Bien que de nombreux acteurs du marché et consultants saluent le conseil robotisé comme le Saint-Graal de la modernisation du service à la clientèle, c’est en peu de temps déjà le deuxième gestionnaire d’actifs qui vient de mettre fin à ce type d’initiative.
Il s’agit d’Investec, qui déclare que ses conseils robotisés semblent susciter peu d’intérêt. La société de fonds a amorti 20 millions de livres en pertes d’exploitation et coûts logiciels. Le gestionnaire d’actifs britannique avait lancé ‘Click and Invest’ il y a deux ans pour tenter d’attirer les investisseurs privés disposant d’actifs plus modestes, mais Investec conclut maintenant que « l’intérêt pour ce type de services d’investissement est faible et que ce marché ne croît pas aussi rapidement que prévu. »
En janvier, Investec avait tenté d’encore inverser la tendance en abaissant les frais d’entrée pour ‘Click and Invest’ de 10 000 livres à 2 500 livres.
L’année dernière, UBS avait également cessé d’offrir des conseils robotisés entièrement automatiques. Le fournisseur suisse était arrivé à la conclusion que le potentiel de la plate-forme robotisée, qui s’adresse aux jeunes, est encore limité. Aux Pays-Bas, une initiative similaire, Pritle, avait dû renoncer à son indépendance par manque de rentabilité et avait été incorporée par BinckBank en 2017.
La société britannique Nutmeg, qui offre également des conseils robotisés, a également connu des difficultés en termes de rentabilité. Les marges sont très faibles par rapport au conseil financier traditionnel, pour Nutmeg une raison d’offrir également des conseils par téléphone et Skype.
En 2016, SCM Direct avait conclu sur la base d’une enquête menée auprès de dix acteurs britanniques que les robots-conseillers n’étaient ‘pas viables financièrement’. Selon l’agence, il faut presque 11 ans pour qu’un robot-conseiller réalise un bénéfice.
En effet, le modèle économique de ces ‹new kids on the block› repose sur des coûts peu élevés facturés aux clients, d’une part, et des coûts relativement élevés en personnel et TIC, d’autre part.