Destinés aux investisseurs qui hésitent entre les actions et les obligations, les fonds mixtes se déclinent en plusieurs variantes, avec différents profils de risque, plus ou moins défensifs ou, au contraire, offensifs. Cette semaine, nous étudions les fonds mixtes neutres, soit ceux où actions et obligations sont équipondérées.
Jeroen Siecker, analyste chez Morningstar, explique à Investment Officer que pour évaluer la composante obligataire, il est important d’étudier les intentions de la Banque centrale européenne et l’effet de sa politique sur les taux. Car la locomotive économique européenne a de nouveau des ratés. Pourtant, les taux flirtent avec le 0 % – mais cela ne suffit plus.
Ces planchers historiques résultent du recours massif à la planche à billets par les banques centrales lors de la crise financière mondiale de 2008. Les centaines de milliards d’euros mis sur le marché visaient à accroître la consommation, pour favoriser la création d’emploi.
Un mécanisme de transmission
Derrière ce but louable, les autorités, en coulisses, s’efforçaient surtout de pallier les défaillances du mécanisme de transmission, le moteur de l’économie européenne, qui assure une circulation fluide de la masse monétaire. Or, si les banques commerciales ne veulent plus, ou pas assez, faire crédit aux ménages et aux entreprises, notamment en redistribuant les crédits obtenus des banques centrales, la croissance stagne.
En Europe, le PIB n’a augmenté que de 0,2 % au quatrième trimestre 2018. La Banque centrale européenne a donc dû revoir à la baisse son objectif de croissance pour 2019, de 1,7 à 1,1 %.
Au vu des failles qui ont commencé à apparaître dans le mécanisme de transmission, la BCE a décidé de reprendre ses opérations de refinancement à plus long terme ciblées, ou TLTRO. Avec ce programme, la BCE permet aux banques commerciales de sortir les obligations les moins bien notées de leur bilan et de les remplacer par de nouvelles réserves. L’objectif est de garantir la liquidité du système bancaire et d’assurer la redistribution de l’argent prêté. Ce programme de relance de la BCE est à distinguer de l’assouplissement quantitatif, dans la mesure où les échéances sont fixes et que les sommes prêtées dans un cadre ciblé doivent être remboursées à l’échéance.
Le numéro un du top 5 des fonds de placement dans la catégorie Morningstar des fonds mixtes USD neutres - monde, sur la base du rendement au cours des deux premiers mois de 2019, est l’Allianz Income and Growth, assorti d’une évaluation neutre. Le fonds Franklin Income occupe la deuxième place.
Une forte corrélation avec les actions
Le portefeuille du fonds Allianz Income and Growth est géré depuis 2007 par Douglas Forsyth (photo), directeur des investissements de la stratégie Allianz Income and Growth. Ce fonds a pour objectif principal de générer un revenu. Il verse chaque mois un dividende de 0,066 dollar par action. Pour cela, l’équipe répartit le portefeuille de manière égale entre obligations à haut rendement, obligations convertibles et actions.
Dans la mesure où les deux composantes obligataires sont fortement corrélées aux actions, cette stratégie offre une diversification moindre lors des phases de forte volatilité. Douglas Forsyth s’appuie sur deux cogérants, Justin Kass et Michael Yee, qui peuvent tous les deux se targuer de plus de 15 années d’expérience dans la gestion de mandats axés sur la génération de revenus chez Allianz.
Le fonds Franklin Income est pour sa part géré depuis 2002 par Ed Perks, qui chapeaute depuis mars 2017 la division multiactifs de Franklin. Malgré cette promotion et ses nouvelles fonctions d’encadrement de l’équipe, ce dernier reste impliqué au quotidien dans la gestion du fonds et assume la responsabilité ultime des décisions. Le fonds a deux grands objectifs : générer un revenu et accroître la valeur des investissements.
Depuis qu’Ed Perks a repris la stratégie, la progression moyenne est de 4,4 % – elle a fluctué entre 2,8 et 7,3%, mais le fonds a régulièrement assuré un revenu supérieur à ceux d’autres stratégies de revenus multiactifs. Ed Perks est aidé par trois cogérants : Todd Brighton, Richard Hsu et Mat Quinlan.