Même si l’inflation, en 2023, a nettement reflué depuis son sommet de 2022, les ménages ressentent encore fortement les effets de la perte de valeur de leur porte-monnaie, et se montrent réticents à consommer. Ils diffèrent leurs achats ou cherchent une alternative meilleur marché. Même les fabricants d’articles de luxe ne semblent pas échapper à la tendance.
Le secteur des biens de consommation cyclique inclut des entreprises aux activités très diverses : constructeurs automobiles, restaurants, hôtels, loisirs, ventes de détail ou encore fabrication d’articles de luxe. Elles ont toutefois un point commun : elles dépendent fortement des dépenses des ménages, et donc des frasques de l’économie. Le secteur des biens de consommation défensive, qui inclut notamment l’alimentation et les boissons, produit des biens dont la demande est relativement inélastique, si bien qu’il reste relativement stable, quel que soit l’état de l’économie. La consommation cyclique, au contraire, est bien plus sensible à la conjoncture.
Mais l’inflation persistante et l’étiolement de la confiance des consommateurs n’ont pas été les seules à brider le secteur. Dans le secteur du luxe, la croissance des volumes s’est normalisée après une vague de dépenses sans précédent à la sortie de la crise sanitaire : les consommateurs ont alors acheté plus que de coutume, notamment dans le luxe. La croissance du chiffre d’affaires a aussi été freinée par le manque de conviction des consommateurs chinois, plus réticents à consommer. Il s’en est ensuivi une série de rapports trimestriels décevants au cours des deux mois écoulés. Les principaux acteurs du luxe : LVMH, Richemont, Burberry, Kering ou encore Rémy Cointreau, ont ainsi montré leur vulnérabilité.
Profiter de la correction
Plusieurs gérants d’actifs ont profité de la correction pour s’exposer au secteur du luxe. Richemont apparaît ainsi clairement sur le radar de Stuart Rhodes, gérant du M&G Global Dividend, qui estime que l’entreprise affichera une croissance extraordinaire sur le long terme et juge qu’il est généralement difficile d’acheter des entreprises d’une aussi grande qualité à une valorisation attrayante. Fin 2022, il a donc ouvert une position qu’il a étoffée en 2023, lorsque les inquiétudes sur les habitudes des consommateurs ont mis les cours sous pression.
Le secteur du luxe est également dans le viseur de Kurt Kara, Ulrik Jensen et Rasmus Quist Pedersen, les trois gérants de Maj Invest Global Value Equities. Kering, le conglomérat axé sur le luxe qui possède notamment les marques Alexander McQueen, Balenciaga, Brioni, Gucci et Yves Saint Laurent, a ainsi fait son entrée dans le portefeuille au cours de l’été dernier, et LVMH a récemment été qualifié de « digne d’achat ».
Amazon et Tesla
Malgré l’environnement de marché peu favorable à la consommation cyclique, l’indice Morningstar Global Consumer Cyclical a progressé de près de 20 % entre début janvier et fin novembre 2023. Cet excellent résultat s’explique en grande partie par l’ascension phénoménale d’Amazon (+ 70 % en euros), valeur phare de l’indice, et du numéro deux, Tesla, qui a vu son cours bondir de 90 %. Parmi les fleurons de l’indice figurent également des constructeurs automobiles tels que Stellantis et Ferrari, ainsi que des acteurs du tourisme : Booking Holdings, ou encore Marriot International.
Le top 5
Le top 5 reprend les fonds internationaux de la catégorie Morningstar des actions du secteur de la consommation, qui sont largement exposées au secteur et dont 50 % au moins du portefeuille consistent en entreprises actives dans la consommation cyclique, et pour lesquels des données de portefeuille récentes sont disponibles. Le classement est établi sur la base de leur performance entre début janvier et fin novembre 2023. Ce top 5 est dominé par des ETF ; l’iShares MSCI World Cnsmr Disc Sect ETF occupe la première place, avec un rendement dépassant les 25 % fin novembre.