Yves Perrier, le patron d’Amundi, qualifie Pioneer Investments d’« acquisition parfaite ». Et si cela ne tient qu’à lui, cet achat n’est que le début d’une série, d’une magnifique expansion en Europe. Où donc entend-il croître exactement ? Dans chaque pays européen, répond-il dans une interview. En Italie et en Autriche, la maison brigue même la première place.
Le patron a fait cette déclaration lors d’une interview accordée à Funds Europe.
En juillet, Amundi a finalisé une transaction de plusieurs milliards d’euros concernant Pioneer Investments, devenant ainsi la huitième maison de fonds du monde, avec 1,4 mille milliards d’euros de patrimoine sous gestion en septembre. La maison a racheté Pioneer à la banque italienne UniCredit.
On avait cru un moment que la banque espagnole Santander avait jeté son dévolu sur Pioneer, et Aberdeen a également paru intéressée. « Pour nous, Pioneer a été l’achat parfait. Une occasion en or », réagit Perrier.
Les premiers mois, Amundi a accueilli un afflux net combiné de 57,5 milliards d’euros, comme l’ont indiqué les résultats publiés par la maison il y a quelques mois. À titre de comparaison : sur toute l’année dernière, ce montant était de 62 milliards d’euros. De surcroît, plus de 31 milliards d’euros avaient été réalisés au troisième trimestre.
Un rythme qui, selon le CEO, dépasse de 50 pour cent l’objectif.
D’autres acquisitions
Pioneer constitue-t-il le point de départ d’une série d’acquisitions dans le cadre du mouvement de consolidation auquel on assiste toujours dans l’industrie des fonds ? À en croire Perrier, tout dépend des occasions qui se présenteront. « Ce que je sais, c’est que nous nous trouvons dans une position très favorable et que même avant Pioneer, nous n’avions pas besoin d’acquisitions. »
Des occasions de croissance, il en entrevoit dans « tous les pays européens ». Sur les marchés italien et autrichien, Amundi occupe aujourd’hui la troisième position, mais elle peut selon lui s’y hisser à la première place. En Allemagne, Perrier entend doubler les actifs sous gestion, pareil en Espagne et en Belgique.
Par ailleurs, il prévoit également une croissance hors d’Europe. « Ma stratégie est très pragmatique ; là où je perçois une chance d’acquérir le leadership, nous devons déployer nos efforts. » Il vise notamment l’Inde, la Chine, Taiwan et la Malaisie, autant de pays où Amundi est déjà active aujourd’hui.
Perte d’emplois
Un autre sujet abordé dans l’interview est la manière dont l’assainissement annoncé est mis en œuvre. Dans le secteur, on craint des coupes sombres dans l’effectif. Oui, certains postes seront supprimés, confirme Perrier. Mais cette réduction de l’effectif se fera en combinant départs naturels et gel du recrutement.
Pourtant, quelque 500 emplois sont appelés à disparaître dans la maison, soit 10 pour cent de l’effectif total cumulé d’Amundi et Pioneer. Selon le CEO, cette proportion est comparable aux réorganisations effectuées ailleurs dans le secteur, chez Standard Life et Aberdeen AM, notamment.