Belfius Banque et Kepler Cheuvreux sont ambitieux sur le marché belge. La couverture du marché devrait atteindre 97% de la capitalisation boursière durant les deux prochaines années. Pour 2019, ils recommandent une exposition relativement défensive sur les marchés d’actions, et privilégient des noms tels qu’AholdDelhaize, Elia, Kinepolis ou Cofinimmo.
Belfius Banque s’est allié en 2017 avec le courtier indépendant français Kepler Cheuvreux, afin de développer une activité de recherche destinée spécifiquement aux clients belges, un segment grandement délaissé par des acteurs tels qu’ING Banque ou BNP Paribas Fortis depuis quelques années.
Kepler Cheuvreux n’est pas un inconnu sur les marchés européens, en occupant la 8ème position avec plus de 5% des transactions. Il dispose également de 130 analystes sell side, couvrant 1.000 entreprises et 90% de la capitalisation boursière européenne, avec des accords de recherche passé avec d’autres grandes banques européennes (notamment Unicredit, Rabobank, Swedbank, Crédit Agricole).
Couverture étendue
« Le but de cette collaboration était d’augmenter la couverture des actions belges », souligne Bruno Accou (Head of Financial Markets chez Belfius Banque). « Nous visons une couverture de 82% des actions et de 97% de la capitalisation boursière d’ici 2020. Nous ambitionnons même d’avoir la couverture la plus importante sur les actions belges, tant face aux courtiers locaux que face aux acteurs internationaux ».
Sur l’exercice écoulé, le nombre d’actions belges suivies a plus que doublé (12 grandes capitalisations et 30 petites et moyennes), et l’ambition pour les prochaines années à d’augmenter significativement la couverture sur les entreprises familiales (de 12 à plus de 25), sur les groupes immobiliers (de 8 à 20) et sur les biotech (de 4 à 10). « Les grandes capitalisations ne sont clairement pas notre sweet spot », souligne encore Bruno Accou.
Ambition primaire
Cette association a également permis à Belfius Banque de se positionner sur les opérations du marché primaire, avec six opérations pour 152 millions d’euros ; pour occuper la septième place sur le marché belge alors que le groupe n’apparaissait pas dans le top 10 en 2017. « Notre ambition est de poursuivre notre progression vers des niveaux plus élevés », indique Roland Hauzeur (Head of Corporate Finance and Capital Markets chez Belfius Banque), « et d’être plus systématiquement impliqué en tant que lead bank dans de plus grandes opérations ».
En 2019, Roland Hauzeur s’attend à ce que le secteur immobilier reste particulièrement actif au niveau des marchés de capitaux. « De même, le secteur biotech n’a pas d’autre choix que de faire régulièrement appel aux marchés de capitaux. L’ajout d’une équipe du top européen, avec une expertise dans la majorité des grands pays, nous permet de pouvoir accompagner les entreprises belges dans leur développement. Peu de banquiers domestiques ont ce luxe ».
Axe défensif
Dans un contexte de normalisation des taux et de troubles politiques, les incertitudes restent grandes à l’entame de la nouvelle année. Hans Pluijgers (Head of Benelux Research chez Kepler Cheuvreux) souligne « les marchés resteront nerveux en 2019, avec un potentiel baissier qui pourrait ramener les valorisations vers les plus bas de 2011 / 2012 (soit un potentiel baissier d’environ 25 à 32% par rapport aux plus hauts de 2018).
« Dans ce contexte, les investisseurs auront intérêts à privilégier les valeurs domestiques défensives, avec une surpondération des valeurs de la consommation, des soins de santé, des télécoms ou des utilities. A l’inverse, des secteurs comme les les financières, les industrielles ou la technologie sont actuellement sous-pondérés. Le biais value est aujourd’hui plus important ». En terme d’actions préférées, le courtier a retenu quatre valeurs belges : AholdDelhaize, Kinepolis, Elia et Cofinimmo parmi les valeurs belges.