Après les fantastiques années 2016 et 2017, les actions émergentes ont connu des difficultés l’an dernier. Une perte a été enregistrée au cours des quatre trimestres. Dans cet environnement de marché, les fonds plus défensifs des pays émergents s’avèrent faire leurs preuves.
Après les bonnes performances de 2016 et 2017 pour les marchés émergents, cette tendance à la hausse a été brutalement interrompue durant l’année écoulée. Dès le début de l’année, les choses ont mal tourné pour les marchés émergents, se souvient Ronald van Genderen, analyste chez Morningstar, dans cet article pour Investment Officer.
Bien que les pertes du premier trimestre aient été relativement limitées par rapport aux pays développés, le sentiment négatif a persisté tout au long de l’année. Alors que l’indice MSCI World s’est redressé aux deuxième et troisième trimestres, l’indice MSCI Emerging Markets a enregistré un rendement négatif sur les deux périodes. L’année s’est également terminée par un nouveau trimestre déficitaire, bien que, comme au premier trimestre, celui-ci ait été plus limité que pour les pays développés.
Pour le reste, l’indice MSCI Emerging Markets a enregistré une perte de -10,27 % sur l’ensemble de l’année, tandis que l’indice MSCI World a renoncé à la totalité de son bénéfice annuel en raison d’un quatrième trimestre extrêmement mauvais et a réalisé un rendement annuel de -4,11 %.
Étonnamment, les investisseurs n’ont pas cherché massivement la sortie. Bien qu’il y ait eu des sorties mensuelles de capitaux des fonds d’actions des marchés émergents depuis mai 2018, elles sont demeurées raisonnablement limitées. Au cours des quatre premiers mois, toutefois, l’afflux de capitaux est resté important, les investisseurs ayant versé au total plus de 6,5 milliards d’euros aux fonds de cette catégorie en 2018 (jusqu’à fin novembre).
Actions chinoises
Avec une pondération de 30 % dans l’indice MSCI Emerging Markets, la Chine est de loin le pays le plus grand et le plus important. Comme on pouvait s’y attendre, la perte de -14,78 % des actions chinoises en 2018 a donc pesé lourdement sur le rendement de l’indice MSCI Emerging Markets. Alors que l’année précédente, des géants de la technologie comme Tencent, Alibaba et Baidu étaient régulièrement un moteur positif, ces actions ont justement fait partie l’année dernière des plus grands perdants parmi les poids lourds de l’indice.
La Chine n’était pas le seul pays d’Asie à s’être distingué négativement. Avec -16,95 %, la Corée a enregistré une perte encore plus importante pour l’année. D’autres pays importants, comme l’Inde et Taiwan, ont également enregistré des pertes, mais celles-ci sont restées relativement limitées, respectivement à -2,63 % et -4,34 %.
Pour obtenir des rendements positifs sur les marchés émergents, les investisseurs devaient se trouver l’an dernier en Russie et au Brésil, des pays qui ont enregistré une hausse d’un peu plus de 4 %. Dans ce dernier pays, en l’occurrence, le rendement annuel positif a été réalisé en particulier au dernier trimestre de l’année. L’élection plutôt controversée du président Jair Bolsonaro a suscité une réaction positive parmi les investisseurs et, avec un rendement de 15,24 %, le quatrième trimestre a été extrêmement réussi pour les actions brésiliennes.
Sam Vecht
Dans le top 5 de cette semaine, les fonds d’actions des marchés émergents mondiaux les plus performants, dont une classe d’actions sans distribution est disponible en Belgique, ont été classés sur la base de la performance globale sur toute l’année 2018.
Un premier coup d’œil sur les fonds du top 5 montre que les fonds défensifs, comme les fonds axés sur le revenu ou les fonds à faible risque, se sont particulièrement bien comportés au cours de l’année écoulée.
BlackRock Emerging Markets Equities Strategies Fund est le seul fonds du top 5 à ne pas se concentrer sur les actions à faible risque ou à dividendes. Le fonds, géré depuis 2015 par Sam Vecht (photo), doit sa première position principalement à l’approche agnostique du benchmark. Ainsi, le fonds est fortement sous-pondéré en Chine, alors qu’il est surpondéré au Brésil et en Russie. Au niveau sectoriel, le fonds a une forte sous-pondération dans la technologie, ce qui a contribué au rendement du fonds au cours de la dernière année.
Faible volatilité
Acadian Emerging Markets Managed Volatility Equity se classe en deuxième position. Ce fonds à faible volatilité investit dans des actions à faible risque sur la base d’une approche comportementale et financière. Le fonds dispose d’un portefeuille très diversifié, qui peut se composer de 300 à 600 actions. L’objectif est d’obtenir à long terme au moins le même rendement que l’indice de référence, mais avec un risque de 15 à 30 % inférieur.
En troisième position, nous trouvons l’iShares EM Dividend ETF. Ce tracker indiciel se concentre sur les 100 actions de l’indice MSCI Emerging Market ayant le dividende le plus élevé.
Le deuxième fonds du top 5 à se concentrer sur les titres à faible risque est l’iShares Edge MSCI Emerging Markets Minimum Volatility ETF, qui a obtenu un Morningstar Analyst Rating classé silver. Cet ETF suit un indice s’efforçant de composer un portefeuille offrant la plus faible volatilité possible.