En 2018, Morningstar a créé le Carbon Risk Score afin d’évaluer les risques liés à la transition vers une économie moins gourmande en carbone auxquels sont exposées les entreprises figurant dans le portefeuille d’un fonds. Nous vous présentons cette semaine les cinq fonds mondiaux de grandes capitalisations affichant le risque carbone le plus faible.
Ronald van Genderen, analyste chez Morningstar, explique à Investment Officer que le changement climatique fait actuellement l’objet de nombreux débats et études. Les autorités, entreprises et citoyens mobilisent aussi de plus en plus leurs efforts pour lutter contre le réchauffement climatique, ou du moins le limiter.
Pour les investisseurs aussi, la durabilité, au sens large du terme, et le changement climatique plus spécifiquement, revêtent une importance croissante. Dès lors, il n’est pas étonnant qu’ils soient de plus en plus nombreux à tenir compte, en plus des aspects financiers fondamentaux des entreprises de leur portefeuille, de facteurs tels que l’empreinte carbone, qui mesure l’impact des émissions de CO2 des entreprises.
Les investisseurs désireux de réduire l’empreinte carbone de leur portefeuille choisissent souvent d’exclure les entreprises qui émettent beaucoup de CO2, ou contribuent à cette génération de gaz carbonique par leur activité. Les entreprises du secteur pétrolier et minier n’ont de fait souvent pas leur place en portefeuille.
Une démarche insuffisante
Si cette exclusion représente une manière assez directe et efficace de réduire l’empreinte carbone d’un portefeuille, elle ne suffit toutefois pas à atténuer le risque financier inhérent à une forte empreinte carbone.
Car les entreprises d’autres secteurs très polluants devront aussi prendre des mesures pour réduire leurs émissions, ce qui aura un coût. Celles qui ne le font pas seront aussi exposées à des risques et des frais potentiellement élevés (taxe carbone par exemple).
Pour aider les investisseurs à évaluer et quantifier les risques liés à la transition vers une économie moins gourmande en carbone auxquels sont exposées les entreprises figurant dans le portefeuille d’un fonds, Morningstar a créé le Carbon Risk Score en 2018.
Cette note est calculée conjointement avec Sustainalytics, le prestataire qui fournit également à Morningstar les données pour sa note de durabilité, et va au-delà des méthodes traditionnelles qui se basent surtout sur les valeurs d’émissions.
Des entreprises de qualité
La première place de ce top 5 des fonds affichant le Carbon Risk Score le plus faible revient au fonds Morgan Stanley Global Quality, géré par une équipe dirigée par William Lock (voir photo). Il investit dans des entreprises de qualité actives surtout dans les secteurs des biens de consommation défensifs, de la santé et de la technologie, et fait l’impasse sur les matériaux de base, l’énergie et les services aux collectivités, ce qui explique son faible Carbon Risk Score.
Le fonds Investec Global Franchise se classe second. Les matériaux de base, l’énergie et les services aux collectivités sont aussi absents du portefeuille. Le gérant principal, Clyde Rossouw, privilégie en revanche les biens de consommation défensifs, le secteur de la santé et les technologies. Il surpondère en outre les valeurs financières et met surtout l’accent sur des entreprises de qualité qui affichent des flux de trésorerie stables, des bilans solides et une équipe de direction de premier ordre.
Un fonds noté Gold
Le fonds Fundsmith Equity Fund Feeder, noté Gold par les analystes de Morningstar, prend la troisième place du podium. Son principal gérant est Terry Smith, qui peut se targuer d’une longue expérience et adopte une approche à très long terme, partant du principe que lorsqu’il achète une action, elle a vocation à rester indéfiniment en portefeuille. Sans grande surprise, il se concentre sur les entreprises de qualité.
Le portefeuille est investi pour plus de la moitié dans des entreprises du secteur des biens de consommation défensifs et de la santé. L’industrie et les technologies sont légèrement surreprésentées. Les matériaux de base, l’énergie et les services aux collectivités sont en revanche exclus du portefeuille.