Data-analyse
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Jusqu’à récemment, les marchés mondiaux d’actions parvenaient systématiquement à faire fi des mauvaises nouvelles si elles menaçaient de plomber la tendance haussière. Mais la propagation inexorable du coronavirus a rapidement eu raison de l’optimisme. Et cela se reflète dans les performances des fonds d’actions internationales, qui font l’objet du top 5 de cette semaine. 

Si les actions internationales avaient entamé la nouvelle décennie sur une note positive, avec de nouveaux records pour les indices boursiers, l’apparition soudaine du Covid-19 a abruptement paralysé la planète, nous explique Jeffrey Schumacher, analyste chez Morningstar. 
Les cours des actions ont alors dévissé, les indices boursiers ont affiché des pertes intraséances historiquement élevées et le marché a rapidement pris une tournure baissière. Les perspectives de croissance économique ont fortement été revues à la baisse au vu des incertitudes relatives au délai nécessaire pour maîtriser le virus et à l’importance de l’impact pour les entreprises ; la crise devrait aussi avoir de sérieuses répercussions en termes d’emploi. La crainte d’une – importante – récession augmente.

Les secteurs touchés par ce confinement planétaire sont nombreux : luxe, ventes de détail, tourisme, loisirs, établissements financiers ou encore industrie pétrolière. Ces deux derniers secteurs sont fortement sous pression ; la baisse des taux ainsi que la hausse de probabilité des défauts de paiement mettent notamment sous pression les actions du secteur bancaire. Et le malaise s’est encore accru après l’appel pressant à l’annulation des dividendes lancé aux banques par la Banque centrale européenne et la Banque d’Angleterre. La même demande a été faite aux compagnies d’assurances. 

Quant aux actions des sociétés liées au secteur pétrolier, elles sont frappées par une double peine. Au recul de la demande de pétrole du fait du confinement s’est ajouté le conflit entre la Russie et l’Arabie saoudite au sein de l’Opep+. Le royaume saoudien a lancé une guerre des prix et inondé le marché d’or noir, entraînant un plongeon historique des cours pétroliers, à quelque 20 euros par baril. Les grandes compagnies pétrolières intégrées ont perdu près de 40 % de leur capitalisation boursière, tandis que d’autres acteurs du secteur, et notamment Halliburton, Devon Energy et Occidental Petroleum, enregistraient même un recul de 70 % au premier trimestre. 

Si, dans une certaine mesure, tous les secteurs et toutes les industries sont touchés par cette nouvelle réalité, certains sont toutefois parvenus à tirer leur épingle du jeu. Pour Jeffrey Schumacher, les exceptions sont à rechercher dans le secteur de la santé, où plusieurs acteurs des biotechnologies ont gagné pas moins de 30 % au premier trimestre 2020, portées par les espoirs de découverte d’un vaccin ou d’un traitement contre le Covid-19. 

Les supermarchés, fournisseurs de denrées alimentaires et fabricants d’articles ménagers et de soins corporels offrent également un refuge aux investisseurs, ce qui explique les belles performances de Clorox, Delivery Hero et Walmart. Pour Jeffrey Schumacher, « le commerce électronique, les logiciels et les sociétés Internet étaient mieux armés pour faire face à la crise, et Amazon, Netflix et Take-Two Interactive figurent donc parmi les fleurons. »

D’un point de vue régional, l’Asie a fait relativement belle figure ; la Chine a mené le bal, portée par les belles performances des poids lourds de l’indice, Alibaba et Tencent. Les entreprises japonaises ont relativement bien résisté, tandis que les actions américaines accusaient un recul moindre que les titres d’autres régions. Les actions européennes sont restées en retrait, tandis que la sphère émergente affichait des performances très mitigées. L’Amérique latine et l’Afrique du Sud étaient les cancres régionaux. 

En termes de styles, l’analyste constate que les investisseurs se sont repliés sur ce qui avait fonctionné par le passé : « Les actions de croissance et le momentum ont fait mieux que les actions de valeur. Même les actions à dividende, réputées pour leurs caractéristiques défensives, ont apporté une maigre consolation aux investisseurs pendant la vague de dégagements. Les performances décevantes des établissements financiers et du secteur pétrolier, qui versent généralement des dividendes importants, ont pesé. Les titres à fort taux de dividende sont aussi malmenés du fait des nombreuses annonces de réduction, de report ou d’annulation du dividende dans d’autres secteurs, tant de la part de sociétés en difficulté que d’acteurs encore tout à fait capables de verser le leur. En outre, les petites capitalisations ont été plus touchées que les grandes entreprises de la sphère. »

Ce premier trimestre difficile s’est traduit par une baisse de 19,2 % du MSCI World. Si aucun fonds de la catégorie Morningstar des actions internationales de grandes capitalisations mixtes n’a terminé le trimestre dans le vert, la performance moyenne de la catégorie était supérieure de 11 points de base à celle de l’indice de référence. Les fonds qui affichent les meilleures performances sur les trois premiers mois de 2020 ont adopté un positionnement bien plus défensif que leurs concurrents. 

Le fonds BL-Sustainable Horizon, qui a su limiter sa perte à 9,49 %, prend la tête du top 5. Jeffrey Schumacher explique que « le fonds géré par Joël Reuland se caractérise par un style de gestion prudent. Il associe un portefeuille défensif à une position de trésorerie supérieure à la moyenne et atténue en outre le risque par un contrat à terme sur le S&P 500. Le fonds a investi près de la moitié de son actif dans le secteur défensif des biens de consommation ; les positions dans Kimberly-Clark, Unilever, Essity et Colgate-Palmolive ont notamment bien résisté. Novo Nordisk, Microsoft et Kao ont même terminé le trimestre dans le vert. Grâce à la position de trésorerie, voisine de 15 %, et aux contrats à terme, le fonds a pu entamer l’année avec une exposition nette aux actions de 80 %, qui lui a permis de traverser la crise haut la main. »
La troisième place revient à Stewart Investors Worldwide Equity, avec un recul de 11,3 %. Selon Jeffrey Schumacher, le fonds a limité ses pertes grâce à la surpondération des soins de santé et des biens de consommation défensifs. « La part très réduite des valeurs financières (3,5 %) et l’absence d’exposition à l’énergie et aux biens de consommation cyclique en portefeuille ont permis au fonds d’éviter les principaux écueils. La surexposition aux actions japonaises, et notamment Hoya, Ain Holdings et Unicharm, a aussi amorti le choc. »
 

Name

Total Ret YTD (Mo-End) EUR

Total Ret Annlzd 3 Yr (Mo-End) EUR

Std Dev 3 Yr (Mo-End) EUR

Morningstar Analyst Rating

Morningstar Rating Overall

ISIN

BL-Sustainable Horizon

-9.57

2.26

8.91

 

*****

LU0093570173

Ostrica Equities Developed Markets

-10.84

 

 

 

 

NL0012292924

Stewart Investors Worldwide Select Fund

-11.67

-0.09

9.20

 

***

GB00B2PF3378

UBS (Lux) ES Global Opp Uncons (USD)

-11.80

5.44

13.24

 

*****

LU1278830929

JB Global Excell Eq

-12.59

4.89

12.69

 

 

 

 

 

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