Plus de deux tiers des investisseurs s’attendent à ce que les prix de l’énergie poursuivent leur hausse au cours des 12 prochains mois, ce qui relance l’intérêt pour l’investissement dans les entreprises du secteur de l’énergie. Par contre, la hausse des prix attendue est de nature diminuer l’épargne et les investissements pour plus de la moitié des investisseurs.
C’est ce que révèle le dernier Baromètre des investisseurs ING. Les rendements satisfaisants des portefeuilles d’investissement au cours des derniers ont permis de regagner un peu de terrain en novembre. Pour les prochains mois la prudence semble de mise car l’incertitude économique augmente, tandis que le sentiment des marchés boursiers est également mitigé.
Le baromètre ING des investisseurs s’est redressé en novembre pour atteindre 110 points, largement au-dessus du niveau neutre de 100 points.
« Cette progression est principalement imputable à la belle performance des marchés boursiers le mois dernier. En effet, 44 % des investisseurs ont vu le rendement de leur portefeuille augmenter au cours des trois derniers mois, alors qu’en octobre, seuls 35 % des répondants avaient signalé une augmentation de la valeur de leur portefeuille. » selon Peter Vanden Houte, économiste en chef d’ING Belgique.
Seules 19 % des personnes interrogées ont fait état d’une baisse du rendement de leurs investissements durant les trois derniers mois.
Pour ce qui concerne l’avenir, les investisseurs restent plus prudents : Seuls 35 % des investisseurs voient une reprise de l’économie dans les mois à venir, ce qui correspond à la tendance la plus basse depuis avril. Environ un tiers d’entre eux redoutent un refroidissement conjoncturel, et la hausse des chiffres de contaminations au coronavirus n’y est peut-être pas étrangère. On retrouve la même incertitude en ce qui concerne le marché boursier. Ainsi, 34 % s’attendent à une hausse, contre 29 % qui craignent une baisse. Il est intéressant de constater que les hommes sont beaucoup plus optimistes que les femmes. Pas moins de 40% des hommes, contre seulement 27% des femmes, prévoient une hausse de la bourse belge dans les trois prochains mois.
Plus des deux tiers des investisseurs tablent sur une nouvelle hausse des prix de l’énergie
Bien entendu, la forte hausse des prix de l’énergie n’est pas passée inaperçue. Et pour les investisseurs belges, cette hausse n’est pas encore terminée. D’après 67 % des personnes interrogées, les prix du gaz naturel vont augmenter au cours des 12 prochains mois, tandis que 15 % s’attendent à une baisse. Même son de cloche en ce qui concerne les prix de l’électricité : 73 % s’attendent à une augmentation et seulement 12 % à une baisse. Il en va de même pour les prix du diesel et de l’essence : 67 % voient une nouvelle hausse et seulement 14 % une baisse. Il n’est donc pas étonnant que 36 % des investisseurs belges aient envisagé d’investir dans des entreprises du secteur de l’énergie au cours de ces trois derniers mois et que 10 % l’aient effectivement fait.
Par ailleurs, il est frappant de constater que les investisseurs belges s’attendent à ce que la transition vers des sources d’énergie plus durables ne fasse que rendre l’énergie plus onéreuse. Pas moins de 66 % en sont convaincus et cette opinion est commune au nord et au sud du pays, aux jeunes et aux moins jeunes, aux hommes et aux femmes. Ils ne sont que 8 % à penser que la transition énergétique conduira à une énergie moins chère.
Près de la moitié des Belges limiteront leurs dépenses si les prix de l’énergie restent élevés
Bien sûr, le coût élevé de l’énergie pèse davantage sur le budget familial. Si les prix du gaz et de l’électricité restent à leur niveau élevé actuel, près de la moitié des Belges (47 %) dépenseront moins pour d’autres biens ou services, tandis que 38 % disent qu’ils ne le feront pas. Parmi les hommes, 42 % dépenseraient moins, alors que parmi les femmes ce chiffre monterait jusqu’à pas moins de 52 % des répondants. Une différence similaire existe entre les néerlandophones et les francophones, où les proportions de personnes dépensant moins seraient respectivement de 43 % et 53 %.
« Ces différences sont probablement liées aux revenus : l’énergie représente une part plus importante du budget des personnes à faible revenu et a donc un impact plus important sur les autres dépenses.» Peter Vanden Houte, économiste en chef d’ING Belgique
En outre, 52 % des répondants disent qu’ils épargneront et investiront moins si les prix de l’énergie restent élevés, tandis que 36 % ne le pensent pas. On observe ici aussi les mêmes différences entre les différents groupes-cibles (hommes / femmes et néerlandophones / francophones).
La bonne nouvelle, c’est qu’en raison des prix élevés du gaz naturel et de l’électricité, 73 % des personnes interrogées déclarent désormais être attentives à leur consommation d’énergie, contre 8 % qui ne le sont pas. Selon 43 % des Belges, les prix élevés du diesel et de l’essence constituent également une raison de moins utiliser la voiture.