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L’Union européenne s’apprête à introduire une nouvelle série de réformes des marchés financiers, et 2025 pourrait bien, à cet égard, représenter un point de bascule. Avec pléthore de propositions à l’ordre du jour, on peut se demander si Bruxelles parviendra à prendre des mesures fermes, ou si les intérêts nationaux et la bureaucratie lui feront de nouveau obstacle.

L’objectif de ces réformes est clair : renforcer les marchés financiers, favoriser la durabilité et augmenter la résilience économique. Mais l’UE peut-elle vraiment réaliser ces ambitieux projets ? Cet article reprend pour vous les principales propositions réglementaires pour 2025.

Un déficit d’investissement 

Au mois de mars, la Commission européenne présentera ses très attendus projets pour une union de l’épargne et des investissements. L’idée est de stimuler les ménages à investir davantage de leurs économies par le biais des marchés des capitaux. Ce projet s’intègre dans le projet plus vaste d’une union des marchés de capitaux (UMC), dont le but est de simplifier les investissements transfrontaliers, pour les petits investisseurs en particulier.

Pendant des années, l’UMC a eu du mal à réellement décoller. En 2025, cependant, une meilleure collaboration entre Bruxelles et les États membres pourrait relancer le projet. Des défis géopolitiques comme le Brexit ne font que renforcer l’urgence d’une intégration financière plus forte.

Soutien politique croissant pour l’UMC

John Berrigan, Directeur général des services financiers de la Commission européenne, a récemment souligné que l’UMC bénéficiait d’un soutien politique croissant des États membres. Le projet enthousiasme toujours plus les opérateurs, au-delà de la Commission européenne.

« La volonté politique est la clé de voûte du progrès », a-t-il déclaré lors d’une conférence réunissant des gestionnaires d’actifs à Bruxelles.

Il est clair que la transition vers des investissements accrus de la part des ménages ne se fera pas en un jour. Beaucoup d’Européens préfèrent toujours la sécurité d’un compte d’épargne aux risques du marché.

Protéger les petits investisseurs

L’un des points les plus délicats consiste à trouver l’équilibre entre la protection des petits investisseurs et les efforts consentis pour augmenter leur participation.

John Berrigan a admis que la proposition actuelle de l’UE était loin d’être parfaite. « Les investisseurs particuliers trouvent le marché trop complexe et les rendements peu convaincants », a-t-il confié.

Les réformes à venir devraient balayer ces inquiétudes, mais aussi proposer des conseils financiers abordables et accessibles pour les plus petites épargnes. Les acteurs du secteur, notamment les gestionnaires d’actifs, auront un important rôle à jouer dans l’élaboration de ces solutions, selon John Berrigan.

Réforme des règles de titrisation

La réforme des règles en matière de titrisation est une autre priorité de 2025. Il s’agit de rendre le marché européen de la titrisation plus compétitif vis-à-vis des États-Unis, sans pour autant perdre de vue les risques. Les acteurs du marché mettent cependant en garde : trop de règles pourraient se révéler contreproductives.

Une nouvelle proposition européenne est attendue pour le deuxième trimestre.

Une législation « omnibus » pour les investissements durables

Bruxelles prévoit, pour 2025, une législation « omnibus » pour simplifier les règles en matière de développement durable, telles que la Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) et la Taxonomie de l’UE. Les entreprises demeurent cependant sceptiques quant à la capacité de ces simplifications à réellement alléger la charge administrative.

Le règlement SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation) sera également mis à jour ; ce SFDR 2.0 doit résoudre le problème de confusion entourant les catégories de fonds et les critiques relatives aux risques d’écoblanchiment.

Réforme des fonds monétaires 

Les fonds monétaires (MMF) seront soumis à de nouvelles règles visant à en améliorer la liquidité et la stabilité. Parallèlement, la transition prévue en Europe vers le règlement T+1 – soit le règlement des transactions un jour après l’exécution – exige une coordination minutieuse entre autorités de surveillance et acteurs du marché. Bien que cette transition soit supposée renforcer l’efficacité, il se peut qu’elle ait également des conséquences sur la liquidité et les transactions transfrontalières.

Révision des indices de référence et de la directive UCITS

L’Autorité européenne des marchés financiers (AEMF) fournira des lignes directrices pour la mise à jour de la directive UCITS et du règlement sur les indices de référence des taux d’intérêt. Ces actualisations visent à relever les défis liés à la transition vers le LIBOR/IBOR et l’utilisation d’indices de référence de pays tiers, afin que le cadre financier européen reste robuste et adaptable.

Investissements de détail et accès aux données financières

Les propositions pour la Retail Investment Strategy (RIS) et le Financial Data Access (FIDA) resteront d’importants points de discussion en 2025. La RIS vise à protéger les petits investisseurs et améliorer la clarté des conseils financiers, tandis que le FIDA vise à créer un marché plus ouvert et compétitif pour les données financières.

Les nouvelles règles en vigueur en 2025

Plusieurs réglementations importantes entreront en vigueur en 2025, dont le règlement DORA (Digital Operational Resilience Act), les directives AIFM et UCITS modifiées et les révisions de MiFID II et MiFIR. Les entreprises financières devront se plier à de nouvelles exigences en matière de résilience opérationnelle, d’obligations de compensation et de pratiques de gestion de fonds.

Les autorités de surveillance du monde entier porteront, en 2025, une attention renforcée aux risques potentiels sur les marchés financiers. Le Conseil de stabilité financière (FSB) rapportera sur les risques de levier, tandis que l’International Organization of Securities Commissions (IOSCO) se focalisera sur les risques de liquidité.

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