Malgré les signaux positifs qui pointent vers une diminution de l’inflation, les marchés ressentent toujours le poids des taux élevés. De part et d’autre de l’Atlantique, les banques centrales ont relevé leurs taux à des niveaux que l’on n’avait plus connus depuis longtemps. En Europe, des records ont même été franchis.
Malgré le reflux de l’inflation dans la zone euro, d’un sommet de 10,6 % en 2022 à 5,2 % en août 2023, les banques centrales se gardent toujours d’affirmer que l’érosion monétaire appartient désormais au passé. La hausse des cours pétroliers, qui résulte de la prolongation des quotas par les pays producteurs, est l’un des facteurs qui alimentent l’inflation, ce qui pourrait encore doper cette dernière et maintenir les taux à des niveaux élevés pendant longtemps.
En outre, la hausse des taux commence à montrer ses effets sur la croissance économique, partout dans le monde. Le budget des ménages se retrouve sous pression et ces derniers se montrent plus critiques, ou optent pour des alternatives moins coûteuses. Les résultats des entreprises portent ainsi les stigmates d’une consommation moindre, mais aussi du ralentissement économique en Chine, exacerbé par les inquiétudes sur le secteur immobilier, le taux de chômage élevé chez les jeunes et l’absence de mesures de soutien convaincantes. Même les marques de luxe, qui d’habitude résistent bien aux ralentissements conjoncturels, constatent dans certains segments une contraction de la demande qui reflète la perte de confiance des consommateurs. Préoccupés par la baisse des dépenses des ménages, la hausse des coûts, la pression sur les marges et les stocks élevés, les distributeurs sont encore plus pessimistes. Même l’euphorie qu’avait suscitée l’intelligence artificielle, nourrissant l’optimisme au deuxième trimestre 2023, est quelque peu retombée au cours des trois mois qui ont suivi, si bien que le MSCI World n’est pas parvenu à s’inscrire dans le vert au troisième trimestre : le baromètre des actions mondiales a clôturé sur un recul de 0,52 %. Depuis le début de l’année, toutefois, il a tout de même encore gagné 12 %.
Le troisième trimestre a toutefois été favorable aux actions axées sur la valeur : le MSCI World Value a généré un rendement positif de 1,11 %, alors que le MSCI World Growth perdait 2 %. À 19 points de pourcentage, l’écart entre les deux styles reste toutefois important. Portée par l’envolée des cours pétroliers, l’énergie a pris la tête du classement sectoriel, avec un bond de plus de 14 %. Le secteur se redresse ainsi, après une année pour l’instant décevante. Les services aux collectivités et l’immobilier ont en revanche fait figure de lanternes rouges. Sur le plan géographique, les actions japonaises tirent toujours leur épingle du jeu, notamment du fait de la faiblesse du yen, mais les investisseurs ont également plébiscité les valeurs indiennes. L’Europe est restée à la traîne ; les entreprises françaises et allemandes ont en effet bridé les rendements.
Le top 5
Le top 5 des actions internationales, sur la base du rendement généré sur les trois premiers trimestres de 2023 par les fonds de la catégorie Morningstar des actions internationales de grande capitalisation mixtes pour lesquels des données de portefeuille récentes et complètes sont disponibles, confère la première place au fonds Hector – Mobilinvest SICAV de Degroof Petercam. Le portefeuille de ce fonds, qui investit dans des actions et obligations des entreprises du monde entier en s’affranchissant de tout indice de référence, compte actuellement 88,57 % d’actions et 11,43 % de liquidités et autres instruments monétaires.
La composante actions est investie pour moitié environ aux États-Unis ; l’Europe représente quant à elle 40 % environ des positions. Les secteurs affichant la plus forte pondération (70 % ensemble) sont la consommation cyclique, l’industrie et la technologie. Les cinq principales positions sont Microsoft, Apple, Novo Nordisk, Siemens et Quanta Services. Depuis le début de l’année, le fonds affiche une performance de 19,14 %, une belle revanche par rapport à l’an dernier, où il avait perdu près du cinquième de sa valeur.
Le fonds GAM Star Worldwide Equity a également sa place dans le top 5, avec un rendement supérieur à 16 %, très réjouissant après les péripéties de la maison suisse. Les turpitudes du conseil d’administration de GAM ont fait la une cet été, au fil d’une bataille âpre pour prendre le contrôle de la société, mais ses difficultés financières et la dégradation du climat des affaires ont amené Morningstar à revoir à la baisse le pilier parent, une composante importante du Medalist Rating. GAM affiche désormais une note Low, la plus basse du système de notation à cinq échelons ; une rétrogradation aussi importante est assez rare.
GAM est en fait en difficulté depuis 2018, lorsque des failles dans la gestion des risques sur sa gamme de fonds à rendement absolu ont conduit à la suspension d’un gérant de portefeuille et à la liquidation de plusieurs fonds. Préoccupé par les sorties de flux persistantes et la culture d’entreprise malsaine, Morningstar s’est montré de plus en plus critique à son égard. L’incertitude persistante quant à la santé financière et à l’orientation stratégique de l’entreprise après l’échec du rachat par Liontrust est susceptible d’entraîner encore davantage de problèmes de personnel, et la pression exercée pour générer des bénéfices à court terme pourrait encourager des pratiques qui nuisent aux investisseurs : la société pourrait donner la priorité à la collecte d’actifs plutôt qu’à l’alpha ou augmenter le risque pour générer des performances à court terme. C’est regrettable, car GAM compte dans ses effectifs de nombreuses équipes talentueuses, en particulier dans la dette émergente et les actions japonaises.
Kevin Kruczynski, gérant des fonds d’actions internationales de GAM, ne s’est toutefois pas laissé décontenancer par ces turbulences et a généré une belle performance, en particulier grâce à un premier semestre faste. Si Nvidia a véritablement dopé le résultat, les positions dans MicroStrategy, Airbnb, ServiceNow et Cloudfare ont aussi apporté une contribution positive.
Nom |
Rendement total depuis le début d’année (fin de mois) EUR |
Rendement total annualisé sur 3 ans (fin de mois) EUR |
Écart-type sur 3 ans (fin de mois) EUR |
Morningstar Medalist Rating |
Morningstar Rating Overall |
Code ISIN |
Hector SICAV - Mobilinvest |
19,14 |
7,68 |
15,06 |
Bronze |
*** |
LU0159348910 |
Amundi MSCI Global Climate Trnstn CTB |
17,15 |
11,46 |
15,99 |
Bronze |
**** |
LU1437021204 |
GAM Star Worldwide Equity |
16,89 |
-4,37 |
17,69 |
Negative |
* |
IE00B0HF3974 |
THEAM Quant Equity World GURU |
16,00 |
16,00 |
16,92 |
Negative |
*** |
LU1893656915 |
DPAM B Equities NewGems Sustainable |
15,88 |
4,42 |
19,11 |
Bronze |
*** |
BE0946564383 |