FFG Global Flexible Sustainable a dégagé une performance largement positive depuis le début 2020, et semble confirmer l’intérêt d’une approche durable dans le processus d’investissement. L’accent reste fermement posé sur les marchés boursiers et sur la hausse du métal jaune.
Funds For Good (FFG) est un distributeur de fonds avec un objectif philanthropique. Le groupe reverse une partie de son résultat net ou de ses commissions pour financer des prêts d’honneur visant la réinsertion de chômeurs de longue durée. Le distributeur propose aujourd’hui quatre fonds durables, et notamment FFG Global Flexible Sustainable (LU1697917083), la version ISR du célèbre fonds flexible BL-Global Flexible, géré par Guy Wagner à la Banque de Luxembourg Investments.
Dommage économique
FFG Global Flexible Sustainable, lancé en mars 2018, est le premier grand succès du distributeur bruxellois avec des actifs sous gestion qui dépassent désormais 180 millions d’euros. Avec une performance qui dépasse celle de BL-Global Flexible depuis le début de l’année (2,75% contre 0,67%), et qui atteint près de 20% depuis son lancement du produit, il permet aujourd’hui à FFG de pouvoir renforcer ses initiatives de réinsertion professionnelle.
Nous avons récemment eu l’occasion d’écouter Guy Wagner, afin qu’il expose ses attentes économiques et sa stratégie d’investissement alors que nous entrons dans les derniers mois d’un exercice qui aura été extraordinaire sur de nombreux niveaux. « Le dommage économique de cette crise a été important », constate Guy Wagner (CIO de la Banque de Luxembourg Investment), « en dépit de l’intervention sans précédent des pouvoirs publics. La croissance sera structurellement affectée par cette crise ». Il cite quelques raisons qui expliquent cet effondrement des perspectives de croissance.
Cercle vicieux
L’explosion de la dette publique est de nature à plomber les perspectives de croissance sur le long terme, de même que les tensions géopolitiques entre les deux principales puissances mondiales (avec les conséquences sur la croissance du commerce international). « Au niveau européen, la zone euro continue d’afficher des divergences importantes entre les différents pays membres, ce qui entraîne une dégradation des perspectives de croissance ».
Il souligne également que les autorités sont aujourd’hui effrayées par la récession et par les risques de voir certaines entreprises faire faillite, ce qui entraîne une zombification de certaines entreprises et empêche le renouvellement du tissus économique. La hausse des taux d’épargne (principalement chez les classes les plus riches) a été accélérée par la crise sanitaire, constitue également un frein à la croissance d’économies développées qui sont aujourd’hui principalement basée sur la consommation privée.
« Ce sont un ensemble de facteurs qui forment aujourd’hui un cercle vicieux, avec un système économique qui semble aujourd’hui cassé dans une certaine mesure. L’idée que nous retrouverons une croissance soutenue lorsque la crise sera passée me semble hautement douteuse ». A moyen terme, il constate qu’il existe aujourd’hui un danger concernant le retour d’une inflation plus rapide avec le niveau de création monétaire depuis le début de la crise. « Ce sera une question cruciale pour les prochaines années ».
Qualité
Dans un environnement qui restera marqué par la faiblesse des taux obligataires, Guy Wagner continue donc de prôner une stratégie d’investissement qui va se démarquer nettement des emprunts souverains, avec une exposition sur les marchés d’actions. « Dans un environnement où une exposition 50% actions / 50% obligations ne fonctionne tout simplement plus, il faut aujourd’hui regarder vers les marchés boursiers pour réaliser une bonne allocation ».
Il ne pense en outre pas que les styles croissance et la qualité soient menacées par un retour des actions value. « Nous n’investirons jamais dans ce type de valeurs, et il existe de nombreuses raisons fondamentales qui expliquent leur mauvaise performance. A l’inverse, les actions de qualité sont aujourd’hui la nouvelle classe obligataire pour les investisseurs à la recherche de visibilité et de stabilité dans leurs portefeuilles ».
Si Guy Wagner concède que les valorisations peuvent aujourd’hui sembler élevées, notamment au niveau de la bourse américaine, il souligne également que le contexte de taux obligataire bas permet aujourd’hui d’avoir des rapports cours/bénéfice plus élevés. « Nous ne sommes pas dans un contexte d’exubérance comme cela était le cas à la fin des années 90, tant que les résultats des entreprises ne commencent pas à reculer et que l’économie ne s’effondre pas ».
Prise de bénéfice
A la fin septembre, son allocation d’actifs affichait une exposition brute à 72% sur les actions (et à 53% en prenant compte des couvertures mise en place), avec une répartition géographique diversifiée entre les différentes régions et des surpondérations sectorielles sur la consommation, les soins de santé et les valeurs industrielles.
A l’inverse, le poids des obligations est tombé à 4,5% des actifs sous gestion (sur des obligations américaines). Le solde est constitué de liquidités et de positions sur l’or (au travers de groupes miniers).
« Les facteurs de soutien restent structurellement forts sur le métal jaune. L’offre de métal jaune ne va pas augmenter fortement durant les prochaines années, tandis que les taux réels vont devenir encore plus négatifs. Même si l’évolution restera volatile, la tendance générale restera positive ».