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Truncus n’inclut actuellement pas d’obligations d’État dans le volet obligations de son fonds patrimonial. Les rendements négatifs ne sont en aucun cas une option pour eux. Entretien exclusif avec le managing partner, Stefaan Vanden Berghe.

Le fonds Truncus Best Selection est géré conjointement par Pieter Van Neste, Stefaan Vanden Berghe et Koen Steeland. Lancé en septembre 2018, le fonds gère actuellement quelque 41 millions d’euros. Depuis sa création, un rendement de +7,68 % a été réalisé jusqu’au 30 juin 2019. Ce fonds est un panachage d’une sélection de fonds de tiers et d’une sélection de lignes directes (tant dans le volet actions qu’obligataire).

Vanden Berghe : « Dans le volet obligataire de ce fonds, nous investissons en lignes directes, et pour la partie EMD (dette des marchés émergents), nous faisons appel à un gestionnaire externe soigneusement sélectionné. Ce fonds investit dans des obligations d’entreprises et non dans des obligations d’État. Il s’agit d’une équipe spécialisée que nous avons sélectionnée sur la base de notre propre analyse. Le gestionnaire a fait l’objet d’une due diligence approfondie. Nous voulons également un accès direct aux décideurs les plus importants. Pour les tiers, un critère supplémentaire est que les gestionnaires de ces fonds doivent investir de manière significative dans leur propre fonds. »

Pas de rendements négatifs

Vanden Berghe souligne que l’équipe refuse les taux d’intérêt négatifs. « Nous faisons soigneusement nos devoirs, et puis il y a encore des occasions qui se présentent. Grâce à une approche opportuniste, nous parvenons à obtenir un rendement de 5 à 6 % sans trop de risque de duration. Nous répondons principalement aux erreurs de prix du marché, que nous mettons en lumière par le biais d’une analyse fondamentale. 

Pour l’instant, nous n’avons pas d’obligations d’État dans notre portefeuille, mais seulement du crédit. À l’heure actuelle, nous investissons principalement dans des obligations non cotées et à haut rendement, et n’avons pas d’investment grade dans notre portefeuille. Nous suivons tout de près et examinons en particulier les flux de trésorerie et les bilans des entreprises. C’est sur cette base que nous prenons position. »

Deux segments

Vanden Berghe explique que Truncus subdivise grosso modo les obligations en deux segments : « Dans le premier segment de crédit, nous recherchons une prime de risque dans la partie la plus illiquide du marché. Nous pensons en particulier à de récentes émissions belges, telles que De Persgroep, GIMV, Kinepolis, Immobel et Bekaert. Ici, le risque est double : nous pouvons gagner à la fois une prime de contrepartie et une prime d’illiquidité. Il s’agit généralement d’émissions de l’ordre de 50 à 300 millions d’euros. Une large fourchette nous permet de garder le risque sous contrôle. Nous pouvons utiliser cette poche d’obligations plus illiquides pour chercher le rendement.

Dans le deuxième segment, Truncus recherche des opportunités spécifiques concernant certaines contreparties qu’ils connaissent bien. Vanden Berghe cite quelques exemples : « Par exemple, nous pouvons mentionner Peugeot 2024, avec un coupon de 2 %. Peugeot est une entreprise cyclique avec un important flux de trésorerie libre, ce qui lui permet de réduire rapidement ses dettes. Nous avons acheté l’obligation à 100, elle est actuellement cotée à 107 et son rendement actuel est toujours de 0,3 %. » 

« Un deuxième exemple est Bayer, qui a subi de fortes pressions en raison du Roundup et des plaintes à son sujet. Les montants cités dans la presse étaient hallucinants, mais seront plus faibles. Lorsque de tels titres se retrouvent sous pression, des opportunités se présentent. 
Enfin, je voudrais encore mentionner Telecom Italia, qui génère d’énormes flux de trésorerie, mais se retrouve sous pression à chaque fois que la situation politique italienne redevient volatile. »

Critères

Pour finir, Vanden Berghe souligne qu’en plus d’éviter les obligations à rendement négatif, il s’est fixé un objectif explicite : un rendement courant d’au moins 2 %. « Il est fondé sur les objectifs de la BCE en matière d’inflation. Nous voulons donc être sûrs à tout moment de pouvoir suivre le rythme de l’inflation. »

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