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L’économie planétaire est en pleine transition vers un modèle plus durable. Or, si certaines entreprises peuvent saisir les opportunités qui découlent de cette phase charnière, d’autres, qui n’ont pas encore effectué leur transition ou qui évoluent plus lentement, sont confrontées à des risques et des pressions croissantes de plusieurs angles. Pour les investisseurs, le Morningstar Carbon Risk Score permet d’évaluer les risques liés à cette transition au niveau des différents fonds.

L’économie planétaire devient de plus en plus durable, même s’il reste à voir si les mesures prises suffiront pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris, signé en 2015. Son objectif est de limiter le réchauffement climatique à un niveau bien inférieur à 2 – de préférence à 1,5 degré Celsius – par rapport au niveau préindustriel. L’un des piliers de l’accord consiste à réduire de 40 % – par rapport aux chiffres de 1990 – les émissions de dioxyde de carbone ( CO2) d’ici 2030.

Cela a des conséquences importantes pour les entreprises, et donc aussi pour les investisseurs. De plus en plus, les consommateurs privilégient les produits et services durables – par exemple, en acquérant une voiture électrique au lieu d’un véhicule avec un moteur essence ou diesel. Les entreprises qui tiennent compte de cette tendance semblent avoir le vent en poupe, à la fois parce que la demande de solutions durables augmente chez les clients et parce que les gouvernements stimulent les initiatives favorables à l’environnement.

À l’autre extrémité du spectre, les entreprises qui proposent des produits polluants ou adoptent des procédés de fabrication non respectueux de l’environnement sont confrontées à une baisse de la demande. En outre, elles risquent de voir leurs coûts augmenter, notamment du fait de la hausse du prix des droits d’émissions de CO2, et subissent une pression croissante de la part des autorités, de groupes de pression, des actionnaires et de l’opinion publique. L’exemple de Shell illustre parfaitement ce phénomène.

Depuis des années déjà, les groupes de pression et les actionnaires tentent de convaincre l’entreprise de réduire ses investissements dans l’exploration de carburants fossiles et d’opérer un tournant vers les sources d’énergie propres et renouvelables. Mercredi 26 mai, l’entreprise s’est retrouvée au tribunal face à l’association Milieudefensie, qui a fait appel à la justice pour contraindre la major pétrolière d’opter pour une politique plus respectueuse de l’environnement. Et le juge a donné raison à Milieudefensie, ce qui influencera la politique de Shell.

Pour les investisseurs, il est essentiel d’évaluer le rapport entre les opportunités et les risques et de déterminer à quel point ces deux éléments sont déjà inclus dans le cours des actions. Afin de les y aider, Morningstar a mis au point le Morningstar Carbon Risk Score, pondération moyenne des scores individuels de risque carbone des entreprises figurant dans le portefeuille d’un fonds. La note, donnée par Sustainalytics, reflète les risques courus par les entreprises lors de la transition vers une économie pauvre en carbone.

Nous étudions ici quelques exemples des risques les plus importants encourus par les investisseurs, ainsi que de ceux qui peuvent, au contraire, être évités. Le marché des actions au sens large, à l’aune du MSCI World, affiche un Carbon Risk Score de 7,09. Le risque semble moins élevé pour les actions de croissance, puisque le score est de 3,76 pour le MSCI World Growth.

En revanche, les actions de type valeur obtiennent un score de 10,50, bien supérieur à celui du marché dans son ensemble.

Ce phénomène s’explique notamment par le fait que les actions de type valeur sont plus exposées aux industries polluantes. Sans surprise, le secteur énergétique, avec une note de 33,70, occupe de loin la première place. Par comparaison, la deuxième place revient aux services aux collectivités, avec un score de 17,68. Les secteurs affichant les scores les plus faibles sont la santé (1,59) et la technologie (1,51).

Le top 5 de cette semaine reprend les fonds d’actions internationales (dont une classe d’actions sans frais de distribution est disponible en Belgique) affichant le plus haut Carbon Risk Score – et donc les plus exposés aux risques lors de la transition vers une économie mondiale plus propre.

Le numéro un du classement est le fonds Robeco BP Global Premium Equities, assorti d’une notation Morningstar Analyst Rating Silver. Très expérimenté, Chris Hart gère ce fonds depuis plus de 12 ans et peut s’appuyer sur divers talents au sein de Robeco Boston Partners. Son approche consiste à étudier les fondamentaux et le momentum d’une entreprise ; le gérant suit aussi attentivement les valorisations, si bien que le fonds est régulièrement orienté davantage sur la valeur.

Si le portefeuille surpondère le secteur énergétique, c’est surtout la sélection des actions qui fait augmenter le risque carbone. Ainsi, au sein du secteur énergétique, déjà risqué, Diamondback Energy et HollyFrontier affichent des scores élevés. Le portefeuille inclut également des titres de constructeurs automobiles (Honda, Volkswagen) et est exposé à Rheinmetall et Melrose Industries, deux entreprises industrielles dont les scores sont supérieurs à la moyenne.

 

Morningstar



 

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