Le top 5 établi cette semaine par Ronald van Genderen, analyste chez Morningstar, montre à quel point une approche axée sur l’impact peut produire des effets différents en portefeuille. C’est ainsi que dans la catégorie des fonds d’actions mettant en œuvre une stratégie axée sur l’impact social, le meilleur élève a progressé de plus de 20 % depuis janvier, tandis que le cinquième du classement n’a gagné qu’un peu plus de 1 %. La performance a été alimentée par des entreprises telles que Tesla, mais aussi Paypal ou encore Moderna.
L’univers des fonds durables se compose de supports très différents en termes d’approche et de gradation. Apparu il y a quelques décennies, l’investissement durable consistait, à ses débuts, à exclure les entreprises ou secteurs actifs dans des domaines non durables, controversés ou non souhaitables. La sphère a toutefois beaucoup évolué au fil des années : elle a gagné en popularité et connu des changements au niveau de l’intégration de la durabilité dans le processus d’investissement.
La dernière approche en date, l’investissement à impact, regroupe différentes sortes de placements autour d’un dénominateur commun : les stratégies visent un changement positif sur le plan social et environnemental. Ces stratégies se déclinent de plusieurs façons : tout d’abord, via des microfinancements et le financement de projets, notamment par le biais d’obligations vertes.
L’introduction des Objectifs de Développement Durable (ODD) par les Nations unies en 2015 a joué un rôle déterminant pour l’adoption des fonds à impact. Pour Ronald Van Genderen, « le cadre ainsi mis en place a permis aux investisseurs en actions de mesurer l’impact positif des entreprises et de choisir celles qui répondent aux objectifs d’impact d’une stratégie d’investissement. »
Le cadre des ODD représente de fait un plan d’action pour le développement durable. Il comprend 17 objectifs qui doivent être atteints à l’horizon 2030, avec notamment l’éradication de la pauvreté et de la faim dans le monde, l’amélioration des soins de santé et l’accès à une éducation de qualité pour chacun.
Mais la transposition de l’investissement à impact en stratégie varie fortement selon les acteurs, comme nous l’explique Ronald Van Gelderen : « D’une manière générale, les fonds d’actions n’entendent pas contribuer à tous les ODD ; les sociétés de gestion sélectionnent généralement quelques objectifs ou thèmes liés à certains ODD. »
C’est un élément que doivent prendre en compte les investisseurs lors de la sélection d’un fonds à impact – ils doivent ainsi soigneusement étudier l’effet de l’approche choisie en termes d’impact sur le portefeuille. « L’exposition au marché d’actions mondial diverge grandement selon le fonds à impact. »
La plupart de ces portefeuilles mettent l’accent sur les grandes capitalisations. « Certains portefeuilles font aussi la part belle aux grandes capitalisations, mais dans le cadre d’un style mixte. D’autres fonds, en revanche, ciblent plutôt de petites entreprises de croissance. En outre, des disparités régionales existent. Certains fonds à impact internationaux investissent beaucoup dans les marchés émergents, tandis que d’autres évitent au contraire la sphère, ou limitent fortement sa part. »
Pour le top 5 de cette semaine, Ronald van Genderen étudie les fonds d’actions à impact internationaux ayant affiché les meilleures performances sur les cinq premiers mois de l’année 2020. Sa sélection se base notamment sur la prise en compte des ODD dans le processus d’investissement.
La première place du podium est occupée par le fonds Baillie Gifford Worldwide Positive Change, qui cible les entreprises visant avant tout à générer un impact positif. Pour Ronald Van Genderen, « l’équipe composée de cinq personnes choisit les entreprises du portefeuille sur quatre thèmes : inclusion sociale, enseignement, soins de santé et qualité de vie. Avec 25 à 30 actions, le portefeuille est très concentré. Fin mai 2020, Tesla était la position la plus importante (plus de 8 % du portefeuille) – un choix porteur, car le cours de l’action a doublé depuis le début de l’année. Moderna, une biotech américaine qui travaille actuellement sur un vaccin pour le Covid-19, a toutefois encore fait mieux, avec une avancée de 217 % ».
La deuxième place revient au fonds Liontrust GF Sustainable Future Global Growth, sous l’égide de Peter Michaelis, qui pilote également l’équipe en charge de la gamme Sustainable Future Growth. Pour Ronald Van Genderen, « ces deux fonds sont gérés selon une philosophie similaire, basée sur une approche thématique. Ici, l’équipe a mis en avant trois thèmes principaux (améliorer l’efficacité énergétique, les soins de santé ainsi que la sécurité et la résilience de l’économie) qui se décomposent en une vingtaine de sous-thèmes étroitement liés aux ODD. Le portefeuille, très diversifié, comprend une cinquantaine de positions.
Fin mai 2020, avec une pondération de près de 4 %, PayPal et Visa étaient les plus importantes. Avec une progression de 45 % depuis janvier, Paypal affiche la deuxième meilleure performance du portefeuille. La palme revient à DocuSign, avec +90 %. »
Name | Total Ret YTD (Mo-End) EUR | Total Ret Annlzd 3 Yr (Mo-End) EUR | Std Dev 3 Yr (Mo-End) EUR |
Baillie Gifford WW Positive Change Fund | 19,02 | ||
Liontrust GF Sustainable Future Global Growth Fund | 5,24 | ||
DNCA Invest Beyond Global Leaders | 4,81 | 6,93 | 14,24 |
AB SICAV I Sustainable Global Thematic Portfolio | 3,14 | 10,18 | 16,03 |
Janus Henderson Horizon Global Sustainable Equity | 1,21 |