Wall Street
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Le S&P500 et le MSCI All Countries World ont tous deux établi de nouveaux records en dollars ce mois-ci. Les investisseurs comptent en dollars américains, qui restent la monnaie de réserve mondiale. Cela signifie que le marché baissier est terminé et qu’un nouveau marché haussier a commencé. Heureusement, il existe un certain scepticisme et une certaine incrédulité, la base de la poursuite de la hausse des cours. Accepter la nouvelle réalité est difficile, surtout pour les personnes qui ont acquis beaucoup de connaissances et d’expérience. Pourtant, la crise du coronavirus est le catalyseur du changement.

La crise du coronavirus induit une transformation profonde de la société. Des choses qui étaient encore considérées comme impossibles il y a moins d’un semestre font maintenant partie d’une nouvelle réalité. Le financement monétaire est la nouvelle norme. Sur le plan fiscal, Keynes fait son grand de retour. Travailler, apprendre et acheter en ligne est la norme. Manifestement, les fruits de la révolution IT ne sont récoltés que maintenant, tout comme l’électricité, la radio, le cinéma, la voiture et l’avion n’ont eu un impact majeur sur la société et l’économie qu’après la deuxième révolution industrielle. Sur le plan de la crise climatique, un changement de cap est également à l’ordre du jour. Le monde entier ou presque aspire à cesser d’émettre du CO2 d’ici 2050, et d’importantes sommes d’argent y sont actuellement consacrées. Il s’agit donc d’une accélération de la transition énergétique, mais aussi d’une solution à la crise environnementale et, par extension, à la crise de l’eau et à la crise alimentaire. 

‘Nous sommes en guerre’, avait déclaré Macron le 16 mars après l’apparition du coronavirus. Le combat a commencé avec la bataille pour les masques et les respirateurs. Les soins médicaux sont en première ligne. Nous nous sentons menacés. Nous avons un ennemi. Aux États-Unis, on parle de ‘civil war’, tandis que pour les Britanniques, il s’agit d’une ‘major battle’. Tout comme la Seconde Guerre mondiale, la crise du coronavirus semble devenir un point de repère moral et historique. Après la Seconde Guerre mondiale, pratiquement tous les hommes politiques et économistes estimaient qu’une dépression mondiale allait suivre, semblable à celle des années trente. En effet, des millions de soldats s’étaient soudain retrouvés sans emploi. Mais ce qui a suivi fut un boom économique sans précédent. L’incitation à chercher une solution aux problèmes était plus grande que le manque initial d’investissement et de consommation. Une crise fait appel à la créativité, à la capacité d’adaptation de l’humanité. En temps de guerre, il y a inévitablement beaucoup de nouvelles innovations. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il s’agissait notamment du caoutchouc synthétique, de la pénicilline, du moteur d’avion et de la bombe atomique. Maintenant, ce seront peut-être les voitures autonomes, la guérison de la maladie d’Alzheimer et du cancer grâce aux investissements dans la biotechnologie, l’énergie à tarif fixe parce que le coût marginal du soleil est nul, et la percée définitive du robot qui remplacera le travail humain, sans risque d’être contaminé par le coronavirus.

Un groupe en sait plus qu’un individu. Cette sagesse collective se reflète sur le marché boursier. La forte reprise en forme de V indique une croissance économique après la crise du coronavirus plus élevée que celle estimée au début de cette année. L’accélération de diverses transformations et la nécessité d’innover davantage se conjuguent à des taux d’intérêt bas à plus long terme et à des investissements publics plus importants. Dans le même temps, les entreprises qui n’avaient plus de raison d’être après la grande crise financière sont nationalisées ou démantelées. La crise du coronavirus accélère le processus d’innovation disruptive ou de destruction créative. L’année 2020 est un tournant, tout comme le furent 1848, 1917, 1945, 1968 et 1980. Cette transformation ne signifie pas moins, mais davantage de prospérité. Le gâteau est de plus en plus gros. Il appartient maintenant aux politiciens de le distribuer. Les investisseurs profitent du nouveau marché haussier, un boom rendu possible par le coronavirus.
 

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