La découverte d’avantages concurrentiels ou de barrières structurelles protégeant les entreprises de la concurrence est la clé de voûte de l’analyse boursière de Morningstar. Dans la littérature économique anglophone, cette avance sur la concurrence est appelée « moat », qui se traduit littéralement par « douve, fossé ».
À l’instar des châteaux, protégés par des douves, les bonnes entreprises ont quelque chose qui les protège de la concurrence et leur offre un rendement sur capital élevé pendant des années. C’est une importante condition du processus d’investissement de nombreux gestionnaires de fonds en vue d’intégrer une entreprise à leur portefeuille, comme l’explique l’analyste Jeffrey Schumacher du Morningstar dans cet article pour Investment Officer.
Spread entre ROIC et WACC
Pour déterminer et évaluer le moat d’une entreprise, il est nécessaire de vérifier dans quelle mesure il est probable que le rendement de cette entreprise sur le capital investi (ROIC ou Return on Invested Capital) excède, dans le futur, le coût moyen pondéré du capital (WACC ou Weighted Average Cost of Capital).
Il convient ensuite d’examiner quels sont les facteurs qui sous-tendent l’avantage concurrentiel durable. Chez Morningstar, nous en distinguons cinq : les actifs immatériels, l’avantage de coût, les frais d’entrée, l’effet de réseau ou l’échelle efficace.
Dans cet aperçu, la méthodologie de Morningstar pour analyser et évaluer le moat tient compte tant de facteurs quantitatifs que qualitatifs : respectivement, le spread entre ROIC et WACC, également appelé profit économique, et les facteurs du moat.
L’avantage concurrentiel
En vue de pouvoir répondre à ces questions fondamentales quant aux avantages concurrentiels durables et profit économique futurs, l’entreprise et le secteur au sein duquel elle est active doivent être scrupuleusement examinés. Cette analyse fondamentale est un élément important si l’on souhaite se faire une idée de la rentabilité et des avantages concurrentiels d’une entreprise dans le futur.
L’avantage concurrentiel attendu d’une entreprise doit être d’au moins 10 ans pour qu’elle puisse bénéficier de l’évaluation « narrow moat », et d’au moins 20 ans pour une qualification « wide moat ». Les entreprises sans avantage concurrentiel sont qualifiées de « no moat ».
Le top 5 de cette semaine est basé sur les fonds de la catégorie Morningstar « Actions mondiales en croissance à forte capitalisation », les plus exposés aux entreprises ayant un « wide economic moat ».