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Luc Aben, économiste en chef de Van Lanschot Kempen, ne vend aucune action. Il s’attend à des mesures de relance de la part des gouvernements.

Les marchés boursiers sont dans le rouge sombre suite aux dernières évolutions de la crise du coronavirus. Le nord de l’Italie est en quarantaine afin d’éviter que le virus se propage davantage. Le cours du pétrole a connu une chute vertigineuse suite à des désaccords entre l’OPEP, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, et la Russie.

Aben : « Le prix du pétrole ayant déjà fortement diminué suite à l’épidémie de coronavirus, des voix se sont élevées pour limiter davantage la production pétrolière. Mais l’OPEP et la Russie ne sont pas parvenues à un accord de réduction de la production, et l’Arabie saoudite a donc décider de déclencher une guerre des prix. Le prix du baril Brent a alors chuté de plus d’un quart, passant à 33 dollars, contre encore 70 dollars au début de l’année.

Les pays producteurs de pétrole risquent de perdre des revenus, et cela vaut également pour le secteur du pétrole et du schiste américain, lourdement endetté. Si les cours du pétrole restent bas, les producteurs de schiste et de pétrole se retrouveront en difficulté sur le plan financier. La suspension des investissements en provenance de ce secteur sera problématique pour l’économie américaine dans son ensemble.

Certains placements sûrs, tels que les emprunts d’État de pays forts de l’UEM (les Pays-Bas, l’Allemagne et l’Autriche) ou des États-Unis profitent cependant de l’instabilité actuelle. 

La politique d’investissement

Bien entendu, Van Lanschot suit de très près les événements et reste en permanente concertation quant à sa politique d’investissement. Actuellement, ses points clés sont les suivants : 

Une position en actions sous-pondérée. « Cela fait quelques mois déjà que nous avons adopté une attitude plus prudente en matière d’investissements. Depuis l’été 2019, nous détenons moins d’actions dans un portefeuille diversifié qu’en moyenne à plus long terme (une position sous‑pondérée).

Nous investissons dans des placements sûrs traditionnels, comme les emprunts d’État de pays forts de l’UEM ou les titres d’État américains, et ce en dépit de taux d’intérêts faibles, voire négatifs. Ces dernières semaines ont prouvé l’intérêt d’une diversification saine au sein d’un portefeuille. » 

Aben : « Pour le moment, nous ne nous dirigeons plus vers la sortie du marché boursier. Les cours des actions ont déjà essuyé beaucoup de coups durs. L’augmentation du rendement de dividende de certains secteurs plus défensifs, comme les produits de consommation non durables ou les télécoms, constitue un soutien pour les actions. Nous estimons ne pas devoir vendre maintenant.

Les dommages économiques provoqués par l’épidémie de coronavirus ne se limiteront pas aux trois premiers mois de l’année. L’impact économique final de l’épidémie dépendra de la propagation future du virus. L’espoir initial que le virus reste cantonné à la Chine s’est avéré illusoire. À présent, l’Europe et sans doute également les États-Unis sont aussi durement touchés. La conséquence de cela est que ses effets sur la croissance économique mondiale vont encore se poursuivre au deuxième trimestre. » 

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