La banque privée anversoise Dierickx Leys cherchait un acheteur, n’ayant trouvé, dans la famille, aucun successeur pour diriger l’entreprise. C’est Delen Private Bank qui a finalement remporté l’appel d’offres lancé par la banque.
Dans un entretien avec Investment Officer, les CEO des deux entreprises affirment que le prix de rachat n’a pas été l’unique critère de cette transaction. « Nos ADN se correspondent, et c’est un élément primordial », explique Michel Buysschaert (Delen, à droite sur la photo). Filip Decruyenaere (Dierickx Leys, à gauche) déclare être enthousiaste à l’idée qu’un acheteur « à la culture d’entreprise similaire » ait été trouvé.
Qu’est-ce qui vous a poussés à vous associer à une plus grande entité ?
Filip Decruyenaere : « Les actionnaires de Dierickx Leys n’avaient pas de succession familiale en vue. La dernière génération souhaite en effet faire carrière dans d’autres secteurs. La banque s’est donc mise en quête d’un potentiel repreneur, avec une culture d’entreprise similaire, donc, et une vision à long terme semblable. »
Avez-vous également discuté avec d’autres acheteurs potentiels ?
Filip Decruyenaere : « Plusieurs parties étaient intéressées, en effet. Nous avons ensuite lancé un appel d’offres qui précisait clairement qu’outre le prix de rachat, nous examinerions aussi l’adéquation culturelle et la complémentarité des services et des équipes. »
Cette acquisition signifie la fusion de deux noms belges et la disparition de l’un d’entre eux. Trouvez-vous cela difficile ?
Filip Decruyenaere : « Il nous paraît plutôt positif d’éviter qu’un nouveau centre de décision ne disparaisse à l’étranger, comme cela a été le cas lors de récents rachats dans notre secteur. Il est en outre vrai que l’évolutivité n’est pas sans importance, dans un monde où la technologie évolue constamment et où les réglementations se multiplient. »
Delen Private Bank prend-elle aussi le montant des actifs sous gestion de l’autre partie en considération pour juger de la possibilité d’un rachat ?
Michel Buysschaert : « Comme je l’ai dit, le fait que nos ADN se correspondent est un élément primordial. Une acquisition n’a de sens que si les deux entreprises partagent les mêmes valeurs, placent toutes deux le client au cœur de leurs préoccupations et sont dirigées avec professionnalisme. Le montant précis des actifs sous gestion est d’importance secondaire. Par ailleurs, l’évaluation de l’adéquation culturelle s’est faite de la même façon que pour notre dernier rachat néerlandais, celui de Box Consultants, bien que ce dernier ait été un peu plus limité en termes d’actifs sous gestion. »
Delen dépasse-t-elle à présent les 60 milliards d’euros ?
Michel Buysschaert : « Fin mars de cette année, le Groupe Delen gérait 58 milliards d’euros. Avec notre parcours de croissance autonome, d’une part, et la hausse des marchés boursiers au cours des derniers mois, la frontière des 60 milliards d’euros est effectivement en vue. Mais les actifs de Dierickx Leys ne seront pas pris en compte avant le closing de cette transaction. »
Dans son rapport annuel de 2023, Delen affirme que la recherche d’opportunités de croissance restera une priorité stratégique. Cette acquisition suffit-elle pour 2024, ou continuez-vous à chercher ailleurs ?
Michel Buysschaert : « Notre ambition est claire : avancer sur notre parcours de croissance, en Belgique comme aux Pays-Bas. Si la croissance organique en constitue la base, nous examinons également chaque dossier de rachat potentiel. Même une fois que les dossiers d’acquisition en cours seront clos, Delen a encore un important capital disponible susceptible d’être investi pour de nouveaux rachats. Ceci vaut notamment pour les Pays-Bas, où des pourparlers ont déjà eu lieu. »