De logo's van ABN Amro, ING en Van Lanschot Kempen
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Les grandes banques néerlandaises misent fortement sur la banque privée dans d’autres pays européens. ING, ABN Amro ou encore Van Lanschot Kempen voient la Belgique comme un important marché de croissance.

Van Lanschot Kempen qualifie la Belgique de « second marché domestique pour le private banking » après le rachat (finalisé l’an dernier) de Mercier Vanderlinden, rebaptisée Mercier Van Lanschot en début d’année. L’actif sous gestion de la branche belge a connu une croissance relative plus rapide que ceux de la branche néerlandaise. Entre janvier et juillet 2024, 2,7 milliards d’euros sont venus s’ajouter à l’actif sous gestion belge, qui atteint 13,7 milliards, soit une augmentation de 25 % ; aux Pays-Bas, le taux de croissance a été de 13 %.

Si ABN Amro ne parvient pas à réaliser un tel taux de croissance, elle se développe néanmoins tout aussi bien à l’international avec, récemment, une grande acquisition en Allemagne (Hauck Aufhäuser Lampe, pour 672 millions d’euros), faisant désormais de ce pays le plus grand marché étranger de la banque. ABN Amro est en outre active en Belgique et en France dans le domaine de la gestion de fortune, et entend bien y renforcer encore sa position. L’activité de banque privée, dans son ensemble, représente 18 % des bénéfices d’exploitation de la banque en 2023 (chez Van Lanschot Kempen, le segment Private Clients représente environ 70 % des revenus bruts).

En comparaison, la banque privée est une activité nettement plus modeste pour ING. En 2023, le groupe a enregistré, en retail banking, 15,1 milliards d’euros de revenus bruts, dont 0,5 milliard issus du private banking, soit 3 % environ. Mais ING souhaite diversifier ses revenus, comme elle l’a annoncé au printemps, et cela implique également que les revenus provenant de la gestion de fortune « doivent être développés plus avant ». ING propose actuellement ses activités de banque privée aux Pays-Bas, en Belgique et au Luxembourg, et mène des « activités liées à la banque privée » en Pologne et en Turquie.

Les projets

L’été dernier, nous avons appris qu’Anneka Treon serait en charge de ce « développement » du private banking chez ING, dans sa fonction nouvellement créée de Global Head of Private Banking. Anneka Treon vient de Van Lanschot Kempen, où elle était économiste en chef. Elle a pris ses fonctions chez ING le 1er septembre, mais la banque ne précise pas quelles seront au juste ses missions. Lors de l’ING’s Capital Markets Day, qui s’est tenu au mois de juin, il a été annoncé que la banque privée serait développée « comme un troisième pilier sur les marchés existants ». Cela signifie-t-il qu’ING ne se concentrera pas sur d’autres pays, comme la France ou l’Allemagne ? Le porte‑parole de la banque, interrogé, ne l’a pas confirmé.

ABN Amro n’a en tout cas aucun autre pays (hors la Belgique, la France et l’Allemagne) dans son viseur, a indiqué l’un de ses représentants. Dans tous les pays, Pays-Bas inclus, la « croissance » est à l’ordre du jour, mais cette croissance devrait être relativement plus importante à l’étranger. Le ratio entre les Pays-Bas et l’international en matière d’actifs sous gestion est à présent d’à peu près 60/40, mais devrait donc évoluer davantage vers 50/50, tant par le biais d’une croissance autonome que d’acquisitions, selon la banque. 

En Allemagne, ABN Amro cherche encore manifestement quelle approche du marché adopter. Interrogée, la banque déclare ne pas encore souhaiter s’exprimer sur l’avenir du nom de Hauck Aufhäuser Lampe. Bethmann Bank, depuis toujours la banque privée d’ABN Amro en Allemagne, a été totalement rachetée en 2022, mais opère encore sous son propre nom, quoique dans le style corporatif d’ABN Amro et avec le nom de la banque néerlandaise en sous‑titre dans son logo.

Sondée sur ses projets futurs, Van Lanschot Kempen ne semble pas non plus avoir d’autres pays dans la ligne de mire. Pour des raisons principalement historiques, la banque cible les Pays-Bas, la Belgique et la Suisse (où elle est la seule banque néerlandaise), et reste sur cette lancée. « Nous constatons une dynamique forte dans tous ces marchés », affirme son porte-parole. « Notre croissance est essentiellement autonome, mais nous sommes également intéressés par des acquisitions bolt-on, uniquement dans nos marchés clés cependant. » 

À cet égard, la Suisse est à un cas à part, car là également, Van Lanschot Kempen cible uniquement des clients néerlandais et belges. « Un groupe important de particuliers néerlandais et belges fortunés vit en Suisse et apprécie d’avoir affaire à une banque qui parle leur langue et comprend leur culture. » 

Rabobank Private Banking n’a, dans l’ensemble, aucun projet international. « Nous nous focalisons pleinement sur le marché néerlandais », affirme son représentant. « Et ce marché offre encore bien des opportunités pour nos ambitions de croissance. En renforçant l’enrichissement mutuel entre nos activités dans les PME et notre banque privée, nous espérons pouvoir encore connaître une forte croissance à l’intérieur même de nos frontières. »

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