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Bien que l’urgence du problème climatique soit indéniable, le pétrole, le gaz et le charbon ne peuvent être bannis du jour au lendemain. Afin d’étendre la gamme de solutions responsables et durables à la disposition des investisseurs, Invesco a lancé ce mois-ci le Solar Energy Ucits ETF. Mais étonnamment, même cet ETF n’est que ‘vert clair’. 

Bien que l’ETF offre une exposition à des entreprises de la chaîne d’exploitation de l’énergie solaire, il s’agit ‘seulement’ d’un fonds classé article 8 selon le SFDR. « Nous sommes conservateurs dans notre approche de la classification SFDR », déclare Christopher Mellor, responsable des produits ETF actions et matières premières pour la région Europe, Moyen-Orient et Afrique chez Invesco.

« La réglementation relative aux classifications entre fonds ‘gris’ classés article 6, fonds ‘vert clair’ article 8 et fonds ‘vert foncé’ article 9 est nouvelle et complexe. Pour qu’un ETF puisse être qualifié de fonds article 9, il doit offrir une exposition significative à des entreprises sociales et/ou écologiques. La gouvernance doit également faire l’objet d’une supervision claire. »

Selon Mellor, le principe ‘do no significant harm’ constitue un facteur de complication. Selon ce principe, les investissements durables ne peuvent être labellisés comme tels que s’ils ne nuisent pas aux autres objectifs ESG.  

« Cet ETF répond probablement à ces objectifs, mais avant d’oser prendre une position ferme à ce sujet, nous devons nous assurer que nous répondons à toutes les autres exigences légales. Le risque d’une catégorisation incorrecte des produits est de se voir accusé de greenwashing. »

« Je peux m’imaginer le titre lugubre qui paraîtrait dans la presse si un fournisseur de fonds se voyait contraint de relabelliser un groupe de fonds article 9 en article 8 ou 6. Le diable est dans les détails. »

Une année 2021 décevante

Après une année record en 2020, les résultats pour les investisseurs dans les éoliennes et les panneaux solaires sont décevants cette année. Alors que le S&P Global Clean Energy Index était encore à un niveau record de plus de 2000 points en janvier, il est passé sous la barre des 1500 au premier trimestre 2021. Aujourd’hui, ce chiffre est encore plus élevé qu’avant la crise du coronavirus, mais le mouvement haussier semble s’être stabilisé.

Mellor : « Au cours des vingt dernières années, nous avons connu deux périodes intéressantes. Entre 2005 et 2008, le cours des actions du MAC Global Solar Energy Index, le benchmark de cet ETF, a été multiplié par sept. L’énergie solaire était alors déjà relativement bon marché par rapport au charbon, au pétrole et au gaz. De plus, des subsides gouvernementaux ont fait exploser la demande. »

« Cette croissance a ensuite été annulée par la crise économique. Les subsides ont diminué parce qu’il fallait sauver l’économie. Nous constatons aujourd’hui d’importantes améliorations technologiques et donc, une baisse significative des coûts. Cela signifie que l’énergie solaire est actuellement 80 % moins chère qu’il y a dix ans. C’est en fait l’une des sources d’énergie les moins chères du marché. »

Urgence plus grande que jamais

Une période intéressante vient à nouveau de commencer, estime Mellor. L’urgence est plus grande que jamais, car le dernier rapport du GIEC sur le climat montre qu’au rythme actuel de la transition, les objectifs de l’Accord de Paris ne seront pas atteints. Mellor : « Si nous voulons lutter contre le réchauffement climatique, l’énergie solaire doit être de la partie. C’est un moteur fondamental de la demande des actions dans lesquelles nous investissons. »

Aujourd’hui, 11 % du mix énergétique mondial est constitué d’énergie provenant de panneaux solaires. Selon les estimations du rapport Bloomberg NEF New Energy Outlook, ce chiffre pourrait atteindre 38 % d’ici à 2050. Parallèlement à une demande énergétique mondiale croissante, la tendance à la satisfaire au moyen de l’énergie solaire se renforce. Le potentiel de l’énergie solaire est donc poussé de deux côtés », constate Mellor.

Long terme 

« Les investisseurs peuvent utiliser ce produit pour améliorer le potentiel de croissance à long terme de leur portefeuille. Si le marché subit un revers, cet ETF aussi. » Par conséquent, il s’agit spécifiquement de l’horizon plus lointain, estime Mellor. Le fait que les prix des actions d’énergie solaire aient fortement augmenté en peu de temps n’est pas une source d’inquiétude pour lui. « Les multiples se tournent toujours vers le passé. Si l’on considère le potentiel de ce marché, les multiples ne refléteront jamais le plein potentiel de croissance des bénéfices et du chiffre d’affaires, ce qui est inhérent aux secteurs de croissance thématiques. »

Selon Mellor, le multiple qu’un investisseur est prêt à payer pour le potentiel de croissance de ce marché et le taux d’actualisation utilisé sont plus intéressants que le prix des actions. Le MAC Global Solar Energy Index (SUNIDX) suivi par le fonds se négocie actuellement à un multiple de 40,6 fois les bénéfices, soit environ le double du ratio cours/bénéfices du marché mondial des actions représenté par l’indice MSCI World (MXWO).

« À la fin de l’année dernière, le multiple de l’indice s’élevait à plus de 100 fois les bénéfices », indique Mellor. « Les multiples de valorisation sont maintenant nettement plus bas, ce qui suggère qu’une bonne partie de l’exubérance excessive a disparu du marché. »

Ce que les investisseurs recherchent lorsqu’ils investissent dans des actions d’énergie propre, explique-t-il, c’est une exposition au potentiel de croissance de la demande future de solutions d’énergie propre. En ce qui concerne ce fonds, il offre une exposition à 48 actions de toutes les parties de la chaîne de valeur de l’énergie solaire, depuis les producteurs de polysilicium, qui fabriquent les matières premières des panneaux solaires, jusqu’aux installateurs et distributeurs de systèmes d’énergie solaire.
 

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