Bill Gross (Janus Henderson), le “roi des obligations”, recommande aux investisseurs la plus grande prudence en 2018. Si le système en arrive à ne plus générer de rendement sur dettes à risque acceptable, il se coincera et pourrait même basculer, écrit-il.
Lors de certains pics que l’on a connus dans le passé – pensons à 1987, 2000, 2007 et cætera –, les maisons de fonds pouvaient couvrir un tant soit peu leur risque boursier en achetant des bons du Trésor américain susceptibles de s’apprécier en cas d’abaissement des taux par la Fed. Avec le faible niveau des taux actuels, un tel scénario n’est plus guère possible, explique Gross. Les investisseurs ont donc moins de possibilités de se protéger d’une crise éventuelle.
Un tel contexte devrait inspirer à la Fed la plus grande des vigilances, souligne Gross dans son communiqué mensuel de décembre.
Il précise par ailleurs que notre système financier tout entier repose sur la possibilité d’obtenir un rendement et se demande ce qui se passe lorsque cette possibilité disparaît. « Lorsque le crédit est valorisé de telle façon que le carry n’est plus rentable, le système marquera le pas, voire basculera », écrit-il.
Il est extrêmement difficile de trouver le bon moment pour sortir du marché, poursuit-il, mais c’est crucial pour survivre. « Nous pourrions être en train d’approcher d’un tel tournant ; il convient donc d’investir avec davantage de prudence. »