Les fonds « alternatifs » regroupent un large ensemble de stratégies, qui permettent d’avoir une performance qui ne se calquera pas sur celles des classes d’actifs traditionnelles (actions, obligations, etc). Dans un contexte de volatilité accrue sur les marchés, certaines approches peuvent être privilégiées.
Lorsque les investisseurs s’attendent à un contexte plus volatil sur les marchés boursiers, il est souvent intéressant de s’exposer sur des fonds alternatifs. Cette catégorie de produits rassemble des stratégies très diverses, dont le but va être de proposer des performances qui ne seront pas liées à celles des grandes classes d’actifs (actions, obligations, monétaires), et qui peuvent offrir une bonne protection.
« Toutes les stratégies alternatives ne sont toutefois pas destinées à réaliser des performances positives dans les conditions de marché plus volatiles », souligne Charles-Henri Kerkhove (Investment Director chez Fidelity International). Dans cette série de deux articles, nous allons passer en revue les trois principales catégories de stratégies alternatives susceptibles d’offrir de la protection aux investisseurs pour les prochains trimestres.
Actifs réels
Les stratégies les plus faciles à expliquer sont sans conteste celles qui vont investir sur des actifs réels, comme les projets d’infrastructure ou les participations directes dans des projets immobiliers. « Certains spécialistes estiment que 7.000 milliards d’euros sont nécessaires pour financer la transition énergétique en Europe durant les trente prochaines années, dont près de la moitié viendront de sources privées », indique Katherine Haesaerts (Columbia Threadneedle Investments), « Ceci va ouvrir un grand nombre d’opportunités aux investisseurs désireux d’être exposés sur les flux de trésorerie stables et résilients qui vont être générés par ces projets ».
Un avis partagé par Charles-Henri Kerkhove (Fidelity International). « Outre leur capacité à offrir une bonne diversification par rapport aux classes d’actifs traditionnelles, ces grands projets d’infrastructure bénéficient généralement de revenus indexés sur l’inflation ».
Toujours dans le domaine des actifs réels, Ioanna Exarchou (Pictet) privilégie les fonds immobiliers détenant des participations directes dans des projets de qualité. « La manière dont ils créent de la valeur pour les investisseurs ne dépend pas du tout des circonvolutions des cours sur les grands marchés financiers ».
Atténuer la volatilité
A côté des actifs réels, il existe également un grand nombre de produits qui vont viser à compenser les paris à la hausse par des paris à la baisse (les fonds long/short), ou qui vont couvrir systématiquement le portefeuille avec des produits dérivés (market neutral), afin que la performance du portefeuille reflète uniquement la sélection de titres, tandis que l’effet « marché » est fortement atténué par la combinaison des paris haussiers et baissiers.
« Les stratégies long/short permettent de diviser rapidement la volatilité des portefeuilles par deux tout en ayant des performances de long terme comparables aux marchés boursiers sur le long terme (de l’ordre de 7 à 8% en annualisé). Ils ont tendance à surperformer significativement durant les mouvements baissiers », indique Wim Nagler (Head of Belux chez Schroders).
Chez BNP Paribas Fortis, Dries Stragier (Senior fund specialist) apprécie plus particulièrement les stratégies market neutral, qui permettent de réaliser des performances positives tant durant les phases haussières que baissières. « Ce sont des stratégies idéales lorsque les marchés sont très volatils ». Il conseille le fonds Lumyna - Mashall Wace Tops (Market Neutral), qui applique une sélection systématique sur des grandes capitalisations très liquides, dans un cadre global et diversifié sur un large ensemble de secteurs, avec une exposition nette qui fluctue entre -10% et +10% des actifs sous gestion».
Thomas Pean (Head of Sales Belux chez DNCA) souligne également l’intérêt de détenir des fonds de performance absolue (Long/short) sur les marchés d’actions. « Dans une optique de gestion patrimoniale, ces approches permettent de délivrer une performance annuelle positive qui se construit essentiellement sur le choix des valeurs et peu sur la direction des marchés ».