Federal Reserve
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La Réserve fédérale américaine a relevé ses taux d’intérêt de 75 points de base supplémentaires pour les porter de 3 à 3,25 % dans la nuit de mercredi à jeudi. La politique de l’argent gratuit touche vraiment à sa fin maintenant.

Et la Fed n’est pas seule, puisque la Riksbank suédoise a également relevé ses taux d’intérêt d’un seul point de pourcentage, à 1,75 %, mardi. La BCE continue de tergiverser pour l’instant, bien que les gestionnaires d’actifs entendent dans les couloirs que la BCE doit vraiment agir maintenant. 

Il est clair que la Fed fait ce qu’elle a promis : augmenter les taux d’intérêt au détriment de la croissance économique. La situation semble très différente de celle de 2021, lorsque non seulement les autorités monétaires mais aussi les gouvernements du monde entier ont inondé les marchés et les consommateurs d’argent gratuit. Des taux d’intérêt profondément négatifs en ont résulté.

Le prix de l’or a culminé au-dessus de 2 000 dollars en août 2021. Cette situation a parfaitement coïncidé avec des taux d’intérêt profondément négatifs. Pendant ce temps, les taux d’intérêt réels aux États-Unis sont de nouveau bien au-dessus de 1 %. Un changeur de jeu en quelque sorte.

Selon le grand économiste Olivier Blanchard, le seuil de chômage au-delà duquel l’inflation n’augmente plus (le fameux NAIRU pour «non-accelerating inflation rate of unemployment») est de 5 % aux États-Unis, en raison de l’écart historique entre le surplus d’offres d’emploi et la demande (plus de 5 millions).

Selon l’ancien économiste en chef du FMI, le taux de chômage (actuellement 3,6 %) devra être d’au moins 6 % pour que la Fed maîtrise l’inflation.

Sensibilisation

Thomas Planell, gestionnaire chez DNCA, l’a formulé de la manière suivante dans un document de recherche : «Depuis mardi, les investisseurs ont compris que les banques centrales n’avaient plus rien à faire si ce n’est faire face à l’Armageddon de l’inflation. Ils pourraient être amenés à ajuster leurs prévisions de taux d’intérêt finaux (aujourd’hui attendus autour de 2,5 % pour la BCE et entre 4 et 5 % pour la Fed d’ici fin 2022) tout en modérant leurs prévisions de bénéfices. Alors que la prise de conscience d’un scénario de récession sévère s’accroît, un rebond paradoxal des valorisations des actions n’est pas à exclure, car les prévisions de bénéfices diminuent et les primes de risque augmentent. C’est ce que l’on appelle «l’effet Molodovsky», que l’on observe souvent à l’approche du véritable creux d’un marché baissier…”

La liquidité commence à se tarir partout, ce qui n’est pas une situation idéale pour les actifs financiers. Les actions, les obligations, toutes souffrent des flux de trésorerie actualisés à des taux d’intérêt plus élevés. Bien sûr, les actions sensibles à la croissance, dont les flux de trésorerie se situent dans un avenir lointain, souffrent le plus, mais la hausse des taux d’intérêt et l’inflation touchent désormais tous les actifs financiers. Ne soyons surtout pas naïfs à ce sujet. Les recherches menées par le Credit Suisse il y a une dizaine d’années indiquent que les actions se situent dans une zone idéale entre 2 et 4 % d’inflation. Nous sommes maintenant bien au-dessus de ce niveau, même si la plupart des observateurs s’attendent à ce que l’inflation diminue dans les années à venir, mais reste bien supérieure à la tendance de la dernière décennie. 

Alternatives

De nombreux gestionnaires et répartiteurs d’actifs avec lesquels Investment Officer s’entretient incluent désormais davantage d’investissements alternatifs dans leurs allocations. La dette privée, les infrastructures, les matières premières et l’immobilier sont particulièrement pris en compte. Toutefois, ces investissements ont un profil risque-rendement complètement différent de celui des actifs financiers cotés traditionnels et exigent une plus grande proactivité dans les portefeuilles.

 

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