d’investissement, il a été décidé de lancer une pricaf. Celle-ci est maintenant en ’fundraising mode’.
Rendement
« Quelque 80 millions d’euros ont été investis dans des entreprises qui ont organisé des augmentations de capital avec TheClubDeal. Dans l’intervalle, 6 millions d’euros ont été investis par les partenaires proprement dits. Et ce, à un taux de rendement interne implicite de 19 % », explique Legrand. « Outre le rendement réalisé, nous sommes particulièrement fiers du fait que notre stratégie soit également fortement axée sur les emplois à forte valeur ajoutée. Nous les avons créés ou maintenus en Belgique. Nous avons calculé qu’avec le premier club deal, nous avons créé ou maintenu environ 2000 emplois dans notre pays. Prenons l’exemple de Vivalto, dans lequel nous avons investi. Cette société est active dans les maisons de repos, et l’investissement avec un club deal nous a permis de maintenir environ 1 000 emplois. »
Trois segments
Lorsqu’il investit dans les entreprises, TheClubDeal indique se concentrer sur trois segments : life sciences, smart living et technology. L’une des plus grandes réussites dans la première catégorie est sans aucun doute Univercells, dans laquelle Bill Gates et George Soros investissent également. KKR y est également investi. Ils développent des solutions d’ingénierie médicale pour la production rapide et efficace de biosimilaires de vaccins. À l’heure actuelle, il s’agit bien sûr d’une technologie très demandée. Pour le segment smart living, nous pensons par exemple aux maisons de repos entièrement équipées. Et dans le segment technology, il peut par exemple s’agir de logiciels overlay pour la domotique, etc.
L’intention de TheClubDeal est de développer ces technologies locales à plus grande échelle. « Nous sommes sur un petit marché, mais il est parfaitement possible d’exporter les compétences que nous développons ici », explique Boonen. « Nous voulons les industrialiser. L’équipe est très étroitement impliquée dans le suivi des investissements. »
Collaboration
TheClubDeal est une entreprise d’entrepreneurs pour les entrepreneurs : « Nous attachons une très grande importance à la gouvernance stratégique et souhaitons donc rencontrer nos partenaires d’investissement au moins deux fois par an. Tant en termes de sourcing, de gouvernance que de sélection, nous sommes particulièrement orientés processus. Nous préférons nous approvisionner de manière proactive plutôt que réactive, car nous pensons que c’est la meilleure façon de créer une valeur ajoutée. Nous parlons souvent avec certaines personnes pendant des années avant de commencer à investir. L’investissement moyen s’élève à 2 millions d’euros. En tant que fonds de co-investissement, nous préférons investir avec des investisseurs sectoriels expérimentés et avec des critères de sélection spécifiques pour chaque secteur. Pour les investissements dans la biotechnologie, on ignorera les startups, étant donné l’évolution trop longue et binaire que nous connaissons souvent dans ce secteur. »
Pricaf
TheClubDeal vise à obtenir le statut de pricaf (private equity sicaf) d’ici la fin de l’année. « L’investissement moyen de nos investisseurs est d’environ un demi-million d’euros, mais le seuil d’entrée minimum est de 100 000 euros. »
Perspectives d’avenir
Legrand est optimiste quant à l’avenir : « Le capital-investissement offre encore de nombreux atouts pour les investisseurs fortunés dans une période où les marchés boursiers se comportent de manière volatile. Après le COVID, les entreprises qui continuent à investir continueront de se développer. Après la crise du coronavirus, la solvabilité de nombreuses entreprises devra probablement être renforcée par des augmentations de capital, ce qui offre des opportunités d’investissement.
Nous avons encore de nombreux projets dans le pipeline. Beaucoup d’entrepreneurs qui sont seuls ont besoin d’une caisse de résonance. Nous pouvons la leur fournir et travailler avec eux à la poursuite de leur développement. » Environ 20 % du fonds seront investis au cours des trois premiers mois. Ainsi, chaque secteur pourra présenter une première transaction aux nouveaux investisseurs. Par exemple, une partie de la Pricaf sera investie dans Univercells.
Opportunités
Boonen : « Le capital-investissement permet aux investisseurs d’accéder à des entreprises auxquelles ils n’auraient sinon jamais eu accès sur un horizon d’investissement de 7 à 10 ans. Nous travaillons avec les entreprises locales d’une manière presque familiale. Cette proximité contribue à la valeur ajoutée. Nous travaillons d’abord sous le radar avec les entreprises, puis sur le radar. »