Le gestionnaire belge de fonds de fonds en private equity vise une levée de fonds de 80 à 100 millions d’euros d’ici la fin de l’année 2022, dans un contexte qui reste généralement assez favorable aux sociétés privées de bonne qualité.
Top Tier Access est un véhicule d’investissement créé en 2020 par Joel Sandhu et Sam Desimpel à la demande de plusieurs family offices. « Ils voulaient principalement avoir un accès aux meilleurs gestionnaires en private equity avec une grande transparence et des frais de gestion raisonnables par rapport aux alternatives existantes sur le marché », souligne Sam Desimpel (Top Tier Access). « Ils ne voulaient surtout pas payer un carried interest (un pourcentage des plus-values réalisées qui revient à l’équipe de gestion), qui est souvent prélevé le cas lors d’un investissement dans les autres fonds de fonds de private equity ».
Le premier produit fut créé en octobre 2020, et a récolté une quarantaine de millions d’euros dans le but d’investir dans huit fonds spécialisés dans le private equity. « Nous avons réalisé notre huitième et dernier investissement pour le fonds Buyout I dans le courant du mois de juin. Pour ce produit, nous devons encore juste faire le suivi des positions en portefeuille durant les six à huit prochaines années ».
Deuxième fonds
Les gestionnaires de Top Tier Access ont désormais l’ambition de lancer un nouveau fonds (Buyout Fonds II). « Nous avons d’abord fait appel aux familles qui nous ont fait confiance pour le premier fonds de fonds, et qui nous ont largement suivi pour ce deuxième produit. Nous avons également eu plus d’une dizaine de nouvelles familles qui se sont ajoutées ». Outre les grands family offices, Top Tier Access s’est également ouvert aux avocats d’affaires ou aux consultants en private equity, afin notamment d’avoir accès à leur expertise et leur réseau d’affaires.
Le statut de Pricaf privée limite toutefois le nombre d’investisseurs à 150, « et nous devons donc faire attention à ne pas faire entrer trop d’investisseurs avec des apports trop limité au vu de notre ambition d’atteindre des apports de 80 à 100 millions d’euros dans le courant du second semestre 2022, ce qui nous permettrait d’avoir une taille suffisante pour investir dans la plupart des grands fonds de private equity, dont le ticket d’entrée dépasse souvent les 5 millions d’euros ».
Une fois les fonds récoltés, les gestionnaires vont se mettre à la recherche d’opportunités dans le marché des fonds de private equity afin d’investir les actifs du fonds. « Et d’ici deux ans, nous devrions être prêts pour lancer Buyout III, qui pourrait alors comporter deux Pricafs si la demande continue d’être aussi forte », souligne encore Sam Desimpel.
Sélection des gestionnaires
« La première règle pour sélectionner une position est surtout de ne pas se tromper. Nous faisons des choix plutôt conservateurs, en privilégiant la stabilité des performances à long terme plutôt qu’une forte plus-value à court terme. Nous préférons également les maisons avec un long historique de performance, avec des équipes de gestion suffisamment importantes, et avec un savoir-faire reconnu sur certaines zones géographiques ou certains secteurs », indique Sam Desimpel. « Nous apprécions également les équipes qui sont en mesure de dégager une bonne performance sans recourir de manière trop importante au levier financier, ou qui affichent des ratios de valorisation plus bas à l’entrée ».
Au niveau des performances, il reconnaît que certaines années seront moins bonnes pour les investisseurs en private equity, mais que cette classe d’actifs a prouvé une capacité à surperformer les indices boursiers depuis plusieurs décennies. « Il faudra attendre cinq ou six ans avant d’avoir une première idée de la performance du premier fonds, lorsque les participations dans les sociétés commenceront à être réalisées dans les différents fonds sous-jacents. Pour les sociétés de qualité et d’une certaine taille, les prix et les valorisations sont restées bien orientées ».
Long terme
« Avec notre approche de type fonds de fonds, notre stratégie va être de diversifier au maximum l’exposition sur cette classe d’actifs. C’est une des raisons pour lesquelles nous comptons sortir un nouveau fonds tous les deux ans ». Au sein d’un même fonds, les gestionnaires de Top Tier Access vont également chercher à avoir une bonne diversité dans les produits sous-jacents, que ce soit en termes d’exposition géographique ou sectorielle. « Nous allons donc éviter d’avoir deux fonds spécialisés sur les logiciels ou sur le marché allemand dans les huit à dix fonds sélectionnés ».
Parmi les fonds retenus pour le premier produit lancé par Top Tier Access, nous trouvons des noms tels que CVC, BC Partners, Apax Partniers, Insight et HIG.
Le principe d’un fonds de private equity est d’immobiliser les actifs investis pour une durée de 8 à 10 ans, avec une liquidité qui va donc être faible entre la décision d’investissement et la réalisation du portefeuille. « Investir dans un fonds de fonds permet d’avoir plus de sérénité, car l’argent investi est diversifié dans 100 à 150 sociétés choisies par des gestionnaires de qualité, chez qui les investisseurs font souvent la queue pour pouvoir investir. Nous investissons nous-mêmes dans les fonds que nous gérons, et ce type de diversification me permet de pouvoir bien dormir la nuit ».