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Peu de catégories d’actifs offrent une protection contre la correction actuelle des marchés, mais les investisseurs qui ont opté pour des obligations à échéance courte sont parvenus à limiter quelque peu leurs pertes. 

Confrontées à la plus forte hausse des prix en plusieurs décennies, les banques centrales ont été contraintes de revoir leur copie sur la nature temporaire de l’inflation. La Réserve fédérale américaine a relevé son taux directeur de 75 points de base, à 1,50-1,75 %, en juin, et a indiqué que la prochaine réunion pourrait aussi être marquée par un tour de vis de la même ampleur.

Elle a également commencé à réduire son énorme bilan. Si la mesure avait déjà été annoncée depuis un certain temps, les investisseurs ne connaissent pas précisément l’impact de cette décision.

Peu après la décision américaine, Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne, a fait part de son intention de relever les taux pour la première fois en plus de 11 ans le mois prochain, afin de maîtriser l’inflation croissante dans la zone euro. L’ampleur de ce tour de vis fait toutefois l’objet de spéculations. La BCE mettra aussi un terme au programme de rachat d’obligations, mais développera de nouveaux instruments pour contenir les coûts de financement pour certains États membres, dont l’Italie. La différence entre le taux à 10 ans italien et allemand a atteint un sommet, à 500 points de base, pendant la crise de la dette européenne, il y a dix ans. Mais la semaine dernière, il dépassait de nouveau les 250 points de base. 

Risque croissant de récession planétaire

Maintenant que les banques centrales ont communiqué leurs intentions et priorités, il existe un risque de durcissement excessif de la politique monétaire, qui pourrait plonger la planète en récession. Dans un tel scénario, les actifs financiers pourraient se retrouver sous pression.  

Les obligations à échéance courte se distinguent

Au vu de ces incertitudes, il n’est pas étonnant que les investisseurs se mettent en quête d’actifs moins sensibles au risque de taux – par exemple, les obligations à échéance courte. L’indice Bloomberg Euro Aggregate 1-3 Year avait abandonné 2,2 % en euros entre début janvier et fin mai 2022, soit une perte relativement limitée par rapport aux quelque 20 % de recul du Bloomberg Euro Aggregate 10+ Year.

Cela n’a toutefois pas empêché les investisseurs européens de retirer 8,8 milliards d’euros, depuis le début de l’année, de la catégorie Morningstar des obligations en euros diversifiées à court terme. Les fonds de la catégorie des emprunts d’État en euros à court terme ont en revanche vu affluer 3,9 milliards d’euros depuis le début de l’année. Sur les cinq premiers mois de 2022, les deux catégories ont perdu respectivement 2,8 % et 3,9 % en euros. 

Au total, les investisseurs européens ont retiré 57,4 milliards d’euros des fonds obligataires ; les catégories Morningstar ayant subi les plus fortes décollectes ont été les obligations internationales flexibles couvertes en euros, les emprunts privés en euros et les obligations en RMD onshore. La catégorie des obligations en euros diversifiées à court terme se classe quatrième en termes de décollecte, dans l’univers des fonds obligataires. 

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Le top 5

Le top 5 de la semaine est consacré à la catégorie Morningstar des obligations en euros diversifiées à court terme. Le classement liste les cinq fonds ayant affiché la meilleure performance sur les cinq premiers mois de 2022, sur la base de leur rendement.

La première place revient au fonds CapitalatWork Short Duration at Work. Depuis son lancement, en mai 2007, la stratégie est gérée par le stratège en chef de CapitalatWork, Erwin Deseyn. Paul Smets l’a rejoint en janvier 2009 ; ensemble, le duo pilote aussi les fonds Corporate Bond, Government Bond et Inflation at Work.

Les deux gérants comptent déjà plus de 20 ans d’expérience chez CapitalatWork, gérant indépendant appartenant au groupe luxembourgeois Foyer Group. Loin de se limiter aux emprunts souverains, le portefeuille surreprésente les obligations d’entreprises, émises notamment par Solvay, Publicis, ASML et Sanofi. Le fonds a terminé dans le premier quartile de la catégorie Morningstar des obligations en euros diversifiées à court terme sur un, trois et cinq ans. 

La deuxième place revient au fonds Ostrum Euro Bonds Opporunities 12 Months, géré depuis 2015 par Dieudonne Djimi. Ce fonds vise une surperformance supérieure à 0,75 % par rapport à son indice de référence, l’EONIA Total Return, chaque année, et investit à cette fin dans des obligations en euros émises par des pays de l’OCDE.

À la différence du fonds de CapitalAtWork, le portefeuille ne contient pas d’obligations d’entreprises, mais uniquement des emprunts souverains. Fin mai 2022, il comptait environ 66 % d’obligations à échéance inférieure à un an, et la duration s’élevait à 0,2 an. Le gérant  a entamé sa carrière en 1997 et est entré en 1999 chez Ostrum Asset Management, filiale de Natixis Investment Managers. 

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