C’est ce qu’écrit l’analyste Jeffrey Schumacher de Morningstar dans son analyse pour Investment Officer des fonds de produits financiers d’investissement qui performent le mieux dans le monde.
« Pour les fonds de placement qui se spécialisent dans les produits financiers, les banques forment souvent la pierre angulaire du portefeuille. Si vous attendez d’une pierre angulaire d’un portefeuille une mesure de robustesse déterminée, il faut parfois chercher celle-ci loin auprès des banques. Il suffit de penser à leur implication lors du blanchiment d’argent, au fait de ne pas pouvoir empêcher le financement d’organisations terroristes, à la manipulation des marchés. Les amendes s’accumulent rapidement. Ajoutez-y les incertitudes concernant le Brexit, le mouvement des banques centrales pour continuer à abaisser le taux directeur et la croissance économique qui se ternit dans le monde et il est évident pourquoi les banques restent à la traîne sur le marché. »
Sur les sept premiers mois de 2019, l’indice MSCI World/Financials a obtenu un rendement de 18,9 pour cent, ce que Schumacher qualifie de « fantastique » dans l’absolu, mais qui reste derrière les 21,5 pour cent qui ont été réalisés fin juillet par l’indice MSCI World. Dans le cadre de l’indice des produits financiers, les banques sont donc de nouveau à la traîne avec un rendement de 15,8 pour cent. Schumacher : « Si nous passons ici au crible les banques européennes, l’endroit où le bât blesse est alors évident : l’indice STOXX Europe 600 Banks reste bloqué fin juillet sur un misérable 1,9 pour cent. »
Deutsche Bank
L’un des sous-performeurs est la Deustche Bank tourmentée. Début 2018, l’action était encore négociée à près de 16 euros, aujourd’hui elle l’est à moins de la moitié. Après une série de problèmes, de plans stratégiques et de déceptions, près de 18 milliards de dollars d’amendes imposés au cours de la décennie passée et l’éclatement de la fusion envisagée avec Commerzbank, Christian Sewing, CEO entré en fonction en avril, essaie, à l’aide d’interventions importantes, de ramener la banque allemande sur le droit chemin. Le responsable a annoncé des mesures drastiques en juillet en restructurant fortement l’entreprise et en plaçant le couperet sur les activités commerciales et en mettant sur pied une « bad bank ». L’opération coûte des milliards et a entraîné le licenciement de 18 000 collaborateurs. Plus tard en juillet, la banque a publié la plus grande perte trimestrielle depuis 2015.
Un autre traîneur est Danske Bank, qui connaît, tout comme la Deutsche Bank, une époque turbulente. L’année passée, les deux banques ont fait l’objet de commentaires communs très négatifs dans l’actualité en raison d’une affaire de blanchiment importante lors de laquelle plus de deux cents milliards d’euros de flux d’argent suspicieux sont passés par une filiale de Danske Bank en Estonie et pour laquelle la Deustche Bank a agi comme intermédiaire dans un certain nombre de cas. L’action Danske Bank a perdu 42 pour cent de sa valeur en 2018 et est en 2019 de plus 17 pour cent dans le rouge.
Perte de cours
Bien que la Deutsche Bank et la Danske Bank soient deux cas particuliers, ceci donne une image des problèmes auxquels sont confrontées les banques européennes. Sur les 47 banques qui forment l’indice STOXX Europe 600 Banks, 20 se trouvent fin juillet sur une perte de cours pour 2019. Il n’est donc pas surprenant que les banques européennes ne soient pas très populaires parmi les fonds d’investissement qui se spécialisent dans les produits financiers. Cette semaine, le top-5 est basé sur l’exposition de produits financiers investis dans le monde disponibles en Belgique vers des produits financiers européens (rendements de fonds fin juin).
Banques italiennes
Le top-5 est amené par le BGF World Financials évalué avec un Neutral Morningstar Analyst Rating, qui a investi 10,6 pour cent du patrimoine du fonds dans des banques européennes. Le gestionnaire du fonds Vasco Moreno, qui est le gestionnaire du fonds depuis 2015, pratique un style de placement basé sur la valeur. Le portefeuille qui compte 45 actions est dominé par des banques américaines, mais nous rencontrons aussi diverses banques de la périphérie européenne. Banco BPM et Intesa Sanpaolo, les banques italiennes, sont les positions top-10 tout comme la banque espagnole Banco Bilbao Vizcaya Argentaria.
De même la banque portugaise Banco Comercial Portugues fait partie du portefeuille. Intesa Sanpaolo est la banque européenne la plus performante dans le portefeuille avec une year-to-date performance de près de 12 pour cent.
Avec une pondération de 5,9 pour cent pour les banques européennes, Robeco New World Financials, évaluée avec un rating de bronze, est le numéro trois dans la vue d’ensemble de l’analyste Schumacher de Morningstar. « Ceci est quelque peu surprenant étant donné que les gestionnaires Patrick Lemmens et Christian Vondenbusch sont peu charmés par les banques en général et s’intéressent précisément plus aux entreprises fintech où l’expertise de Jeroen van Oerle, analyste et gestionnaire de Robeco Global FinTech vient à point. Nous retrouvons ici également Banco Bilbao Vizcaya Argentaria dans le portefeuille, aux côtés, par exemple, de la banque KBC et du groupe autrichien Bawag. »
Cet article est une coopération d’Investment Officer avec Morningstar et est basé sur des données de l’évaluateur des fonds. Ce qui précède ne doit bien entendu pas être interprété comme une recommandation pour l’exécution de transactions.
Top-5
Fund | Equity Industry Banks - Regional - Europe % | Total ret YTD | Total Ret Annlzd 3 Yr | ISIN |
KBC Equity Fund Strategic Finance | 20,81 | 13,92 | 8,47 | BE0174093758 |
BGF World Financials Fund | 10,60 | 20,34 | 19,02 | LU0106831901 |
KBC Equity Fund Finance | 10,28 | 14,98 | 10,89 | BE0166985482 |
Polar Capital Financial Opportunities Fd | 7,80 | 15,09 | 9,69 | IE00BCRYMD54 |
Robeco New World Financial Equities | 5,89 | 23,98 | 16,83 | LU0187077481 |
Cet article est une coopération d’Investment Officer avec Morningstar et est basé sur des données de l’évaluateur des fonds. Ce qui précède ne doit bien entendu pas être interprété comme une recommandation pour l’exécution de transactions.