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Trividend existe depuis 2001 mais n’est pas encore un nom très familier parmi les investisseurs institutionnels. Cependant, elle a l’ambition de mieux faire connaître son financement de l’économie sociale auprès des bons investisseurs.

Investment Officer a eu un entretien exclusif avec Bruno Iserbyt (photo), qui a rejoint Trividend en tant que gestionnaire d’investissement en 2018. Il compte près de vingt années d’expérience dans le secteur financier, dont environ la moitié à la Banque Triodos. En tant que journaliste diplômé, Bruno se consacre aujourd’hui principalement à la communication de Trividend. Bruno est également directeur de la société de leasing de vélos Cyclobility et de SoCrowd, la plateforme de crowdfunding social de la Flandre.

Iserbyt : « On peut considérer Trividend comme la société de participation flamande pour l’économie sociale. Nous fournissons du capital-risque à des entreprises de travail adapté, souvent sous la forme de prêts subordonnés. Nous pouvons également accorder un financement à des start-ups liées à la responsabilité sociale des entreprises, principalement sous forme d’obligations subordonnées ou convertibles. Trividend a été fondée en 2001 à l’initiative de différents financiers solidaires de l’économie sociale. Des banques classiques, comme KBC et Belfius, sont également intervenues dès le début. Elles avaient perçu le besoin de crédit sans garantie et de capital-risque dans le secteur. Leur capital de départ devait servir d’effet de levier pour lever des moyens financiers du secteur privé et des pouvoirs publics. En quelques années seulement, Trividend est devenu un exemple réussi de partenariat public-privé. En 2010, le gouvernement flamand a reconnu Trividend en tant que Fonds de participation flamand pour l’économie sociale.

Koen Schoors, professeur d’économie à l’université de Gand, est notre président du conseil d’administration. 
Trividend croit en la puissance du capital-risque social en tant que levier financier et de contenu pour la transition sociale. ‘Impact investing’ est le terme anglais généralement accepté pour cette forme d’investissement. Avec les fonds qui nous sont confiés, nous visons non seulement un rendement financier équilibré, mais aussi et surtout un rendement social. Nous espérons offrir une valeur ajoutée sociale à ceux qui investissent dans et avec Trividend. »

Moyens de fonctionnement

Les moyens de fonctionnement de Trividend sont fournis par la Flandre. « Notre portefeuille d’investissement doit veiller à ce que nous continuions à fonctionner en tant qu’entreprise. Nos principaux paramètres d’évaluation sont de nature qualitative. Nous rendons également compte du nombre d’emplois créés dans les entreprises de travail adapté. Actuellement, 7 millions d’euros ont été investis et 2 millions d’euros d’investissement sont encore ouverts. Les tickets que nous donnons sont plutôt modestes, en l’occurrence de 75 000 à 100 000 euros. Au cours de cette législature, Hilde Crevits est notre ministre tutélaire. Depuis la précédente législature, nous avons pu aller un peu plus loin et étendre notre champ d’action aux entreprises ayant un impact écologique. Cependant, l’aspect social reste le plus important. Nous avons également pu accorder des crédits de restauration corona aux secteurs réguliers. Les entreprises de travail adapté peuvent également obtenir des crédits corona via Tridividend. »

SCRL

Trividend est organisée sous forme de société coopérative. « Il existe différentes catégories d’actions pour les particuliers et les investisseurs institutionnels. Toutefois, le nombre d’investisseurs privés reste minoritaire, car nous nous concentrons principalement sur les investisseurs institutionnels. Le rendement de Trividend a même été légèrement négatif ces dernières années. Les investisseurs n’entrent pas pour le rendement financier, mais plutôt pour générer un impact social positif. 

Le gouvernement flamand détient environ un tiers du capital. Lorsque nous procédons à une augmentation de capital importante, la Flandre y contribue pour un tiers. »

Projets futurs

Iserbyt est bien conscient du fait que Trividend est un acteur relativement peu connu en Belgique, mais il entend y remédier. « Nous avons par exemple fait appel à une agence de communication spécialisée pour mieux nous faire connaître, et nous utiliserons une communication ciblée pour mieux nous profiler auprès des investisseurs institutionnels qui veulent avant tout créer une valeur ajoutée sociale. »
 

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