Le succès du titre de CFA (Chartered Financial Analyst) a bondi ces dernières années pour devenir ‘l’étalon-or’ des professionnels de l’investissement. La valeur ajoutée pour les professionnels de l’investissement est donc considérable. De plus, il s’agit d’une formation démocratique et méritocratique, qui va bien au-delà de la simple analyse financière et qui est généralement formatrice pour tout professionnel.
C’est ce qui ressort d’un entretien exclusif accordé à Investment Officer par Thomas Rostron, membre du conseil d’administration de la CFA Society Belgium, et Denis Zumbultas (photo), son président.
La CFA Society a été créée aux États-Unis et l’accréditation du label CFA n’a fait que se renforcer ces dernières années. Il s’agit désormais de ‘l’étalon-or’ dans la profession de l’investissement. Il s’agit d’une association à but non lucratif, et l’une des plus importantes au monde dans ce domaine.
Zumbultas : « L’examen est bien entendu le plus visible, mais l’éthique, la gouvernance, l’allocation d’actifs, les obligations et la conformité constituent également des aspects très importants. Le CFA Institute prend position sur des propositions législatives, par exemple au niveau européen, et publie des articles spécialisés concernant différents thèmes.
Il est extrêmement important que les professionnels de l’investissement possèdent les bonnes qualifications. La formation continue est donc importante. L’éthique constitue une composante majeure et doit être réaffirmée chaque année.
La composition des matières enseignées est évolutive et se subdivise en trois niveaux différents : le premier concerne la connaissance et la compréhension (par exemple, analyse statistique et comptabilité), le deuxième, l’application et l’analyse (par exemple, gestion intégrée de portefeuille), tandis que le troisième est un niveau avancé axé sur la synthèse et l’évaluation des matières enseignées.
Avec la pandémie, les examens doivent cependant être organisés différemment.
Base large
Rostron souligne que la formation CFA donne une base très large : « Le contenu spécifique du programme de formation est très large. De plus, il existe également une formation continue qui permet de maintenir les connaissances à jour.
Je tiens à souligner que l’examen est loin d’être une formalité, mais il ne s’agit pas non plus de faire du par cœur. Pour réussir l’examen, il faut avoir une pensée extrêmement critique et travailler de manière structurée. »
Il s’agit d’auto-étude, et chacun est libre de participer. C’est pourquoi cette formation est aussi très démocratique, car le coût de la formation est négligeable par rapport à un MBA, qui coûte souvent des dizaines de milliers d’euros. Les employeurs prennent souvent les coûts de la formation en charge et les étudiants reçoivent du temps libre pour étudier.
Rostron : « Cette accréditation reconnue au niveau international nécessite quelque 300 heures d’étude pour compléter chaque niveau. Cela exige de la discipline et de l’organisation, deux qualités que les employeurs apprécient beaucoup. La plupart des travailleurs le font au début de leur carrière, mais en ce qui me concerne, j’avais par exemple déjà 55 ans lorsque j’ai commencé. »
Événements et réseautage
Zumbultas souligne également l’importance des événements et du réseautage : « Nous sommes fortement axés sur les événements locaux, en vue de créer un réseau de professionnels. En Belgique, nous comptons environ 300 membres. Nous créons également des contenus spécifiques, qui sont actuellement présentés sous la forme de webinaires. Nous organisons normalement un événement tous les deux mois, dont nos propres prévisions pour les marchés. Nous faisons également des présentations spécialisées, par exemple sur les ETF, également destinées au grand public. Nous pensons par exemple à un événement auquel Trichet, l’ancien président de la BCE, a également participé.
De plus, la Society propose également des formations axées par exemple sur Python, un langage de programmation. Les membres disposent ainsi des outils et des connaissances informatiques dont ils ont besoin pour gravir les échelons du marché du travail.
Contenu
Selon Rostron, la qualité d’un CFA est comparable à celle d’un MBA, voire supérieure. « C’est une formation très démocratique et méritocratique. « Nous publions également des offres d’emploi sur nos canaux, afin que nos membres puissent consulter les opportunités d’emploi existantes. »
Pour les entreprises, il s’agit d’un projet de formation très intéressant pour leur personnel, et moins coûteux qu’un MBA.
Pour les Big Four, les quatre grands cabinets d’audit et de conseil, le CFA est plus intéressant qu’un cours général et aussi un moyen d’attirer, de motiver et de retenir des collaborateurs. C’est un label de qualité largement reconnu.
Enfin, ils travaillent énormément à la durabilité/ESG. Comment allez-vous intégrer ces aspects dans les portefeuilles ? À cet effet, un certificat est utile, et il a été développé par la CFA Society au Royaume-Uni. Ce sujet fera certainement l’objet de plus d’harmonisation, et ils souhaitent y contribuer.
Le CFA en chiffres
- Au niveau mondial : 150 000 membres
- 320 000 personnes passent des examens chaque année
- 333 membres en Belgique