Les actions américaines ont réalisé une performance honorable l’année dernière. Les petites capitalisations ont toutefois cédé plus de terrain que les grandes, sous-performant pour la deuxième année de suite.
Ronald van Genderen, analyste chez Morningstar, explique à Investment Officer que les investisseurs ont toutefois gardé confiance, et que depuis 2017, les flux vers les fonds ciblant les petites entreprises ont été positifs.
La plus grande partie de l’actif investi dans ces fonds fait l’objet d’une gestion active – ce qui paraît logique, au vu de la surperformance encore relativement élevée.
Petites ou grandes capitalisations ?
L’année 2018 a été marquée par un certain nombre de turbulences sur les marchés mondiaux d’actions, mais les actions américaines ont été globalement épargnées. Le S&P 500, l’indice phare des grandes actions américaines, s’est distingué, limitant son recul à 0,15 % (en euros).
Le segment des petites entreprises n’a toutefois pas eu autant de chance. Ainsi, le Russell 2000 a abandonné plus de 6 % en 2018. En 2017 déjà, il était resté dans l’ombre du S&P500 (avec une performance de 0,32 %, contre 6,37 % pour l’indice des grandes capitalisations).
Malgré cette nette sous-performance des petites capitalisations par rapport à leurs grandes homologues, les flux européens dans la catégorie Morningstar « Actions États-Unis Petites Cap. » ont été positifs en 2018, avec un afflux net de 595 millions d’euros, soit plus qu’en 2017 (521 millions d’euros). Les investisseurs semblent donc avoir confiance dans les petites capitalisations américaines.
Ils sont une majorité à privilégier les fonds à gestion active. Sur un actif total de près de 14 milliards d’euros investis dans la catégorie, 79 % concerne des fonds à gestion active, contre 21 % uniquement des produits passifs (ETF, fonds indiciels).
Un univers peu connu
Rien d’étonnant à cela : les gérants actifs sur le segment des petites capitalisations ont en effet tendance à battre l’indice plus fréquemment. En effet, les petites entreprises sont souvent moins suivies par les analystes et les investisseurs. Elles sont donc généralement peu connues et le marché a du mal à estimer correctement le cours de leurs actions.
Le baromètre actif/passif en Europe publié en février 2019 par Morningstar confirme ce phénomène. Au sein de la catégorie des petites capitalisations américaines, 42,1 % des gérants actifs, sur les cinq dernières années, ont surperformé leurs concurrents passifs. Ce pourcentage est plus faible (21,2 %) pour les gérants actifs de la catégorie « Actions Etats-Unis Gdes Cap. Mixte ».
Le top 5 de cette semaine est consacré aux fonds d’actions américaines de petites capitalisations commercialisés en Belgique. Le classement est effectué sur la base du rendement au cours de la période mars 2018 - février 2019.
Accent sur les actions de croissance
La première place sur le podium revient à un fonds commercialisé par Alger, un gestionnaire indépendant new-yorkais qui met l’accent sur les investissements de croissance. Le portefeuille de cette maison affiche donc un style croissance très marqué et est très concentré (50 actions). Les analystes de Morningstar suivent le même fonds géré aux États-Unis et lui ont attribué une notation Silver.
Cette conviction forte s’appuie notamment sur les performances d’Amy Zhang (photo), qui pilote la stratégie. Entrée en 2015 chez Alger, la gérante peut se targuer d’une expérience exhaustive en matière de petites capitalisations. Sa stratégie met l’accent sur les entreprises dont le chiffre d’affaires annuel est inférieur à 500 millions de dollars et qui affichent un bilan solide, un modèle d’entreprise durable et de belles perspectives de croissance à long terme.