Anu Narula
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Le portefeuille 60/40 est dénigré de toutes parts, car les obligations, l’an dernier, n’ont offert aucune protection contre la correction des actions. Si beaucoup cherchent leur salut dans les actifs alternatifs, d’autres prêchent plutôt pour une allocation flexible. 

Les obligations n’ont pas offert de protection en 2022

En 2022, les portefeuilles équilibrés ont enregistré leurs plus fortes pertes depuis 2008. L’adage selon lequel les cours des actions et ceux des obligations sont inversement corrélés ne s’est pas vérifié l’an dernier. L’inflation élevée qui persiste et les tours de vis agressifs des banques centrales, et notamment de la Réserve fédérale américaine et de la BCE, ont fait plonger de concert les obligations et les actions. 

Depuis les années 1990, la Fed avait pour coutume d’assouplir sa politique monétaire lorsque les perspectives économiques se dégradaient et que les marchés d’actions corrigeaient. Après les tours de vis initiaux, la banque centrale américaine a commencé à acheter des titres à taux fixe, tirant vers le haut les cours des obligations. Ces deux mesures ont été rendues possibles par la faible inflation. Mais l’assouplissement monétaire a fait plonger les rendements obligataires vers des profondeurs abyssales, parfois même en territoire négatif. Du fait de ces interventions, les opérateurs se sont de plus en plus convaincus que les deux catégories d’actifs entretenaient une corrélation négative et que les obligations offraient toujours une protection contre les corrections des actions.

En réalité, toutefois, la corrélation entre les cours des actions et des obligations fluctue et est parfois positive, parfois négative. Les investisseurs ne sont toutefois confrontés à une corrélation positive que si les deux catégories plongent. 

Et demain ?

Le succès du portefeuille 60/40 dépendra probablement dans une large mesure des tendances inflationnistes. Si l’inflation reste élevée, certains stratèges estiment que les problèmes persisteront. Mais si la Fed et la ECB parviennent à maîtriser l’inflation (et à plus forte raison si l’économie s’enfonce en récession), les banques centrales décideront probablement d’abaisser les taux, si bien que les cours obligataires pourront repartir à la hausse. En outre, les rendements nominaux des obligations sont aujourd’hui bien plus élevés que ce n’était le cas il y a un an, ce qui offre une marge pour absorber la volatilité, car les investisseurs obligataires reçoivent des flux de revenus plus élevés. Après le fiasco de la SVB et les problèmes du Credit Suisse, un nombre croissant d’investisseurs tiennent de plus en plus compte de ce scénario, ce dont témoigne l’envolée des cours obligataires. 

Les alternatives 

Si le portefeuille 60/40 reste une bonne base, l’intérêt pour les allocations faisant une part (réduite) aux actifs réels, aux devises et aux produits dérivés va toujours croissant. Les actifs moins liquides tels que les infrastructures ou la logistique ont le vent en poupe, tandis qu’un groupe d’investisseurs souvent jeunes restent attirés par les cryptodevises. Les investisseurs optent de plus en plus pour des stratégies d’allocation dynamiques, parfois complexes. 

La catégorie Allocation flexible de Morningstar englobe un groupe hétérogène où les fonds ont parfois un mandat illlimité pour investir dans différents types d’actifs. Ces stratégies dynamiques disposent souvent d’une plus grande latitude pour adapter la pondération des actions, des obligations et des instruments alternatifs. Ils jouent également sur l’allocation tactique et les produits dérivés. 

Le top 5

Le top 5 de la semaine est consacré à la catégorie Morningstar Allocation EUR Flexible – International. Le classement liste les cinq fonds ayant affiché la meilleure performance sur les 12 derniers mois.  

La deuxième place revient au fonds R-co WM Strategic Value Gemma C, une SICAV belge proposée par Rothschild qui a pour objectif de faire profiter de l’évolution des marchés financiers au travers d’un portefeuille mixte de produits de taux et d’actions de différents pays et secteurs économiques mondiaux, sélectionnés sur la base de leur rentabilité attendue. Le fonds ne dispose pas d’indice de référence ; la stratégie de sélection de ses sous-jacents repose sur une analyse macroéconomique mondiale qui, associée à la valorisation relative des classes d’actifs, permet de déterminer la proportion d’actions, d’obligations et de monétaire. Ensuite, le gestionnaire procède à une sélection de titres reposant sur une décote marquée et/ou une perspective de croissance durable ainsi qu’une grande liquidité des sous-jacents. La stratégie est gérée depuis 2008 déjà par Yoann Ignatiew qui, avant d’entrer chez Rothschild Asset Management, a travaillé chez Banque Privée Saint Dominique, où il était responsable des investissements et de l’allocation d’actifs. 

BE

GRaf

 



 

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