Europa
europa.jpg

Selon les entreprises, la fin de l’année ne réserve rien de bon maintenant qu’une deuxième vague de contaminations au Covid-19 sévit dans la zone euro. L’indice de confiance des entrepreneurs européens montre que les entreprises pensent que leur activité va de nouveau se ralentir. Ce sont surtout les entrepreneurs du secteur des services qui sont pessimistes, tandis que la confiance dans l’industrie tient bon (voir graphique). Une analyse par Véronique Goossens, économiste en chef chez Belfius.

Les chiffres officiels de la croissance pour les mois de juillet, août et septembre dans la zone euro ne seront publiés que fin de la semaine prochaine. Certes, ils affichent une croissance trimestrielle positive d’environ 8 pour cent après la dégringolade de près de 12 pour cent au deuxième trimestre. Mais le sprint du troisième trimestre était essentiellement un mouvement de rattrapage technique dû à la réouverture de l’économie. Entre-temps, la situation s’est inversée à la suite des nombreuses nouvelles mesures prises en vue d’endiguer la pandémie. Il est même possible que le PIB recule de nouveau dans la zone euro au dernier trimestre et donc présente un double creux.

Le point positif est que la croissance peut se poursuivre dans l’industrie. La production est cependant bien inférieure au niveau d’avant la crise, mais elle n’est pour l’instant pas directement touchée par les nouvelles limitations. En termes de valeur ajoutée, le secteur des services est néanmoins trois fois plus important dans la zone euro. Bien que les magasins restent ouverts dans la plupart des pays, il est fort probable que le consommateur dépense moins.

L’Allemagne semble la mieux placée pour traverser le reste de l’année saine et sauve. L’industrie manufacturière y est relativement plus importante et les exportations allemandes profitent de la forte reprise de la demande chinoise. En revanche, l’Espagne, qui a été le premier pays européen cette semaine à franchir le cap du million de contaminations, se dirige tout droit vers une croissance négative au quatrième trimestre. En effet, la part de l’horeca, du secteur récréatif et du tourisme pèse beaucoup plus lourdement dans son économie. L’économie française aussi semble de nouveau en perte de vitesse. Les dépenses des ménages y sont capitales et elles risquent de se ralentir sérieusement en raison de la deuxième vague de contaminations.

La menace d’un double creux de l’économie en 2020 alimente la spéculation selon laquelle les gouvernements et les banquiers centraux procéderont à une nouvelle intervention. Le marché semble en tout cas maintenant déjà s’attendre à ce que la Banque centrale européenne annonce de nouveaux achats d’urgence d’obligations pour 500 milliards d’euros. L’objectif des gouvernements nationaux est de contrôler au mieux la pandémie et de conserver leurs mesures de soutien encore plus longtemps, afin d’éviter la faillite inutile de nombreuses entreprises saines et une flambée du chômage.

graf

 

Author(s)
Categories
Target Audiences
Access
Limited
Article type
Article
FD Article
No