Le troisième trimestre 2022 avait commencé sur une note optimiste : l’espoir de voir la hausse des prix ralentir avait donné des ailes aux actions internationales. Au cours de l’été, toutefois, les inquiétudes relatives à l’inflation, historiquement élevée, le durcissement de la politique monétaire à l’échelle mondiale, les craintes de récession et l’évolution imprévisible du conflit militaire en Ukraine ont pris le dessus.
La volatilité a donc augmenté sur les places boursières et les fluctuations de change sont devenues toujours plus extrêmes. Le MSCI World s’est inscrit de justesse en territoire positif en euros, mais ce résultat est surtout imputable à la vigueur du billet vert. Car en dollars, l’indice perd du terrain pour le troisième trimestre de suite, ce qui n’était plus arrivé depuis 2008. Depuis le début de l’année, il accuse un recul de 25 %. Les investisseurs en euros tirent leur épingle du jeu, puisque le reflux n’est que de 13,4 %.
L’inflation, qui atteint des sommets partout dans le monde, représente toujours un défi de taille pour les marchés financiers. Les prix énergétiques élevés, la hausse des coûts salariaux et les problèmes dans les chaînes de production tirent vers le haut les prix des produits et services. La décision russe de fermer complètement le gazoduc Nord Stream 1 en réaction au plafond tarifaire imposé sur le pétrole russe par les membres du G7, afin de tarir le financement de la guerre menée par le Kremlin contre l’Ukraine, a encore accru la pression sur les cours énergétiques. Mais la progression des forces militaires ukrainiennes et la reconquête de territoires occupés a entraîné une intensification de la rhétorique de Vladimir Poutine, qui a appelé à la mobilisation en Russie et annexé quatre provinces ukrainiennes, si bien que la crainte d’une nouvelle escalade du conflit va continuer à dicter le sentiment boursier.
Pour brider l’inflation galopante, la Réserve fédérale américaine a relevé pour la troisième fois de suite ses taux directeurs en septembre ; après la hausse de 75 points de base, ils s’inscrivent dans une fourchette de 3 à 3,25 %. Jay Powell, le président de la Fed, a fait part de son intention de maintenir une ligne monétaire dure pour lutter contre la forte poussée inflationniste, et ne peut par conséquent exclure une récession dans la plus grande économie planétaire. Les hausses de taux menées par la banque centrale américaine ont aussi accru l’attrait du dollar, qui a atteint la parité avec l’euro au troisième trimestre, pour la première fois depuis près de 20 ans.
Emboîtant le pas à son homologue américain, Christine Lagarde, à la tête de la BCE, a relevé le taux directeur de 75 points de base, après le tour de vis de 50 points de base déjà donné en juillet. L’ère des taux négatifs est désormais révolue et le taux n’avait pas été aussi élevé depuis 2011. De nouveaux tours de vis sont envisagés afin de brider l’inflation qui, à 10 %, atteint un record dans la zone euro. Dans plus de la moitié des 19 pays de l’UEM, l’inflation a dépassé les 10 % ; dans trois pays baltes, elle dépasse même les 20 %. La Belgique, avec près de 11 %, ne fait pas exception.
Mais la hausse des prix n’a pas été la seule préoccupation des investisseurs, ni le seul facteur à peser sur la croissance. Si les touristes ont apprécié les chaleurs de l’été, la sécheresse extrême qu’elles ont entraînée a retardé les récoltes et vidé les cours d’eau, compliquant le transport fluvial. Si l’on ajoute à cela les turbulences politiques suscitées par la démission de Boris Johnson et les débuts en fanfare de Liz Truss, qui lui a succédé, mais aussi le départ théâtral de Mario Draghi et les élections présidentielles au Brésil, il n’y a rien d’étonnant à ce que l’optimisme initial ait fondu comme neige au soleil.
Malgré le risque croissant de récession, les titres axés sur la consommation, sensibles à l’évolution de la conjoncture, ont été les grands vainqueurs du troisième trimestre ; au rang des fleurons figurent notamment Amazon, Starbucks et Tesla. Sur un an, toutefois, le secteur accuse une lourde perte (20 %). Le secteur énergétique a encore fait belle figure dans ce contexte de marché difficile. Il a progressé de 5 % et confirme son rôle de refuge, cette année, avec un rendement de 41 % pour le MSCI World Energy sur les trois premiers trimestres de 2022. L’immobilier et les services de communication ont figuré parmi les cancres du troisième trimestre. Dans ce secteur, Alphabet et Meta ont notamment cédé du terrain.
Sur le plan géographique, et en euros, les actions américaines ont fait relativement belle figure : le S&P 500 a gagné un peu plus de 1 %. Les actions européennes souffrent toujours de l’invasion russe et ont perdu plus de 4 % au cours des trois derniers mois, ce qui porte la perte totale de la région à plus de 17 %, fin septembre. Les marchés émergents restent sous pression, notamment du fait de l’affaiblissement de la conjoncture chinoise. L’indice CSI 300 a abandonné 13,7 % au troisième trimestre, plombé par un secteur immobilier chancelant, tandis que les actions indiennes se distinguaient dans la région.
La première place du top 5 revient au fonds State Street Global ESG Screened Managed Volatility Equity, qui met l’accent sur les actions à faible volatilité et y ajoute un overlay durable. L’approche prudente adoptée par les gérants a été bénéfique depuis le mois de janvier, tout comme l’allocation sectorielle très singulière, avec une lourde surexposition aux services aux collectivités, à la santé et aux biens de consommation défensifs. Les trois principales positions (Waste Management, General Mills et Arthur J. Gallagher) ont toutes généré une performance positive de 9 % ou plus sur les trois derniers mois.
BE
Name |
Total Ret YTD (Mo-End) EUR |
Total Ret Annlzd 3 Yr (Mo-End) EUR |
Std Dev 3 Yr (Mo-End) EUR |
Morningstar Analyst Rating |
Morningstar Rating Overall |
SSGA State Street Glb ESG Scrn Mg Vol Eq |
0,72 |
2,77 |
13,17 |
*** |
|
JOHCM Global Opportunities Offshore |
-0,11 |
5,42 |
14,46 |
**** |
|
Van Lanschot Bevek Equities DBI-RDT |
-4,34 |
||||
Robeco QI Global Conservative Equities |
-4,80 |
3,29 |
14,59 |
|
*** |
Amundi Fds Global Equity Conservative |
-5,66 |
3,70 |
12,87 |
*** |