Meryam Omi, Legal & General IM
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Legal & General Investment Management va se montrer plus sévère à l’égard des entreprises dont l’engagement ne donne pas de résultats. « L’engagement ne peut plus rester sans conséquences. »

La carotte et le bâton, voilà ce dont certaines entreprises ont besoin pour réagir, selon Meryam Omi, responsable du développement durable de l’asset manager britannique. Et cela fonctionne, affirme-t-elle, si l’on en croit notamment les résultats de la gamme de fonds lancée l’an dernier.

La gamme Future World Fund, destinés à contribuer à la transition vers une économie bas carbone, se défait des titres d’entreprises qui persistent à refuser de se plier à certaines règles minimum au bout d’un an.

« Cette semaine, nous dévoilerons les noms de huit entreprises dont nous nous sommes débarrassés, ce qui ne va pas leur plaire », ajoute Meryam Omi.

Le fait que la gamme ne se compose encore que de fonds indiciels montre aussi, selon elle, qu’un fournisseur de fonds passifs ne peut plus se retrancher derrière l’argument selon lequel il faut suivre l’intégralité de l’index. « Huit exclusions sur un nombre élevé, cela n’a aucun impact sur la tracking error. »

La gamme comprend actuellement trois fonds indiciels, mais elle sera élargie cette année, y compris avec des fonds de gestion active. Le patrimoine total sous gestion, dont une grande partie provient toujours du Pension Scheme de la banque HSBC, s’élève à 6 milliards d’euros.

Cela semble peu, mais cumulé avec plusieurs autres mandats incluant la possibilité de désinvestir, Meryam Omi évoque une différence « sensible ».

Cette approche plus activiste implique une politique de vote renforcée. Meryam Omi : « Nous parlons d’une seule et même voix à tous nos clients. Pour les fonds et mandats dans lesquels nous ne pouvons pas désinvestir, nous voterons contre l’administrateur général. »

Un classement des entreprises, selon lequel LGIM investirait dans la nouvelle gamme de fonds en fonction d’une série de critères liés au changement climatique, constituerait un troisième incitant pour les entreprises.

Ces entreprises sont ainsi supposées aligner leur reporting sur les recommandations des Taskforce on Climate Related Financial Disclosures, une initiative du G20 visant à procurer au marché un panorama plus clair des risques climatiques.

L’asset manager entend également connaître l’impact matériel potentiel sur les activités de l’entreprise si le réchauffement de la planète devait être s’avérer rapide que ce que prévoit l’accord de Paris sur le climat.

LGIM encourage en outre les entreprises à associer, si besoin, leurs stratégie et activités aux objectifs de développement durable des Nations unies et à rapporter de manière « claire et cohérente » à ce sujet.

Le vote renforcé s’applique également à d’autres thèmes durables. Au Royaume-Uni, un quota de femmes au sein du conseil d’administration est ainsi imposé, sous peine d’une motion contre le chair of the board.

Aux États-Unis, on tend à mettre fin aux all male boards des entreprises S&P 500. L’intention est d’importer ce comportement électoral en Europe.

Le Japon constitue un cas à part, explique Meryam Omi. « Les administratrices déléguées y sont assez peu nombreuses. Nos exigences sont donc moins strictes dans ce pays. Nous demandons plutôt à ces entreprises de formuler une politique sur la manière d’accéder à la direction générale pour les femmes et d’y associer un délai de mise en œuvre. »

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