Si l’économie mondiale était déjà affaiblie par la guerre commerciale actuelle, le Président Trump a encore davantage envenimé les choses hier soir. En effet, le président américain a soudainement annoncé jeudi qu’une taxe de 10 % serait appliquée à 300 milliards de dollars de produits chinois, dont les smartphones, les ordinateurs et les vêtements. Trump a indiqué que la taxe serait en vigueur « pour une courte période » et qu’il pourrait « revoir sa décision à la hausse ou à la baisse, en fonction de l’accord conclu. »
Ceci accroît à nouveau considérablement le risque de récession et met encore plus à l’épreuve les banques centrales. Celles-ci ont déjà pris de nombreuses mesures, comme une récente baisse des taux d’intérêt aux États-Unis de 25 points de base. La question est maintenant de savoir de quelles munitions elles disposent encore.
FMI
La menace de Trump survient une semaine après que le FMI a revu à la baisse ses perspectives de croissance mondiale. Le FMI avait également avancé que les erreurs en matière de politique commerciale et le Brexit pourraient étouffer dans l’œuf la reprise attendue. En outre, le président de la Fed avait déclaré la veille à peine que les tensions commerciales étaient la principale raison de la première baisse des taux d’intérêt de la Fed depuis plus dix ans.
Croissance plus lente
Presque tous les stratèges avec lesquels l’Investment Officer s’est entretenu récemment soutiennent que la guerre commerciale affectera la croissance tant aux États-Unis qu’en Chine. Ce qui est d’autant plus inquiétant que les banques centrales du monde entier ne disposent plus d’autant d’outils conventionnels pour contrer un retard important. La marge de manœuvre était plus grande au cours des cycles précédents.
Récession
Les analystes de Morgan Stanley soulignent désormais que l’économie américaine sera en récession d’ici trois trimestres si la taxe de 10 pour cent sur 300 milliards de dollars d’importations chinoises est portée à 25 pour cent et s’étend sur quatre à six mois. Deux tiers des biens se composent en effet de produits de consommation, de voitures et de pièces détachées. Ceux-ci pourraient avoir un impact économique plus important à cause des taxes douanières précédentes.
La confiance du consommateur américain reste élevée, mais celle des entreprises a fortement baissé depuis l’escalade de la guerre commerciale.
Vendredi matin, les Futures des bourses asiatiques, européennes et américaines étaient en chute libre, le prix de l’or montait en flèche et le yen se renforçait.