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Les rendements des actions et des obligations sont négatifs en période d’inflation élevée, surtout lorsqu’il est question de stagflation. Cependant, les investisseurs peuvent compenser une partie des pertes avec une stratégie qui ne se soucie d’aucun régime inflationniste : les primes factorielles.

Les primes factorielles, à savoir valeur, momentum, faible risque, qualité ou portage, restent constamment positives aussi bien pour les actions que pour les obligations, quel que soit le niveau d’inflation. Ces facteurs ne présentent pas de variations significatives, alors qu’ils augmentent les rendements nominaux et réels des classes d’actifs.

C’est la conclusion d’une nouvelle étude réalisée par l’Université Erasmus de Rotterdam en collaboration avec Robeco, qui examine comment les classes d’actifs et les primes factorielles se sont comportées pendant différents régimes d’inflation entre 1875 et 2021. Pim van Vliet (photo), responsable du département Quantitative Equities chez Robeco, explique à Investment Officer la recherche qu’il a effectuée avec Laurens Swinkels et Guido Baltussen de Robeco.

Primes factorielles

En raison de la faible inflation à long terme de ces 40 dernières années, les investisseurs se sont habitués à des rendements réels comparables aux rendements nominaux. La plupart des investisseurs professionnels ne connaissent même que des périodes de faible inflation.

Maintenant que la dépréciation monétaire de plus de 8 % dans la zone euro et aux États-Unis ronge les rendements des investisseurs, on recherche activement des stratégies d’investissement immunisées contre la nouvelle ère d’inflation. Selon Robeco, la réponse est claire. Il s’agit de l’investissement factoriel, une stratégie dans laquelle le gérant d’actifs basé à Rotterdam occupe désormais une position de premier plan.    

« Une prime factorielle est la prime que reçoivent les investisseurs pour l’achat structurel d’un certain type d’actions ou d’obligations, tout en vendant simultanément un autre type », explique Van Vliet. Selon l’étude de Robeco, au lieu d’acheter l’ensemble du marché actions, la recherche active d’‘equity factor premiums’ au sein du marché actions s’est avérée générer de l’alpha sur le long terme. « C’est un argument en faveur de l’investissement actif sur le marché », déclare Van Vliet.

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Van Vliet : « La combinaison multifactorielle moyenne fournit un alpha significatif en plus des rendements des actifs sur toute la période échantillon, de 1875 à l’année dernière. En outre, le risque absolu que prend un investisseur factoriel dans le processus d’investissement n’est pas plus élevé que celui des investisseurs qui achètent le marché. »

Déflation

Van Vliet voit de nombreuses similitudes avec la période de stagflation des années 70. Sur un horizon encore plus long, il pense qu’il faut également inclure la déflation dans la formule. « Bien qu’il ne s’agisse pas d’une question urgente pour le moment, la sensibilité du portefeuille à la déflation doit également être prise en compte. »  

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Les périodes déflationnistes sont relativement bonnes pour les investisseurs. Les périodes de déflation affichent un rendement réel de 10,4 % par an pour le portefeuille 60/40, tandis que les récessions déflationnistes sont légèrement positives, avec un rendement de 1,6 % en termes nominaux, mais de 4,9 % en termes réels.

Les combinaisons d’actions, d’obligations et multifactorielles donnent de bons résultats pour chacun des sous-régimes pendant les périodes déflationnistes. C’est particulièrement vrai pour les facteurs liés aux actions et aux obligations pendant les périodes de mauvais rendements des actions ou des obligations, comme pendant une récession déflationniste ou de marchés en baisse.

L’étude conclut que les pires moments pour les investisseurs dans les classes d’actifs traditionnelles sont les périodes de forte inflation accompagnées soit d’un malaise économique, soit d’une baisse des bénéfices. La hausse des taux d’intérêt comprime alors la performance des marchés actions. D’autre part, il existe des marchés baissiers déflationnistes qui sont généralement bons pour les classes d’actifs traditionnelles.

« Dans les deux cas, les primes factorielles contribuent à atténuer la douleur », déclare Van Vliet en se référant à l’étude sur les régimes d’inflation entre 1875 et 2021.

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