Emerging Markets, Urbanisation
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Après une année très décevante et dans l’attente d’une hausse des taux aux États-Unis, les perspectives ne sont pas très réjouissantes, début 2022, pour les emprunts d’État des marchés émergents en devise locale. 

Ces derniers mois, l’inflation a monopolisé le débat en Bourse. Jadis considérés comme partie intégrante du processus de normalisation, le resserrement de la politique monétaire américaine et les prochaines hausses de taux sont désormais en premier lieu associés à l’inflation croissante. Plusieurs banques centrales des marchés émergents semblent plus avancées dans le processus, et donc plus proches de la fin, si bien que les obligations de ces pays paraissent justement plus attrayantes pour certains investisseurs. 

Thomas De Fauw, Manager Research Analyst chez Morningstar, consacre le top 5 de cette semaine à la dette des marchés émergents en devise locale et constate que l’indice JP Morgan GBI EM Global Diversified a terminé le quatrième trimestre de 2021, une année à oublier, sur une perte de 0,7 % en euros. Les obligations des marchés émergents en devise locale sont en retrait de 1,8 % sur un an, tandis que le JP Morgan EMBI Global Diversified, baromètre des obligations des marchés émergents en devise forte, a gagné 5,7 %. 

Dollar fort

C’est surtout la surperformance du dollar américain par rapport aux monnaies des marchés émergents qui a fait du tort aux investisseurs (en USD, la perte atteint 8,8 % en 2021). En dépit des problèmes dans le secteur immobilier chinois, les obligations d’entreprises des marchés émergents ont signé une bonne année : le JP Morgan CEMBI Broad Diversified a progressé de 8,6 % en euros. 

Les investisseurs s’inquiètent de plus en plus d’un possible retard de croissance et des prêts supplémentaires contractés par le Brésil et l’Inde, notamment, pour endiguer la pandémie. Ce cocktail pourrait entraîner de nouvelles dévalorisations de leurs monnaies et une révision à la baisse de la note de crédit, surtout pour les pays dépendants du capital étranger. 

C’est de moins en moins le cas pour la Chine, où les obligations locales, malgré les problèmes récents du secteur immobilier, attirent de plus en plus les investisseurs non chinois, grâce notamment aux taux élevés, aux avantages en termes de diversification et à la stabilité relative du yuan. L’internationalisation s’est accélérée après l’inclusion de titres chinois dans les indices de différents promoteurs, obligeant les investisseurs passifs à relever leur exposition à la Chine. 

L’inflation dans les pays émergents

Les marchés émergents sont souvent aux prises avec l’inflation eux aussi. Si l’Asie est globalement épargnée, ce n’est pas le cas de la majorité des autres pays. Fin octobre, la banque centrale brésilienne a annoncé le plus fort tour de vis depuis des années : le taux directeur a été relevé de 150 points de base, à 7,75 %. Cela n’a toutefois pas avoir suffi à apaiser l’inquiétude des marchés financiers sur les mesures de relance budgétaire du président Jair Bolsonaro, qui pourraient encore attiser l’inflation. 

Les taux ont une nouvelle fois été relevés de 150 points de base, à 9,25 %, en décembre. L’inflation brésilienne frise les 10 % et malgré les mesures monétaires strictes et la hausse des cours des matières premières, le réal a perdu 6,8 % de sa valeur face au dollar américain. 

Un top 5 sans surprise

Pour le top 5 de cette semaine, Thomas De Fauw passe en revue les fonds investissant dans des obligations des marchés émergents en devise locale (pour lesquels une classe d’actions sans frais de distribution est disponible en Belgique) et identifie les meilleures performances sur l’année 2021.

Et par rapport au palmarès des trois derniers mois, l’analyste constate peu de surprises. « Le fonds NN (L) Emerging Market Debt (Local Currency) reste sur le podium, comme le Templeton Emerging Markets Bond, géré par Michael Hasenstab et Calvin Ho. » 

Un nouveau venu fait son entrée dans le trio de tête : la stratégie Capital Group EM Local Debt, lancée en août 2010 et gérée depuis par Robert Neithart. L’analyste de Morningstar explique que « comme de coutume chez Capital Group, plusieurs gérants pilotent le fonds. Robert Neithart a partagé les commandes avec Laurentius Harrer de 2010 à 2017, ainsi qu’avec Kirstie Spence depuis août 2011. En, août 2020, Luis Freitas de Oliveira a été engagé comme troisième gérant. Parallèlement à cette fonction de gérant de portefeuille, Robert Neithart est également membre du comité de gestion des investissements obligataires. Il a commencé sa carrière il y a plus de 30 ans chez Capital Group. Des carrières aussi longues ne sont pas uniques dans la maison : Kirstie Spence et Luis Freitas de Oliveira travaillent eux aussi depuis plus de vingt ans chez Capital Group. Les trois gérants sont situés à Los Angeles, Londres et Genève. » 

 Fin 2021, le portefeuille était composé à 13,7 % d’emprunts d’État chinois, 8 % d’emprunts souverains malais et 3,9 % de titres souverains chiliens, assortis d’une note de crédit A. En outre, le portefeuille compte 10 % de dette souveraine indonésienne et 9,7 % de dette souveraine russe, toutes deux notées BBB. « Le portefeuille est investi à 73 % en obligations investment grade (BBB ou plus) et à 5,8 % en obligations notées B ou inférieur. Grâce à ses bonnes performances au fil des années, le fonds a terminé dans le premier décile de la catégorie Morningstar des obligations internationales des marchés émergents en devise locale sur les trois, cinq et dix dernières années ». 

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