Le changement climatique fait l’objet de toutes les attentions. La transition énergétique, soit l’abandon des combustibles fossiles au profit de sources d’énergie plus propres et durables, offre de nouvelles opportunités aux investisseurs. De nouveaux fonds dédiés à cette thématique ont été lancés il y a peu. Et pourtant, les investisseurs font depuis longtemps preuve d’une certaine réticence.
Ces dernières années, l’on entend de plus en plus parler du changement climatique, un concept qui englobe non seulement les causes et les conséquences du réchauffement planétaire, mais aussi les solutions pour limiter les émissions de gaz à effet de serre et donc l’augmentation de la température de notre planète.
L’une des solutions au problème climatique réside dans l’abandon des combustibles fossiles au profit de sources d’énergie plus propres et durables. Cette transition énergétique est source de nouvelles opportunités pour les investisseurs, comme l’explique Ronald van Genderen, analyste chez Morningstar, à Investment Officer. Elle ouvre en effet un nouvel univers d’investissement très vaste, qui regroupe à la fois les produits liés aux nouvelles sources d’énergie, telles que le vent, le soleil et la biomasse, les entreprises chargées du stockage et de la distribution d’énergie et les fabricants de produits permettant une utilisation plus efficace de l’énergie. Si pour l’instant, l’on ne sait pas encore quelle technologie ou source d’énergie s’imposera pour remplacer le pétrole et le gaz, les investisseurs capables de sélectionner les meilleurs éléments de la thématique pourront trouver la poule aux œufs d’or.
De nouveaux lancements
Le thème de la transition énergétique n’est pas vraiment nouveau : depuis longtemps, il existe des fonds dédiés aux énergies alternatives. La catégorie Morningstar regroupant les actions du secteur des énergies alternatives compte actuellement 52 fonds (à gestion active et passive), dont 30 ont été lancés avant 2010. L’univers s’est peu développé jusqu’en 2017, mais neuf nouveaux fonds ont été lancés ces trois dernières années.
Pourtant, et malgré l’attention croissante portée par la société et les médias à la question, les investisseurs ne s’enthousiasment pas outre mesure pour les entreprises axées sur la transition énergétique. Ainsi, l’actif sous gestion total de tous les fonds d’investissement disponibles en Europe dans la catégorie atteignait 3,6 milliards d’euros fin septembre 2019 – soit seulement 600 millions de plus que début 2007.
Cette année-là avait été marquée par un vif intérêt des investisseurs, avec un afflux net de 4,6 milliards d’euros dans les fonds dédiés, portant l’actif sous gestion total à quelque 8 milliards d’euros. Les années suivantes ont surtout été caractérisées par des flux sortants structurels. Les afflux nets ont repris en 2017 (476 millions d’euros) et 2018 (148 millions d’euros), tandis qu’entre janvier et fin septembre 2019, une décollecte de 6 millions d’euros avait été enregistrée.
Une nette sous-performance
Il est possible que les performances historiques des actions liées aux énergies alternatives aient tari l’appétit des investisseurs. Car sur les dix dernières années (à l’aune de l’indice S&P Global Clean Energy), ces titres ont affiché un rendement annuel moyen négatif de 2,45 %, contre +3,89 % pour les actions des sociétés énergétiques traditionnelles (reprises dans l’indice MSCI World Energy) et, surtout, +12,43 % pour les actions mondiales (indice MSCI World).
Sur les cinq dernières années, les actions du secteur des énergies alternatives ont pourtant devancé celles liées aux énergies conventionnelles – surtout en 2019, où l’indice S&P Global Clean Energy affiche un rendement proche de 34 %, devançant largement l’indice MSCI World Energy (+7 %).
Nous consacrons le top 5 de cette semaine aux fonds de la catégorie Morningstar du secteur des énergies alternatives (proposant au moins une catégorie d’actions sans commission de distribution aux Pays-Bas), et établissons notre classement sur la base du rendement entre janvier et fin octobre.
Une énergie nouvelle, propre et intelligente
La deuxième place du classement est occupée par l’ETF Lyxor New Energy, qui réplique l’évolution du World Alternative Energy, un indice compilé par RobecoSAM qui regroupe les 40 entreprises affichant la plus forte capitalisation de marché et générant au moins 40 % de leur chiffre d’affaires dans le secteur des énergies alternatives, sur les énergies renouvelables, l’énergie décentralisée ou l’efficacité énergétique.
La quatrième place revient également à un fonds indiciel, l’ETF iShares Global Clean Energy, qui suit la performance de l’indice S&P Global Clean Energy, composé des 30 entreprises les plus grandes et les plus liquides actives dans le secteur des énergies propres, originaires à la fois de la sphère occidentale et émergente. L’action Enphase Energy est la vedette du portefeuille, avec un gain de 321 % ; elle distance largement les titres SolarEdge Technologies (+148 %) et Plug Power (+119 %), dont la performance reste tout à fait honorable.
La cinquième place du classement est occupée par un fonds à gestion active, le RobecoSAM Smart Energy, noté Bronze par les analystes de Morningstar et géré depuis 2007 par Thiemo Lang. Ce dernier, qui peut se targuer d’une longue expérience, adopte une approche flexible axée sur la croissance et une sélection ascendante des actions de sociétés actives dans les énergies renouvelables, la distribution d’énergie, l’efficacité et la gestion énergétiques.
Il en résulte un portefeuille largement plus diversifié que celui des ETF susmentionnés et davantage exposé aux actions de petites capitalisations. Au sein de ce portefeuille, une action a brillé cette année : Varta, qui affiche une hausse de 307 %. La deuxième et la troisième place reviennent respectivement à Ballard Power Systems (+135 %) et Cypress Semiconductor (+90 %).